Une reconversion réussie : le site du Boucau-Tarnos

07 juillet 1967
29m 46s
Réf. 00227

Notice

Résumé :

La célèbre émission Cinq colonnes à la une s'intéresse à la reconversion industrielle de l'ancien site des Forges de l'Adour, dont la fermeture en 1961 laissait présager une catastrophe économique pour la région. Confié à M. Kennel, le chantier de ré-industrialisation repose sur la valorisation des ressources naturelles locales - le gaz et le souffre de Lacq - qui permet très vite l'implantation d'usines nouvelles. Parmi elles, Turbomeca est incontestablement la clé de la réussite. Grâce à la mise en place d'un plan de formation pour adultes, 600 anciens ouvriers des Forges occupent désormais des emplois qualifiés et bénéficient d'un accroissement de leur salaire et d'une amélioration de leurs conditions de travail.

Type de média :
Date de diffusion :
07 juillet 1967

Éclairage

Si les Trente Glorieuses, années de croissance économique et de progrès social pour la France et les pays occidentaux, apparaissent presque comme un "âge d'or", la réalité montre qu'elles furent bien évidemment émaillées de questionnements et de remises en cause. L'exemple de la reconversion du site industriel du Boucau et de Tarnos le prouve.

Orientées uniquement vers la métallurgie lourde depuis le début des années 1880, les deux communes voisines, à cheval sur les Landes (Tarnos) et les Basses-Pyrénées (Le Boucau) vivent en continu au rythme du chargement des hauts-fourneaux, des coulées de fonte ou d'acier et du train des laminoirs : un bloc ouvrier sur les bords de l'Adour, face à Bayonne. Le port gascon aux limites du Pays basque, est accessible aux cargos et autres bâtiments de commerce par la fameuse "Barre"qui, entre Anglet au sud et Tarnos au nord, est nantie de solides digues protectrices.

En ces années de "République gaullienne"caractérisées entre autres par l'action volontariste de l'État [1] et bien entendu la marque propre du général de Gaulle dans l'affirmation de la France au plan international, les entreprises françaises sont assez largement tenues de songer à la dimension européenne. Certes la Communauté économique européenne (CEE) n'en est qu'à ses débuts [2], mais depuis 1951 existe déjà la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) voulue notamment par le Lorrain Robert Schuman et le Rhénan Konrad Adenauer. Dès lors, plusieurs vieilles sociétés métallurgiques ont été tenues de s'adapter en fusionnant. Ainsi, à partir de l'ancienne Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt, datant du début du siècle, s'est constituée en 1954, après plusieurs unions successives, la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire [3], dont l'établissement du Boucau-Tarnos est un élément. Mais, au début des années 1960, les temps changent.

Sans doute pointe la "sidérurgie sur l'eau", car les industriels s'approvisionnent de plus en plus loin (minerai de fer Mauritanie ou du Brésil, par exemple) et veulent être dans une zone portuaire facilitant les exportations de produits finis ou semi-finis. Ces choix sont d'ailleurs à l'époque ceux du Japon, puis de la Corée du Sud, au dynamisme impressionnant, et même de pays méditerranéens : sud de l'Italie, projets de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer à l'ouest de Marseille, voire Algérie. Mais l'unité somme toute modeste du Boucau, elle, doit être abandonnée. La solution semble évidente pour les décideurs, mais aucunement pour les représentants syndicalistes.

On observe d'ailleurs que les "métallos" du Boucau, s'ils sont largement représentés par la vieille CGT, peuvent aussi adhérer à la toute nouvelle CFDT née d'une scission de la CFTC en novembre 1964. Le délégué du jeune syndicat, Michel Menta, évoque d'ailleurs les contacts qu'il a eus avec ses "camarades" de la CECA, là-haut, en Lorraine ou au Luxembourg, pour connaître la situation réelle de l'entreprise. Aussi, quand il s'agit d'accepter le plan de reconversion piloté notamment par M. Kennel, qui pourrait fort bien incarner le prototype du "grand commis" missionné pour réaménager le site, les hésitations sont bien réelles. En ces temps de forte syndicalisation et de solidarité ouvrière affirmée, on ne veut pas abandonner ses camarades.

Néanmoins, en ces années où l'on aménage le territoire, le capitalisme n'a pas qu'une vision strictement financière de ses engagements. Il cherche à s'appuyer sur les pouvoirs publics pour, entre autres, tenir compte des problèmes sociaux. Or, dans le cas de Boucau-Tarnos, il y a 1700 emplois à créer en compensation du désengagement des Forges de l'Adour.

Le reportage souligne le rôle joué par l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes ou AFPA (4) pour la reconversion de nombreux ouvriers. On remarque que c'est bien souvent pour eux l'occasion d'acquérir une compétence technique plus élevée et plus fine, qui permet de travailler "en blouse", dans des ateliers plus propres et moins bruyants que les Forges de naguère. Surtout s'ils sont "recasés" chez Turboméca qui fabrique notamment des turbopropulseurs pour les hélicoptères. Certains même bénéficient d'un bien meilleur salaire.

Voilà qui est révélateur d'une évolution sensible de la sociologie du travail : dans les années 1960, débute la grande mue de la classe ouvrière. Ses effectifs commencent à s'éroder ; on parle de "techniciens", d'autant que le niveau de formation s'élève. La population active d'ailleurs se tertiarise largement. En un sens, ce sont les "classes moyennes" qui s'étoffent et qui vont profiter davantage du temps de loisir qui s'allonge. La CFDT bénéficie alors de cette mutation pour attirer de nouveaux adhérents.

Le Boucau, à sa petite échelle du coin sud-ouest de l'Hexagone, semble avoir servi de laboratoire. Le distingué M. Kennel, appelé par son groupe pour reconvertir la Lorraine industrielle, du côté de Thionville, Moyeuvre et Homécourt où s'épuise la "minette" à trop faible teneur, tandis qu'à Carling et Merlebach le charbon touche à sa fin. L' "homme des reconversions", revient au fond un peu à la source de l'idée européenne, au pays du mosellan Schuman. Le réseau autoroutier qui se met en place, le décideur croit aux flux, à l'ouverture. Avec le géographe Roger Brunet, on parlera plus tard de "dorsale européenne" - la "banane bleue" journalistique - bien loin de l'Adour...

[1] L'Aménagement du Territoire devient, parallèlement au Plan, une sorte d' "ardente obligation" dans les années 1960. Depuis que les responsables politiques ont pris conscience des inégalités territoriales avec le fameux Paris et le désert français de Jean-François Gravier (1947), l'État a eu une politique pour tenter de les corriger. Des études sont menées et des choix sont faits, notamment par la DATAR à partir de 1963, en premier lieu sur le plan touristique.

[2] Les Traités de Rome (CEE et "Euratom") sont signés en 1957.

[3] Par association avec Schneider (Société des Forges et Ateliers du Creusot), la CAFL devient Creusot-Loire en 1970; laquelle cesse officiellement ses activités en 1984, même si quelques-uns de ses éléments se retrouvent plus tard dans le groupe Usinor passé ensuite sous le contrôle d'ArcelorMittal...

[4] D'abord ANIFRMO (Association nationale interprofessionnelle pour la Formation rationnelle de la Main-d'Oeuvre) en 1949, elle devient AFPA en janvier 1966.

Jean-Jacques Fénié

Transcription

Journaliste
Ces ruines sont les restes d’une vieille usine née en 1883, morte en 1963, les forges de l’Adour. C’était tout à côté de Bayonne au Boucau. 1700 travailleurs y travaillaient, durement, mais l’un d’entre eux, qui n’y était pas retourné depuis, montre bien qu’on y tenait à ces forges.
(Silence)
Intervenant 1
Il semble vraiment que … que c’est quelque chose de…, comment dirais-je ?...
(Silence)
Intervenant 1
… un ouragan ou un tremblement de terre qui est passé et qui a tout rasé. Formidable. Enfin, vous savez, cela fait mal au cœur de voir cela.
Journaliste
Quand la fermeture de l’usine fut décidée, il y a six ans, il n’y avait pratiquement aucun emploi de libre dans la région. Il fallait donc en créer 1700
(Silence)
Journaliste
Aujourd’hui, ils existent. Et c’est l’histoire de cette reconversion que nous allons tâcher de raconter.
(Silence)
(Bruit)
Journaliste
Voici quelques unes des usines nouvelles, derrière lesquelles on aperçoit les ruines de l’ancienne. Ajoutons qu’en 61, la décision de fermeture des forges, étaient une catastrophe également pour le port de Bayonne dont la digue, qui venait d’être achevée, avait coûté très cher.
(Bruit)
Journaliste
La reconversion du Boucau étant réussie, il faut essayer de savoir ce que cette réussite doit aux efforts des uns et des autres et aussi à la chance. Présenté en raccourci, en sautant quelques étapes, cette histoire parait tenir du miracle.
(Bruit)
Journaliste
Vous aviez quel âge, monsieur [Lavernie], quand l’usine a fermé ?
Lavernie
56 ans.
Journaliste
56 ans ?
Lavernie
56 ans.
Journaliste
Qu’est-ce vous faisiez aux forges ?
Lavernie
Bien ! Je travaillais à la bricole des hauts fourneaux. Je n’avais pas de spécialité, à peu prés, j’allais à droite et à gauche.
Journaliste
Et maintenant ?
Lavernie
A présent à Turbomeca ; ajusteur.
Journaliste
Ajusteur ?
Lavernie
Ajusteur.
Journaliste
Vous gagniez combien aux forges autrefois ?
Lavernie
Dans les 45 à 50.
Journaliste
Et maintenant ?
Lavernie
Oh ! J’arrive à 100, quelque fois, je les dépasse.
Journaliste
A 100 ?
Lavernie
Oui !
Journaliste
La première fois où vous avez eu votre nouveau salaire ?
Lavernie
Eh bien, j’étais content. Cela faisait plus que le double.
Journaliste
Attention ! La reconversion n’a pas été une promotion pour tout le monde. Mais, le cas de monsieur Lavernie n’est pas pour autant exceptionnel. Voici l’homme à qui le Président des forges de l’Adour, [monsieur] [Maco], avait confié la reconversion du Boucau. C’est monsieur Kennel. Aujourd’hui, en raison de cette réussite, il est chargé d’animer la reconversion en Lorraine. C’est, donc, en pensant à la Lorraine que nous avons écouté l’histoire du Boucau. Qu’elles sont les... Finalement, qu’est-ce qu’il y avait comme ressources dont vous avez voulu profiter pour essayer, pour tenter cette reconversion qui, depuis, a réussi ?
Kennel
La première idée consistait, en effet, à tenter de valoriser les ressources régionales. Ces ressources régionales qui, grâce à la découverte, relativement récente, du gaz de Lacq et du soufre de Lacq n’étaient pas encore complètement utilisées à l’échelon local, à l’échelon régional. Donc, qu’ils s’agissent du soufre, qu’ils s’agissent du gaz, il paraissait logique de chercher le moyen de les utiliser à Bayonne.
Journaliste
Alors, le soufre, par exemple, cela a donné quoi ?
Kennel
Le soufre faisait penser, tout de suite, à la création d’usines d’engrais, qui ont pour base l’acide sulfurique. J’étais convaincu qu’il devait être possible de décider un groupe, à construire une usine d’engrais à Bayonne qui est le port d’exportation du soufre.
Journaliste
Et finalement, il y en a eu 2.
Kennel
Et finalement, il y en a eu 2. Ce qui m’a compliqué la tâche.
Journaliste
SATEC emploie 150 ouvriers des forges.
(Bruit)
Journaliste
SOCADOUR, 150.
(Bruit)
Journaliste
La SCIBA où l’on travail le bois 75. Dans ces usines, les anciens ouvriers des forges ont trouvé un salaire équivalent à celui qu’ils avaient auparavant.
(Bruit)
Journaliste
Les ouvriers qui sont employés par la nouvelle cimenterie, 1180, sont dans le même cas. Avant l’ouverture de l’usine, ils ont travaillé à sa construction. Pour monsieur Kennel, attirer au Boucau cette cimenterie n’a pas été facile
(Bruit)
Kennel
Cela a été particulièrement difficile, et pour bien des raisons. Lorsque j’ai été faire une visite au directeur général des Ciments d'Origny, en septembre 62, et l’usine vient de démarrer depuis 2 mois. Il n’était pas du tout décidé à faire une cimenterie. Il aurait été bien embarrassé de rassembler les capitaux pour financer une entreprise aussi importante, qui n’était absolument pas prévu à son programme. Il fallait trouver une carrière. Les seuls arguments qui pouvaient le tenter étaient l’intérêt d’avoir du gaz de Lacq à un prix intéressant et la situation du port de Bayonne.
(Silence)
Journaliste
TURBOMECA, usine de haute technicité, pour les 484 ouvriers des forges qui travaillent ici, la reconversion a été une promotion. Les salaires y sont ceux de la région parisienne. Pourquoi TURBOMECA a-t-elle été la clé de la réussite de la reconversion Boucau ?
Kennel
Pour plusieurs raisons. TURBOMECA est une entreprise très importante, qui allait créer plus de 600 emplois. Et nous avions à reclasser, environ, 1200 personnes. D’autre part, et surtout, TURBOMECA a apporté des emplois qualifiés, des emplois bien rémunérés. Et cette création d’emplois a été un tournant dans la reconversion.
(Bruit)
Journaliste
C’est en effet la FPA, la Formation Professionnelle Adulte, qui a permis que les promotions et le Boucau a bouleversé les règles de la FPA. Avant cette expérience, il ne fallait pas avoir plus de 35 ans pour être admis en FPA. Or, la moyenne d’âge des ouvriers des forges étaient de 42 ans et plusieurs, comme monsieur Lavernie, avaient plus de 55 ans. C’est la FPA qui explique les différences de salaires et de conditions de travail qu’on trouve, aujourd’hui, au Boucau. Il y a ceux, comme ces hommes, qui ont accepté de faire un stage, de retourner à l’école pendant 6 mois et il y a ceux qui s’y sont refusés. Il n’y en a aucun sur cette image. Enfin, malheureusement, il y a ceux qui auraient bien voulu faire le stage mais qui n’ont pas été admis.
(Silence)
Journaliste
Ajoutons que ces 6 mois de FPA furent prolongés pour beaucoup par un second stage de 6 mois dans une autre usine TURBOMECA près de Pau.
(Silence)
Journaliste
Je vous présente monsieur [Labadens] directeur de TURBOMECA au Boucau.
(Bruit)
Journaliste
Est-ce que les résultats obtenus par la Formation Professionnelle Accélérée vous ont surpris ou non ? Vous en attendiez autant ?
Labadens
Nous avions l’espoir d’obtenir des résultats que nous avons maintenant. Mais il est-certain qu’au départ, c’était une épreuve lancée à l’aventure.
Journaliste
Lancer à l’aventure…cette enfant est la fille de monsieur [Gosset].
(Silence)
Journaliste
Monsieur [Gosset], comme monsieur [Lavernie], a fait successivement ces deux stages. Il travaille donc à TURBOMECA, il est ajusteur. Comment cela s’est passé l’examen ? Alors, vous aviez combien d’épreuves ?
Gosset
L’examen, nous avions une pièce, en pratique et nous avions un dessin et des questions orales.
Journaliste
Le dessin s’est bien passé ?
Gosset
Le dessin s’est bien passé pour moi. Je ne me rappelle plus des notes que j’ai eues, mais, enfin, je m’en suis bien sorti au dessin.
Journaliste
Et la pièce aussi ?
Gosset
Et la pièce aussi. Il n’y a que l’oral où vraiment j’ai chuté quoi, complètement.
Journaliste
Qu’est-ce qu’on vous a demandé ?
Gosset
Qu’est-ce que vous voulez ? On m’avait demandé, posé des questions au tableau. On m’avait demandé la [incompris] d’une goupille. Et là, j’ai vraiment… je n’ai pas pu répondre. Bon je me suis énervé, alors, au lieu de faire une goupille dessinée au tableau. On m’avait demandé de "dessiner si je ne pouvais pas le dire". Et au lieu de faire une goupille, j’ai fait un rivet. Vraiment, j’étais complètement.
Journaliste
Vous avez eu le trac ?
Gosset
Le trac, complètement.
Journaliste
Et avant de commencer le stage, qu’est-ce que vous saviez ? Vous aviez quitté l’école de bonne heure ?
Gosset
Ah oui, oui ! J’ai quitté l’école à 13 ans.
Journaliste
Vous n’avez pas le certificat d’études ?
Gosset
Ah non, non ! Je n’ai pas le certificat d’études. J'étais passé garçon de ferme. Et j’ai toujours travaillé.
Journaliste
Alors, vous avez été obligé d’apprendre tout ce qu’on vous a donné comme leçon ?
Gosset
Ah oui, complètement.
Journaliste
C’était dur ?
Gosset
Oui, pour moi, cela a été très dur. Oui, cela a été très dur pour moi.
Journaliste
Au [incompris] pendant le stage, comment cela se passait ? Quel était le programme ?
Gosset
Un programme qui était échelonné entre …, vous aviez un tant d’heures pour la pratique, nous avions un tant d’heures pour le dessin et un tant d’heures pour l’oral. C’est-à-dire, je crois que nous avions environ 2 heures de dessin par jour et 2 heures d’oral.
Journaliste
Beaucoup de calcul ?
Gosset
Oui, on en faisait des calculs, il fallait relever les comptes. Il fallait calculer les comptes, beaucoup de comptes.
Journaliste
Alors vous aviez beaucoup à apprendre là ?
Gosset
Là aussi, oui, beaucoup à apprendre.
Journaliste
Qu’est-ce qui était le plus dur ?
Gosset
Pour moi, là, c’était quand ils ont commencé à nous parler des … comment cela s’appelle ? Je ne sais pas le dire maintenant. Les cosinus et tout cela là. Vous savez il fallait employer... ces trucs pour faire, pour calculer nos comptes. Mais vraiment là, là aussi, j’ai nagé complètement parce que…. Mais quand même j'y suis arrivé… je comprenais, je comprenais
Journaliste
Qu’est-ce que vous faisiez aux forges ?
Gosset
Je travaillais au laminoir. Oui.
Journaliste
C’était dur cela ?
Gosset
Cela, c'était un travail très dur.
Journaliste
Vous gagniez combien à ce moment là ?
Gosset
A ce moment là, quand nous sommes partis, je crois que nous avions un salaire qui je crois… je m’en souviens pas si c'était 243 ou 247 francs de l’heure, par là-dedans.
Journaliste
Et par mois cela faisait quoi?
Gosset
Par mois, en travaillant de nuit, nous arrivions à gagner de 55 à 60 000 francs par mois.
Journaliste
Et maintenant ?
Gosset
Maintenant, mon salaire, il arrive dans les 100 000 francs, 95 à 100 000.
Journaliste
Cela a changé la vie ?
Gosset
Cela a changé la vie.
Journaliste
Qu’est-ce qui a de changé ?
Gosset
Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce que vous voulez ? Avant, je n’avais pas de voiture. Maintenant, j’ai une voiture qui me permet vraiment de prendre de bons moments quoi. Maintenant, vous savez, les beaux jours vont arriver, ben, nous avons le dimanche. Nous passons les dimanches à la plage comme cela. Et avant c'est ce que nous ne pouvions pas faire.
Journaliste
Et vous travaillez moins aussi ?
Gosset
Nous travaillons moins, beaucoup moins.
Journaliste
Ce n’est pas seulement le salaire qui a changé, c’est le travail, les conditions de travail aussi.
Gosset
Oui, les conditions de travail ont beaucoup changé pour moi parce qu’avant, au laminoir, que vous voulez vous, c’était comme j’ai dit tout à l’heure. C’était un travail de forcing, tandis que maintenant, ce n’est pas pareil. Avant, nous avions des tenailles et des outils dans les mains qui faisaient jusqu'à 17 Kg. Maintenant, j’ai un petit [incompirs] dont je me sers pour faire le polissage des pièces, c'est-à-dire, un travail de finition quoi, alors c’est tout à fait différent. C’est … travailler, avant, avec 17 kg dans les mains. Vous savez, ce n’est pas trop intéressant.
Journaliste
Et maintenant ?
Gosset
Ah ! Maintenant, nous avons une blouse quoi et nous avons devant nous sur l'établi un aspirateur qui nous aspire la poussière. Vous vous rendez compte, cela change.
Journaliste
C’est dommage que cela ne se soit pas arrivé 15 ans plus tôt cette histoire ?
Gosset
C'est-à-dire pas 15 ans pour moi mais 10 ans, quoi, parce qu’il y a comme je vous l’ai dis, j’ai fait 10 ans d’usine, des forges de l'Adour ; alors, 10 ans oui. La reconversion aurait du se faire 10 ans avant. Je n’aurais pas du gouter le laminoir pour ainsi dire.
(Bruit)
Journaliste
Difficile de savoir ce qui est le plus important ; l’accroissement du salaire ou l’amélioration des conditions de travail, dont la blouse est le symbole et l’aspirateur aussi, et la légèreté de l’outil. Conclusion du directeur de la FPA de Bayonne, monsieur [Saurets].
Saurets
Et bien, nous pensons qu’à la suite de cette expérience, l’homme, à tout âge, peut être reconverti. L’expérience l’a prouvé par les résultats qui ont été, on peut dire, satisfaisants puisque nous avons eu, en moyenne, même pas 1 % d’échec.
(Bruit)
Journaliste
Je disais, en présence d’une réussite, le problème est d’évalué la part des efforts des uns et des autres et la part de la chance. Cette évaluation, pour que vous puissiez la faire, il nous a paru utile de vous rapporter l’entretien que nous avons eu avec les responsables syndicaux des forges de l’Adour. Voici monsieur [Manta], responsable CFDT. Il faut reprendre l’histoire au commencement.
(Bruit)
Journaliste
Monsieur Manta, c’est le 13 décembre 1961, que la direction des forges de l’Adour, a décidé de fermer l’usine. Et c’est à ce moment là que vous l’avez su. L’ensemble des syndicats, CGT, CFDT, que vous représentez, a dit non. Pourquoi ?
Manta
La direction avait des projets de modernisation de l’usine.
Journaliste
Vous le saviez ?
Manta
Elle nous en avait informé. Elle nous avait présenté ses projets. Elle envisageait un financement par l’aide du gouvernement. Elle espérait une aide du gouvernement. Par ailleurs, la politique du moment voulait que les industries sidérurgiques s’implantent en bord de mer. Nous ne comprenions pas pourquoi cette décision de fermeture a été prise. Alors que, pour nous, nous avions tous les éléments qui nous semblaient positifs pour continuer.
Kennel
C’est absolument vrai. On a cherché à éviter la fermeture, on a cherché et on a, même, probablement, espéré, à un moment, pouvoir l’éviter. Des études ont été faites et c’est seulement devant la constatation de l’impossibilité de boucler que la décision a été prise de sorte que des études, en effet, ont été menées jusqu’au bout et qui ont pu laisser espérer qu’une solution allait être trouvée.
Journaliste
3 mois plus tard, vous n’avez pas dit : "oui" à la fermeture, mais vous avez dit : "oui, mais". Vous, CFDT, la CGT disait non. Pourquoi ? Pourquoi avez-vous dit : "oui, mais" ?
Manta
Nous n’avons pas dit : "oui, mais". Nous avons dit : nous sommes prêts à examiner les possibilités de reconversion qui se présenteront pour le personnel car après informations auprès de syndicalistes de la SECA et des réunions sur le plan national avec notre fédération. Nous avons vu que la situation de notre usine, dans le cadre sidérurgique international, était dans une situation difficile.
Journaliste
Est-ce que vous étiez au courant, à ce moment là, des déficits de l’usine ? Enfin, je crois que pour 1961, par exemple, on annonçait 1 122 000 000 de déficit.
Manta
Des prévisions qui nous étaient annoncées par la direction...
Journaliste
Oui !
Manta
Mais alors, nous n’avions aucun élément de contrôle de ce déficit.
Journaliste
Autrement dit, vous n’y croyez pas. Vous n’avez pas les données pour y croire ?
Manta
Non, les travailleurs n’ont pas les données pour contrôler la situation financière des entreprises. Et en fonction de cela, et bien, nous ne pouvons pas, actuellement, adopter ce que l’on dit comme cela sans voir avant le contrôle.
Kennel
Il est vrai que les syndicats ont toujours contesté ce chiffre, mais, je présume que l’idée était surtout d’affirmer par cette négation du déficit qu’il ne fallait pas fermer les forges. J’ai peine à croire qu’il n’est pas été conscient de l’impossibilité pour une usine de 120 000 tonnes de compte d’arriver à vivre dans l’époque où nous sommes.
Journaliste
Autrement dit, c’est parce que vous avez cru les syndicalistes de la SECA que vous avez cru la direction des forges ?
Manta
Nous avons cru les syndicalistes de la SECA qui nous disaient que la conjoncture internationale était difficile et que notre entreprise se trouvait, en particulier, dans une situation des plus difficiles.
Journaliste
Bien, c’est seulement 2 ans plus tard, en 1963, que la direction de l’usine vous a proposé les éléments de reconversion. On vous a proposé de subir des tests, pour ensuite subir une formation professionnelle accélérée. A ce moment là, vous avez refusé également.
Manta
Nous demandions à notre direction générale une garantie d’emploi, pour tout le personnel, pour l’avenir
Journaliste
Quelle a été la réponse de la direction ?
Manta
La direction n’a pas voulu nous donner les garanties d’ensemble. La direction, par ailleurs, nous a indiqué qu’il faudrait qu’une partie du personnel fassela formation professionnelle car des industries mécaniques risquaient de s’implanter et il faudrait donc que des camarades se réadaptent en fonction des professions mécaniques demandées.
Journaliste
Et à ce moment là, vous ne croyez pas ou vous ne vouliez pas croire en cette reconversion ?
Manta
Nous voulions l’envisager mais rien ne pouvait nous permettre d’y croire réellement puisqu’on nous avait pas permis d’examiner ce qui était en train de s’étudier et de se réaliser.
Journaliste
Oui, vous vouliez être tenu au courant, finalement, des tractations qui se faisaient...
Manta
Bien sûr.
Journaliste
…à ce moment là ?
Manta
Et c’est certain, nous voulions pouvoir connaitre exactement la situation, pour savoir en fonction des métiers à prix et des handicaps des camarades, de l’âge, de d’autres…etc. Si chacun pouvait trouver sa place dans les nouvelles industries.
Journaliste
Et vous ne pensez pas qu’à ce moment là, certains secrets étaient nécessaires pour que ces tractations soient menées à bien ?
Manta
Nous pensions que les secrets sont, en général, les secrets de polichinelle, surtout, en un certain niveau ; car, en fait, ceux qui veulent connaitre certaines situations tels que des financiers ou quelques fois des industriels, ont d’autres éléments que nous pour les connaître.
Journaliste
Oui, mais, par exemple, les accords que les forges essayaient d’obtenir avec TURBOMECA devaient, à ce moment là, être déjà en train et ne devaient pas avoir abouti.
Manta
Oui !
Journaliste
Et vous pensez qu’on aurait du vous dire, à ce moment là, quel était exactement l’état de ces négociations ?
Manta
Je pense qu’on aurait du nous dire que les discussions étaient en cours, que, quels étaient les projets d’implantation. Et à ce moment là, et bien, sachant que c’était surtout des tractations financières qui étaient en cours, et bien, nous savions bien qu'entre ces messieurs ils se seraient arrangés.
Journaliste
Est-ce que vous pensez que ce secret aurait pu être levé plus tôt ?
Kennel
Non, je ne crois pas, parce que, le secret ne pouvait être levé que lorsque la certitude était acquise. Et cette certitude est restée en balance pendant des mois et des mois, jusqu’à mai 64, jusqu’au dernier moment.
Journaliste
Il y a un petit point d’histoire que je voudrais éclaircir. Vous dites que c’est en mai 64 que vous avez été sûr que TURBOMECA s’installerait ici. Et il me semble que c’est en janvier 64 que le syndicat CFDT a donné son accord à la fermeture de …
Kennel
C’est tout à fait juste…c’est tout à fait juste, mais, justement, nous n’avons pas été … nous n’avons pas eu le droit de faire partager à ce syndicat, les inquiétudes, très réelles, que nous avons connues entre le début de l’année et le mois de mai parce que ce qu’il n’avait pas à savoir, c’était les difficultés et les inquiétudes par lesquelles nous sommes passés.
Journaliste
Autrement dit, à un certain moment, ils étaient sûr que TURBOMECA allait s’installer ici et vous pas ?
Kennel
Ils étaient à peu prés sûrs et nous, nous avions vraiment craint que la négociation n’aboutirait pas.
Journaliste
Bon, enfin, cela s’est passé à la fin de 1963. Et quelques mois plus tard, vous avez finalement dit : "oui" aux tests et vous avez dit "oui" à la FPA. Qu’est-ce qui s’était passé entre temps ?
Manta
La direction CFL avait accepté de discuter, avait accepté que nous confrontions les positions, avait accepté de nous communiquer les éléments qu'elle possédait sur les implantations des industries nouvelles.
Journaliste
Alors, cela a été le commencement de la FPA ?
Manta
Alors, cela a été le commencement du dialogue, des confrontations, de la mise sur pied des garanties que nous voulions obtenir et d’une manière écrite cela.
Journaliste
Le premier départ, le premier stage, en FPA, en Formation Professionnelle Adulte, comprenait 15 ouvriers. Sur ces 15 ouvriers, combien de CGT et combien de CFDT ?
Manta
4 CFDT
Journaliste
Donc 11 CGT. Par conséquent, 11 CGT qui n’ont pas obéi aux directives de leur syndicat ?
Manta
Oui, qui ont vu que leur avenir devait se trouver dans cette orientation. A partir des garanties que nous avons obtenues, et bien, ils pensaient que leur avenir était assuré sur ce plan.
Journaliste
Cela a continué dans cette proportion ?
Manta
Oui…oui !
Journaliste
Jusqu’au moment où, d’ailleurs, la CGT s’est ralliée, finalement à vous.
Manta
Oui, c'est-à-dire, la proportion à la fin était d’avantage autour de CGT parce qu’il y avait un noyau quand même qui avait suivi les consignes de la CGT.
(Silence)
Journaliste
Monsieur [Maille] qui est le responsable CGT des forges de l’Adour de monsieur [Labat].
Maille
La CGT, en ce qui concerne le problème des forges de l’Adour, a été contre la FPA en 1963. En raison de ce que la direction des forges voulait faire de la FPA. Lorsque les garanties de salaires sur la base de 48 heures ont été obtenues pour le personnel. Lorsque les garanties de non licenciement ont été obtenues pour le personnel. Lorsque la première phase FPA qui voyait la sortie du stage à destination de n’importe quel point du pays, a été éliminée et que la FPA a été directement liée sur une conversion sur place. A ce moment là, il est clair que les positions de la CGT étaient satisfaites et que les garanties que nous réclamions dans le cadre y compris des stages FPA étaient obtenues.
Journaliste
Cette réussite du Boucau, j’ai voulu qu’elle soit confirmée de part et d’autre.
(Bruit)
Journaliste
Monsieur [Letellier], vous êtes le directeur général de cette cimenterie. Je voudrais savoir si, pour vous, la reconversion est chose faite ?
Letellier
Eh bien, nous pouvons dire que sur le plan des investissements, elle est faite mais il nous reste à la réussir, la reconversion, parce que, malgré tout, il nous faut maintenant trouver un débouché économique qui nous sera assuré, en partie, par la région et en grande partie, par l’exportation.
(Bruit)
Journaliste
Du coté des ouvriers.
(Silence)
Journaliste
Est-ce que pour vous la conversion des forges est une réussite ?
Labat
A 95 % sur le progrès à l'emploi. C’est une réussite mais il demeure des séquelles.
Maille
Je me permettrais d'ajouter à ce que vient d’indiquer monsieur [Labat], que l’expérience montre qu’au lieu des 3 ans prévus dans le programme de reconversion ; il aura fallu plus de 5 ans. Et je confirme qu’il demeure quelques séquelles.
Journaliste
Monsieur [Maille] fait, ainsi, allusion à la cimenterie qui vient d’ouvrir mais qui, je le rappelle, a employé les ouvriers des forges à sa construction. Quant à ces séquelles, monsieur [Manta] CFDT, va les évoquer.
(Bruit)
Journaliste
Cette reconversion a été une réussite incontestablement.
Manta
Il y a quand même 12 camarades qui sont encore sans emploi, et qui, malheureusement, sont très handicapés ou âgés. Et il y a là encore, actuellement, quelque chose à faire, [incompris] comme ces jours ci, voir de quelle manière nous pouvons répondre à cette situation.
Journaliste
Disons que statistiquement la reconversion est réussie.
Manta
Oui.
(Bruit)
Journaliste
Bien, je vous rappelle notre propos, du Boucau, c’est à la lorraine que nous pensions.
(Bruit)
Journaliste
La reconversion du Boucau est une réussite incontestablement. Mais comment allez vous transposer en Lorraine ce qu’on pourrait appeler les enseignements du Boucau ?
(Silence)
Kennel
Eh bien, dans une certaine mesure, je crois que la leçon du Boucau peut en effet servir à inspirer cette mission que j’ai acceptée en Lorraine. Malheureusement, en Lorraine, il n’y aura pas ces ressources naturelles qu’on a pu valoriser ici à Bayonne. En Lorraine, les ressources naturelles sont déjà exploitées. C’est le fer, c’est le charbon, c’est le sel, et cette valorisation appartient au passé.
Journaliste
Vous voulez dire que ces richesses naturelles sont plutôt des pauvretés ?
Kennel
En quelque sorte, c’est un handicap, aujourd’hui, pour la Lorraine. Alors que reste t-il ? Il reste un atout que la Lorraine n’a pas encore joué et qui est sa position géographique privilégiée. Bayonne est un port et ce port est essentiel pour que la cimenterie et les usines d’engrais viennent s’y implanter. Eh bien, en Lorraine, cette position de carrefour, cette position privilégiée sera, certainement, un atout extrêmement précieux à partir du moment où la Lorraine sera traversée par des voies autoroutières qui la rendront à sa vocation ancienne.
Journaliste
Oui, mais je ne vois pas en quoi le fait d’être situé sur un axe autoroutier peut, brusquement, rendre une région pratiquement prospère.
Kennel
Euh, parce qu’il faut peut être corriger un peu l’expression axe autoroutier. L’autoroute Metz - [incompris] va mettre en communication Nancy, Metz, Thionville avec tout le réseau allemand. Avec Cologne, avec, aussi bien, Hambourg, avec toute l’Allemagne et autant dire avec toute l’Europe. C’est par conséquent, le rapprochement, en quelque sorte, instantané de toute la Lorraine à toute l’Allemagne.
Journaliste
Vous avez ici …vous avez joué un rôle, je dirais, de contacteur, d’intermédiaire, de rabatteur d'industriels. Vous avez essayé d’obtenir un certain nombre de choses. Qu’est-ce qu’il faudrait que vous obtenez à la fois des pouvoirs publics et des industriels pour que précisément la reconversion, en Lorraine, une reconversion semblable à celle qui a réussi ici puisse avoir lieu ?
Kennel
Disons que, en simplifiant beaucoup, disons que les deux conditions à réunir sont les suivantes : je disais tout à l’heure : il faut qu’il y ait, à l'échelon national, une certaine prospérité. C’est la condition pour que des entreprises, pour que des chefs d’entreprises aient un projet d’implantation à réaliser. Cela, c’est une condition capitale si elle n’est pas réalisée, on ne peut pas espérer réussir.
Journaliste
Et vous n’y pouvez rien ?
Kennel
Et je n’y peux rien. Je suis donc entièrement tributaire de ce préalable qui est la prospérité nationale et aussi européenne. Et aujourd’hui, elle n’est pas très affirmée, mais, malgré tout, dans n’importe quelle période, même de conjoncture médiocre, il y a toujours des entreprises qui sont en expansion et il s’agira alors de les trouver et de les décider à venir en Lorraine. Les atouts dont je dispose, c’est la possibilité d’aider financièrement ces entreprises d’une façon très exceptionnelle et ceci à cause de 2 décisions. L’une qui a été prise par la sidérurgie et l’autre par les charbonnages de France. Et qui ont constitué sidérurgie d’un côté et charbonnage de l’autre ; qui ont constitués des sociétés financières qui sont prêtes à aider les industriels qui voudront s’implanter à Lorraine à trouver les capitaux dont ils pourraient avoir besoin.
Journaliste
Et alors, est-ce que l’expérience que vous avez faite de la Formation Professionnelle Adulte ici, ne doit pas être immédiatement appliquée en Lorraine ?
Kennel
C’est précisément une idée qui m'obsède je pourrais dire, c’est de faire en sorte que les résultats qui ont été obtenus par la formation professionnelle des adultes, au Boucau et qui sont, tout à fait remarquables servent de leçon, servent d’exemples en Lorraine. Et que cet exemple encourage à la fois les ouvriers et les patrons. Les ouvriers à fournir cet effort et les patrons à faire confiance aux ouvriers qui auront réussi cette formation professionnelle.
Journaliste
Il est évident qu’entre le Boucau et la Lorraine, il y a la différence d’un point à un cercle ; les difficultés en sont d'autant plus grandes, mais il me semble et ce pourrait être un des enseignements du Boucau, qu’elles seraient amoindries si les rapports entre les syndicats et les directions pouvaient être plus claires.
(Bruit)