Pas de Club Med à Moliets
Notice
Le projet d'implantation d'un Club Méditerranée à Moliets ne verra finalement pas le jour. Déception pour le maire de la petite station balnéaire landaise qui comptait avant tout sur la création d'emplois inhérente à ce projet.
Éclairage
Sur la côte landaise, dans la vingtaine d'années qui ont suivi la création de la MIACA (Mission Interministérielle d'Aménagement de la Côte Aquitaine), on a l'habitude de parler au présent ou au futur car les projets se réalisent généralement et l'économie des petits bourgs voisins du littoral s'en trouve bouleversée. Mais on ne peut pas toujours tout maîtriser et l'imparfait et le conditionnel passé sont employés aujourd'hui dans les commentaires qui évoquent l'abandon du programme projeté par le Club Med, à Moliets.
Ainsi, malgré la volonté des élus locaux, la réalisation de la station nouvelle de Seignosse-le-Penon a-t-elle avorté en partie quand Émile Biasini a remplacé, en 1970, Philippe Saint-Marc à la tête de la mission. De même, les ambitions des deux parties, le Conseil général des Landes et le directeur du Club Méditerranée, semblent-elles freinées, en ce mois de septembre 1992, dans la réalisation d'un village vacances de la prestigieuse organisation alors qu'au mois de septembre 1989, tout semblait "verrouillé" pour associer un ensemble immobilier au superbe golf réalisé par l'architecte Robert Trent Jones.
Plusieurs éléments expliquent ce revers : d'une part, la Guerre du Golfe qui éclate en 1991 et fait baisser sensiblement le chiffre d'affaires de Trigano, à l'initiative du projet ; d'autre part, le rachat par le groupe, la même année, du Club Aquarius qui possède Air Liberté, l'une des premières compagnies aériennes "low cost". C'est donc une période complexe pour l'investisseur, Gilbert Trigano, qui abandonne la direction de l'entreprise en 1993, laissant partir Jean-Robert Reznik, directeur général et cheville ouvrière du développement du Club pendant vingt ans.
En Marensin, les avis sont partagés. Si certains sont déçus, pensant qu'on a laissé échapper une belle opportunité, d'autres, plus sceptiques, acceptent cet échec pensant que les emplois induits par ce type d'activités sont fragiles parce que temporaires et soumis aux aléas économiques. La Zone d'Aménagement Concertée (ZAC) restera donc ouverte à la nature, si protégée sur la côte landaise où veille le Conservatoire du Littoral et la Société d'Étude et de Protection des Animaux du Sud-Ouest (SEPANSO). La Société d'Aménagement du territoire Landais (SATEL) devra jeter son dévolu, ailleurs, sur d'autres secteurs moins sensibles.
Clubs, villas, thermes et laboratoires en tous genres n'empièteront donc pas, pour le moment, sur le fragile cordon dunaire recélant des espèces protégées...