Concours du bœuf gras à Dax
Notice
En février 1963 a lieu le concours du bœuf gras de Dax qui rencontre un vif succès.
Éclairage
C'est dans les années 1830 que se sont peu à peu mis en place, sous l'impulsion des notables, surtout des notables légitimistes que l'arrivée au pouvoir de Louis-Philippe avait renvoyés sur leurs terres, des assemblées périodiques appelées comices agricoles destinées essentiellement à promouvoir les productions locales et, en particulier les produits de l'élevage. Car l'élevage est une affaire de notables, surtout celui des chevaux et des bovins, non qu'ils s'en occupent au quotidien, tâche dévolue aux valets de ferme, mais parce qu'ils effectuent les achats et les ventes et dirigent la sélection de leur cheptel. Les comices étaient alors l'occasion de se rencontrer et de se confronter aux autres éleveurs, de s'intéresser aux nouvelles races, de promouvoir leur propre élevage et de faire des acquisitions, notamment de reproducteurs, avant que l'insémination artificielle ne vienne bouleverser ce marché. Tenus d'abord au niveau local, cantonal souvent à une époque où le transport des bêtes n'était pas chose aisée, ils culminent, encore de nos jours, au Concours général agricole de Paris, qui distribue des récompenses certes honorifiques, mais dont l'effet commercial est indéniable.
Le comice de Dax, tenu en 1963, est un exemple tardif, mais assez représentatif, de ces réunions regroupant, en connaisseurs, les éleveurs du voisinage. Témoignant d'une époque où la traction animale gardait toute son importance, elle en est une des dernières manifestations : la traction mécanique, apparue lentement après la guerre, va rapidement, dans les années 1960 et 1970, supplanter les bœufs. L'élevage se maintiendra pourtant, d'abord pour le lait, puis pour la viande, et connaît un renouveau depuis une vingtaine d'années, grâce à la création de l'IGP "bœuf de Chalosse", label rouge, qui perpétue la tradition de la qualité et permet le maintien de l'élevage bovin dans cette région.