Les Forges de l'Adour : un sauvetage réussi

09 juillet 1965
15m 10s
Réf. 00226

Notice

Résumé :

L'usine des Forges de l'Adour, qui employait 1600 personnes, ferme après 80 ans d'activité. Sur le site du Boucau-Tarnos, tout est mis en œuvre pour renouveler le tissu industriel et favoriser l'implantation de nouvelles entreprises. Elément clé de cette reconversion, Turbomeca engage 600 ouvriers des Forges ayant bénéficié d'une formation professionnelle de 6 mois.

Type de média :
Date de diffusion :
09 juillet 1965

Éclairage

Avec les images sinistres du début - usine déserte, hauts-fourneaux et ferrailles à l'abandon sous la pluie atlantique – l'usine définitivement arrêtée des Forges de l'Adour (en fait la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire) préfigure le destin de bien d'autres régions d'industries lourdes, métallurgiques surtout, dans la décennie 1970. Pour des raisons techniques, de concurrence internationale et même, un temps, de surproduction, les groupes sidérurgiques redéployent leurs activités et modifient ainsi la géographie des vieilles régions industrielles fondées avant tout sur les ressources du sous-sol. La traditionnelle carte des bassins métallurgiques, charbonniers ou ferrifères, du Nord, de la Lorraine ou des villes mono-industrielles du Massif central, doit être complètement remaniée.

Il se trouve qu'au début des années 1960, le binôme Tarnos-Le Boucau a été parmi les premiers touchés. Il est vrai que, au coude de l'ancien lit de l'Adour [1], la greffe de la fabrication de fonte et d'acier pour les besoins de la compagnie ferroviaire du Midi [2] avait au fond été une exception heureuse dans le Sud-Ouest, comme on disait alors, majoritairement rural. Tout au plus, l'atmosphère estuarienne et le voisinage avec le Pays basque rappelaient-ils les régions industrielles de la ria du Nervion à Bilbao ou de Pasajes (Pasaia) en Gipuzkoa.

D'une certaine façon, la chance de la fermeture de l'usine du Boucau est de servir d'exemple aux opérations de reconversion industrielle dont on commence à se préoccuper. La politique d'aménagement du territoire commence assurément par la "décentralisation industrielle" de la fin des années 1950 et, dans les années 1960, se prolonge par le concept des « métropoles d'équilibre » et par les grandes opérations touristiques sous l'égide de la Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale créée en 1963 ; mais elle doit aussi prendre en compte les nécessaires opérations de reconversion industrielle.

Parmi les tâches incombant à ceux qui les pilotent, il y a le besoin de former ou "recycler", comme on commence à dire également, les ouvriers sans grande qualification ou dont le savoir-faire devient inadapté aux nouvelles exigences techniques. Plusieurs images ou brèves interviews évoquent l'effort consenti autant par les responsables que par les employés pour requalifier le personnel, souvent "âgé" (autour de 50 ans bien souvent) mais consentant à suivre des stages afin de se "recaser" dans les nouvelles activités de la zone de Tarnos. On observe qu'en fin de reportage, l'ancien directeur de l'usine, Monsieur Nicolas, parle d' "éthique et du sens social qui doit animer tout dirigeant d'entreprise". Avec le recul, un demi siècle plus tard, voilà qui donne à réfléchir...

Derrière cet effort de reconversion professionnelle on peut déceler en filigrane la montée de l'idée d'une loi sur la formation continue, complétant le dispositif de la formation professionnelle des adultes ; elle est adoptée en juillet 1971 sous le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas dont le conseiller social est Jacques Delors.

La réussite de ce sauvetage de l'emploi revivifiant par la même occasion la vie portuaire de l'Adour maritime tient aussi à d'autres opportunités : la production du gaz de Lacq et surtout de son sous-produit, le soufre ; la forte demande en engrais de l'agriculture en train de s'aligner à grand pas sur le modèle productiviste, d'autant que les "Pays de l'Adour [3] et les Landes de Gascogne deviennent la zone principale de production de maïs dans l'Hexagone ; le choix d'une entreprise d'un secteur de pointe, Turboméca, de venir installer un important établissement dans les terrains sablonneux et plats de l'ancien cours de l'Adour [4]. Tels furent les facteurs favorables à l'opération finalement assez ambitieuse et risquée du Boucau.

[1] La digue du Trossoat à Tarnos, face à Anglet, rappelle que le fleuve continuait vers le nord jusqu'à Capbreton avant sa capture par Louis de Foix en 1578.

[2] Elle fusionne avec le Paris-Orléans en 1934, juste avant la création de la SNCF (1937).

[3] Une thèse de géographie régionale leur est consacrée en 1963 par l'universitaire bordelais Serge Lerat.

[4] FENIE, Jean-Jacques, TAILLENTOU, Jean-Jacques, Lacs, étangs et courants du littoral aquitain, Bordeaux : éd. Confluences, 2006.

Jean-Jacques Fénié

Transcription

(Musique)
Journaliste
Depuis lundi, les forges de l’Adour n’offrent plus aux yeux des habitants du Boucau que le spectacle désolant d’une usine promise à la pioche et aux démolisseurs. Dans ses ateliers, des générations se sont succédées. Vieille de 80 ans, l’usine a vu arriver, a vu grandir, a vu mourir aussi les grands-pères et pères de ceux qui, aujourd’hui, ne peuvent plus venir ici que pour établir un constat de décès. Là, il y a quelques semaines encore, ronflaient les hauts fourneaux. Aux termes de longues et minutieuses études, la décision fut prise. Créées pour assurer l’équipement ferroviaire de l’ancien réseau Paris-Orléans-Midi, les forges de l’Adour n’étaient plus rentables. Dès 1962, un contrat était signé entre la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire dont dépendait l’usine et les pouvoirs publics. Les uns aidant les autres, il fut décidé que la fermeture n’interviendrait pas avant 1965. Mais avec monsieur Nicolas, directeur de l’usine, revenons à 1961.
Nicolas
En 1961, les résultats de l’usine se sont soldés par une perte de 11 millions de francs modernes. Nous venions d’un résultat positif qui a été en 1957 de 5 millions environ.
Journaliste
En 4 ans par conséquent la situation s’était singulièrement dégradée, quelles en étaient les causes ?
Nicolas
La situation s’est complètement dégradée et le début de la grande crise pour nous a été en 1958. Elle est née de la dégradation profonde et continue du marché des fournitures. Ceci devant l’évolution des marchés mondiaux et des techniques de remplacement.
Journaliste
Fermer purement et simplement l’usine, c’était condamner au chômage 1600 salariés. C’était, en privant de revenu les habitants du Boucau et de Tarnos condamner à l’asphyxie l’économie locale. D’ailleurs, l’affaire fit grand bruit. Je suppose que vous avez été quand même assez touché par la fermeture de l’usine.
Inconnu
Ah oui ! Ah vous savez, ça me cognait dans le cœur oui. Entendre ça vous savez. Je ne me souciais pas pour moi, je n’étais pas touché, je ne risquais pas d’être touché, j’étais à la retraite, j'avais ma retraite, j’avais mes vieux jours assurés. Seulement il y a tout le personnel, toutes les familles évidemment, mais je viens de vous dire, tout le commerce aussi. Tout le commerce local et même le commerce à Bayonne tout ça. Alors tout de suite on pensait qu’il faudrait s’expatrier, tout ça, enfin, les gens d’ici vous savez n’aiment pas aller surtout vers le nord. Ils tiennent au soleil.
Journaliste
De plus, la moyenne d’âge des ouvriers était assez importante, assez avancée.
Inconnu
Oui bien sûr il y a, la moyenne d’âge était assez élevée oui à l’usine peut-être de reste mais enfin c’était assez élevé. Il y avait une proportion assez importante de gens en dessus de 50 ans. Alors on se demandait véritablement ce qu’ils pourraient faire, ce qu’ils deviendraient dans cette averse, dans cette bourrasque.
Journaliste
Les entreprises du bâtiment auraient pu utiliser une partie importante des 1600 ouvriers dont le licenciement était envisagé. Mais la disparité des salaires existants dans ce domaine incitait les responsables des Ateliers et Forges de la Loire à tenter une vaste opération de reconversion basée sur la mise en valeur des ressources locales à commencer par le maïs. Cette culture, tout comme l’existence de silo moderne semblait de nature à attirer sur place une amidonnerie. En fait, il n’en fut rien. La proximité de Lacq par contre constitua un élément plus déterminant. Il y avait là le gaz naturel, il y avait aussi le soufre ; 2 éléments qui contribuèrent à la constitution de la Société Atlantique d’Engrais Chimique. Début des travaux janvier 1964, première production février 1965. Performances apportées au crédit du directeur de la SATEC, monsieur [incompris]. En vous installant au Boucau, est-ce-que vous avez bénéficié de conditions particulières, de condition de crédit notamment ?
Inconnu
En ce qui concerne notre installation au Boucau nous avons trouvé auprès des pouvoirs publics sur le plan national et sur le plan local un maximum de compréhension pour régler les problèmes administratifs extrêmement divers qui se présentaient à nous. En ce qui concerne les avantages matériels nous avons pu obtenir une prime d’équipement autour de 10% du montant de nos investissements et également certains avantages tels que le franc du Sud-Ouest en ce qui concerne notre approvisionnement en gaz de Lacq qui est notre source d’énergie.
Journaliste
Ce franc du Sud-Ouest, tout comme les travaux entrepris dans la vaste pinède bordant l’usine condamnée, allait attirer de nouvelles entreprises. Une route fut tracée, une alimentation en eau industrielle et électricité établie, moyennant quoi s’installaient successivement les ateliers de construction électriques et mécaniques. C’était 35 emplois nouveaux qui s’ajoutaient aux 150 créés par la SATEC. Seconde installation la Société Commerciale et Industrielle des Bois d’Aquitaine, emplois créés : 80. Autre usine d’engrais : la Société Chimique de l’Adour, sortie de terre seulement depuis le mois d’avril, là encore 150 emplois créés auxquels il convient d’ajouter les 405 postes résultant de contrats passés avec 4 autres entreprises. Ce qui porte, avec les 25 emplois offerts par FERTILADOUR, à 940 le nombre des postes de travail garanti par contrats. 940 sur 1600, il n’aurait s’agit là que d’une bien faible reconversion sans l’implantation d’une usine TURBOMECA. Cette usine, après bien des négociations offrit 600 emplois au personnel des forges. Mais il ne pouvait s’agir là que d’emplois requérant une qualification professionnelle que la majorité du personnel menacé de chômage était loin de posséder. Assurer une formation professionnelle était donc indispensable. La création de centre orienté vers les industries mécaniques fut d’ailleurs demandée bien avant l’installation de TURBOMECA.
Inconnu
Nous pensions bien qu’il fallait reconvertir notre personnel car nécessairement ce serait d’autres industries que celles de la sidérurgie qui s’installeraient. D’après les contacts que nous avions eu, nous pensions bien que ce serait les industries de la mécanique, et par conséquent, comme nous ne pouvions pas attendre que toutes les décisions soient prises et que les entreprises aient commencé à s’installer pour formuler notre demande, nous avons été obligés effectivement de faire un pari et de nous orienter vers les métiers de la mécanique.
Journaliste
Monsieur, c’est votre second jour de futur ajusteur ?
Inconnu
Comment ?
Journaliste
C’est votre second jour de futur ajusteur ?
Inconnu
Oui c’est mon second jour.
Journaliste
A l’usine, quelle fonction occupiez-vous ?
Inconnu
J’étais premier fondeur.
Journaliste
Quel âge avez-vous ?
Inconnu
51 ans.
Journaliste
Et pour vous monsieur, ce n’est pas trop dur ?
Inconnu
Ah mais pour moi monsieur je vous dirais franchement, pourvu que je n’aie pas trop d’inspection. C’est assez dur. Peut-être à la lime je m’en sortirai un peu. Mais vu mon instruction je ne pense pas, et si je suis ici c’est bien obligé.
Journaliste
Quel âge avez-vous monsieur ?
Inconnu
54 ans.
Journaliste
Vous êtes un petit peu désorienté, un petit peu perdu.
Inconnu
Ah oui un peu perdu oui, même beaucoup.
Journaliste
Les techniques du Fonds National de l’Emploi permettent en 6 mois de leur donner une qualification professionnelle. Monsieur, après 9 semaines de stage, le dépaysement est moindre quand même.
Inconnu
Oui surtout que ce travail est progressif, on passe d’un travail à l’autre sans trop de difficulté.
Journaliste
C’est dur quand même, non ?
Inconnu
Oui il faut s’accrocher.
Journaliste
Quel âge avez-vous ?
Inconnu
53 ans.
Journaliste
Et à 53 ans vous avez été dans l’obligation de retourner à l’école en quelque sorte.
Inconnu
Eh oui. Je vous dirais que c’était pas volontaire, mais enfin j’étais comme résigné et je suis parti.
Journaliste
Et maintenant ?
Inconnu
Maintenant ça me déplait pas. Et ça change un peu. Maintenant on attend vers la fin du stage pour connaitre un peu ce que c’est que le tournage, le métier de tourneur.
Journaliste
Vous avez la foi.
Inconnu
Oui je compte m’accrocher pour avoir le CAP quoi, pour pouvoir gagner la croûte. Parce que manœuvre, c’est très dur à vivre. J’ai ma petite maison que j’ai bâtie et la famille à nourrir. Alors tout ça il faut essayer de gagner un peu plus que manœuvre quoi, le salaire de manœuvre. Il faut que le mini passe, n’est-ce pas, et que le maxi ne passe pas pour que ma pièce soit bonne.
Journaliste
Et la pièce est bonne. Pour vous monsieur, la formation professionnelle c’est le passé pour l’instant ; il s’agit de choses sérieuses maintenant, vous êtes tourneur. Tourneur depuis combien de temps ?
Inconnu
Je suis tourneur environ depuis 6 mois.
Journaliste
Quel âge avez-vous ?
Inconnu
J’ai 53 ans.
Journaliste
Quelle est la fonction que vous occupiez aux forges ?
Inconnu
Aux forges j’étais chef d’équipe, répartiteur dans les ferrailles pour les services de hauts fourneaux et aciéries.
Journaliste
Ça représentait absolument aucune commune mesure avec le métier de tourneur.
Inconnu
Ah non, tout à fait, 100% différent.
Journaliste
Au point de vue matériel, est-ce que vous avez trouvé un avantage à cette nouvelle fonction ?
Inconnu
J’ai trouvé un petit avantage quand même, n’est-ce pas, j’étais, je faisais 40 heures aux forges n’est-ce pas depuis pas mal de temps, depuis au moins plus d’un an, n’est-ce pas, et maintenant je fais 38 heures à TURBOMECA. Il y a quand même un petit avantage, je gagne un peu plus. Pour nous ça va beaucoup mieux. Question salaire et puis question travail.
Journaliste
Du point de vue salaire ?
Inconnu
Nous avons presque le double de notre salaire.
Journaliste
Aux forges quelle était votre fonction ?
Inconnu
Je travaillais comme troisième garçon au four.
Journaliste
Vous étiez en gros manœuvre.
Inconnu
Oui c’est exact.
Journaliste
Maintenant vous avez obtenu une qualification professionnelle.
Inconnu
[incompris]
Journaliste
Et dans le domaine de l’industrie aéronautique, vous occupez une fonction qui est assez délicate, vous êtes soudeur.
Inconnu
Oui c’est exact monsieur.
Journaliste
Pour vous la reconversion, somme toute, ça a été un bien.
Inconnu
Ah oui, sur tous les points de vue.
Journaliste
A l’heure présente, 1540 ouvriers et employés des forges de l’Adour sont ou reclassés, ou en voie de reclassement. Ces résultats sont d’autant plus favorables qu’à l’origine les syndicats étaient opposés à cette opération reconversion, n’est-ce pas monsieur [incompris] ?
Inconnu
Nous n’avons pas été favorables non plus au départ, étant donné que nous pensions que techniquement l’usine avait la possibilité de vivre. Et c’est la raison pour laquelle nous voulions actuellement pouvoir continuer à travailler parce que nous savions que même les problèmes de reconversion pourraient causer de graves problèmes de réadaptation de main-d'oeuvre.
Journaliste
Monsieur [incompris] aujourd’hui comment jugez-vous cette opération de reconversion ?
Inconnu
Nous la jugeons de manière globalement positive. Mais nous considérons que tout n’est pas encore réglé puisque 80 camarades sont encore sans emploi, dont une partie qui a plus de 50 ans, qui est trop âgée, qui est très âgée, dont une autre partie qui est handicapée physique. En fait, il n’en reste maintenant plus, non pas 80 comme vous l’avez dit, mais 50-60. Ceci uniquement par des efforts individuels, par des démarches auprès des employeurs qu’on peut espérer en reclasser encore un certain nombre. Mais il est à peu près certain qu’il restera en définitive quelques cas absolument insolubles, qui ne peuvent relever que des pouvoirs publics.
Journaliste
Est-ce qu’une telle opération coûte cher, très cher ?
Inconnu
Très cher ! D’abord parce que nous avons dû supporter pendant 3 ans et demi de lourdes pertes d’exploitation qui se chiffraient à plusieurs centaines de millions d’anciens francs par an, ensuite parce que nous avons dû consentir gratuitement à des abandons d’actifs importants et en particulier toute la zone de conversion pour permettre l’implantation des usines nouvelles, et enfin parce qu’une partie importante du potentiel intellectuel de notre compagnie a été consacrée à ce problème pendant ces 3 années et demi.
Journaliste
Vous ne parlez pas des efforts physiques que les uns et les autres vous avez pu fournir. Mais dites-moi, après tout, qu’est-ce qui vous forçait réellement à vous préoccuper de l’évolution du Boucau, vous ne pouviez pas laisser cela à la charge des pouvoirs publics ?
Inconnu
Sous l'angle du profit, je dirais que l’opération en effet est inexplicable. Elle l’est par contre, si l’on se place au point de vue de l’éthique, du sens social qui doit animer tout dirigeant d’entreprise. Nous avons à l’heure actuelle le sentiment que bien des usines devront fermer et je crois qu’il est impensable de vouloir maintenir à toute force en marche des usines non rentables. Par contre, si l’on veut que ces opérations soient humainement possibles, il faut assurer la reconversion du personnel. C’est ce que nous avons voulu faire au Boucau et si je suis content que nous ayons réussi à peu près pleinement, c’est d’abord bien entendu vis-à-vis de notre personnel, mais c’est aussi je crois parce que notre opération a valeur d’exemple.
Journaliste
Cet exemple, c’est aussi celui de la collaboration apportée par les services de l’aménagement du territoire à une initiative privée. Demain, certaines entreprises devront elles aussi fermer leurs portes. L’exemple du Boucau a prouvé qu’elles pourront affronter sans complexe l’opération de reconversion de leur personnel. Pour l’heure, sur les rives de l’Adour, les minéraliers ont cédé le quai aux cargos transportant le phosphate. Un trafic s’est substitué à un autre, une économie nouvelle est née à laquelle participent plus de 1500 employés des forges de l’Adour. Puisse le développement de cette économie absorber les quelques dizaines d’hommes encore sans emploi.