Convention entre le Club Méditerranée et le Conseil général des Landes
Notice
Le Club Méditerranée et le Conseil général des Landes ont signé une convention pour l'installation, d'ici avril 2001, d'un village vacances, sur la petite commune de Moliets. Le projet, qui avait alors suscité une vive polémique autour de la création d'une plage privée, devrait engendrer d'importantes retombées économiques.
Éclairage
Si l'origine du nom de la commune de Moliets, en pays marensin, n'est pas assurée, celle de l'ancienne paroisse de Maâ, qui lui est aujourd'hui associée, annonce déjà, en quelque sorte, la vocation touristique des lieux. De fait, dès les origines, Maâ (Mar au cartulaire de Dax, XIe -XIIe s.) indique bien la "mer" [1].
En ce lieu, idéalement situé au bord de l'Océan, entre Bordeaux et Biarritz, non loin des axes routiers et ferroviaires majeurs, le climat est doux et l'ensoleillement supérieur à 2000 heures par an ; l'arrière-saison prolonge agréablement l'ambiance estivale. De belles données naturelles donc qui, dans les années 1980, excitent la convoitise des aménageurs de tout poil.
Mais la petite station fréquentée jusque là par la population locale, constitue un véritable sanctuaire naturel surveillé, depuis 1975, par le Conservatoire du littoral, mais aussi par les élus locaux partagés entre promotion et préservation. Plus de 2500 ha de forêts aujourd'hui parcourues par des pistes cyclables, 5,5 km de plage de sable fin dominée par la dune, deux étangs récemment classés pour leur grand intérêt floristique et faunistique à deux pas de la réserve naturelle du courant d'Huchet, c'est le bonheur pour tous, amoureux de la nature, familles en quête de tranquillité ou sportifs de haut niveau. La nature généreuse se donne ici à tous.
De ces atouts naît l'idée d'aménager, sur le sable de la dune, un golf destiné à attirer une tranche de population fréquentant jusque là des endroits plus sophistiqués. Sa construction commence en 1986 sous l'égide de l'architecte américain Robert Trent Jones qui achève en 1989 les travaux de ce magnifique "18 trous" s'étendant sur 350 hectares, l'un des 25 plus beaux parcours d'Europe.
Cette initiative, promue par le Conseil général des Landes, redynamise le secteur et fait l'unanimité de tous jusqu'au jour où le Club Med propose d'y associer un village vacances relié à une plage privée. Si tout le monde s'accorde sur la construction de 350 bungalows (1100 lits) bien intégrés au paysage, les élus – le maire de l'époque, Pierre Castagnet en tête – s'opposent à l'appropriation d'une partie de l'espace public dévolu à la baignade. Face à cette vive réaction, le Club Med n'insiste pas et renonce à cette partie du programme, niant ensuite l'avoir seulement suggérée...
Tout est bien qui finit bien. La polémique s'arrête là et, en 1999, une convention signée entre le Club et le Conseil général annonce la construction du village-vacances qui doit engendrer quelque 150 emplois, principalement réservés aux "locaux "
Le pari est gagné. Les responsables départementaux ont su créer une dynamique tout en préservant ce que le département possède de plus précieux, son immense patrimoine naturel.
[1] Le syntagme gascon A mar indique le couchant, l'ouest, le "côté de la mer".