Pas de Club Med à Moliets

24 septembre 1992
01m 44s
Réf. 00040

Notice

Résumé :

Le projet d'implantation d'un Club Méditerranée à Moliets ne verra finalement pas le jour. Déception pour le maire de la petite station balnéaire landaise qui comptait avant tout sur la création d'emplois inhérente à ce projet.

Date de diffusion :
24 septembre 1992
Source :
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Éclairage

Sur la côte landaise, dans la vingtaine d'années qui ont suivi la création de la MIACA (Mission Interministérielle d'Aménagement de la Côte Aquitaine), on a l'habitude de parler au présent ou au futur car les projets se réalisent généralement et l'économie des petits bourgs voisins du littoral s'en trouve bouleversée. Mais on ne peut pas toujours tout maîtriser et l'imparfait et le conditionnel passé sont employés aujourd'hui dans les commentaires qui évoquent l'abandon du programme projeté par le Club Med, à Moliets.

Ainsi, malgré la volonté des élus locaux, la réalisation de la station nouvelle de Seignosse-le-Penon a-t-elle avorté en partie quand Émile Biasini a remplacé, en 1970, Philippe Saint-Marc à la tête de la mission. De même, les ambitions des deux parties, le Conseil général des Landes et le directeur du Club Méditerranée, semblent-elles freinées, en ce mois de septembre 1992, dans la réalisation d'un village vacances de la prestigieuse organisation alors qu'au mois de septembre 1989, tout semblait "verrouillé" pour associer un ensemble immobilier au superbe golf réalisé par l'architecte Robert Trent Jones.

Plusieurs éléments expliquent ce revers : d'une part, la Guerre du Golfe qui éclate en 1991 et fait baisser sensiblement le chiffre d'affaires de Trigano, à l'initiative du projet ; d'autre part, le rachat par le groupe, la même année, du Club Aquarius qui possède Air Liberté, l'une des premières compagnies aériennes "low cost". C'est donc une période complexe pour l'investisseur, Gilbert Trigano, qui abandonne la direction de l'entreprise en 1993, laissant partir Jean-Robert Reznik, directeur général et cheville ouvrière du développement du Club pendant vingt ans.

En Marensin, les avis sont partagés. Si certains sont déçus, pensant qu'on a laissé échapper une belle opportunité, d'autres, plus sceptiques, acceptent cet échec pensant que les emplois induits par ce type d'activités sont fragiles parce que temporaires et soumis aux aléas économiques. La Zone d'Aménagement Concertée (ZAC) restera donc ouverte à la nature, si protégée sur la côte landaise où veille le Conservatoire du Littoral et la Société d'Étude et de Protection des Animaux du Sud-Ouest (SEPANSO). La Société d'Aménagement du territoire Landais (SATEL) devra jeter son dévolu, ailleurs, sur d'autres secteurs moins sensibles.

Clubs, villas, thermes et laboratoires en tous genres n'empièteront donc pas, pour le moment, sur le fragile cordon dunaire recélant des espèces protégées...

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Journaliste
Le club Méditerranée aurait dû s’implanter ici, en plein milieu du golf, un golf réputé de 27 trous. Mais à Moliets, les deux mois d’activités estivales ont déjà laissé la place au rythme lent des beaux jours de septembre. Depuis 89, on entendait parler de ce projet sans trop y croire, peut-être trop beau pour être vraiment vrai.
Intervenante
Je ne pense pas que ça apportera grand-chose au niveau emploi et tout, hein, je ne pense pas.
Journaliste
Aujourd’hui, on est à peu près sûr qu’on ne verra rien venir. Ça ne changera pas grand-chose mais quand même. Un club Med dans ce village de 400 habitants, la haute saison et ses 15000 estivants auraient peut-être duré un peu plus longtemps. En réalité, le club n’aurait été qu’une partie d’un projet d’aménagement sur une ZAC, une Zone d’Aménagement Concertée de 400 ha, gérée à 95 % par la SATEL, la Société d’Aménagement du Territoire Landais, un organisme du département. Ce projet comprenait, en plus du club, des villas, un établissement balnéaire et un vaste projet, cher à François Mitterrand, de laboratoire international de langues. En tout, 800 lits et 170 emplois dont un certain nombre créés sur place.
Jean-Marie Peyresblanques
Nous avions des engagements de Monsieur Trigano pour… pour prendre un certain nombre de personnes, si vous voulez, dans la population locale. Et c’était ça qui était important pour nous. Parce qu’après, le reste, on sait très bien qu'ils vivent en circuit fermé mais enfin, on ne vit pas tout le temps, si vous êtes allés au club Méditerranée comme moi, on ne vit pas tout le temps au Club Méditerranée. On sort pour aller faire un bon repas dans un restaurant.
Journaliste
Aujourd’hui, adieu les rêves de bonheur proposés à Moliets par le club. Restent les villas, elles ne dépendent pas de Gilbert Trigano, leur construction va donc commencer prochainement. Et Moliets reprendra le développement de ses projets touristiques comme si rien ne s’était passé.