Le Centre d'Instruction du Contrôle et de la Défense Aérienne
Notice
Sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, le Centre d'Instruction du Contrôle et de la Défense Aérienne forme les contrôleurs aériens de l'armée de terre et de l'air française de demain ainsi que les futurs opérateurs de défense Sol-Air, à travers des stages et des entraînements grandeur nature.
Éclairage
Le principe du radar découle des découvertes de James Clerk Maxwell et Heinrich Rudolf Hertz sur l'électromagnétisme entre 1864 et 1888. Ce dernier démontre que les ondes électromagnétiques sont réfléchies par les surfaces métalliques. Les applications du radar concernent dans un premier temps le repérage des obstacles en mer au début des années 1930 grâce à des ondes courtes selon le principe de Tesla. Ainsi, dès 1934 le cargo Oregon est équipé d'un radar, puis le paquebot Normandie en 1935. La même année, Robert Watson-Watt dépose un brevet qui suggère la constitution de réseaux de radars. Le gouvernement britannique décide alors de se doter d'un tel équipement afin de repérer les avions approchant de ses côtes.
En 1940, le système de radars anglais "Chain Home" remplit parfaitement son rôle pendant la bataille d'Angleterre. Il permet un décollage plus précoce des chasseurs anglais, leur offrant ainsi le temps de prendre de l'altitude afin d'engager le combat contre les appareils allemands dans de meilleurs conditions. L'aviation française, qui ne bénéficiait pas d'un tel dispositif, perdit une partie de son potentiel au sol suite à des raids éclairs de l'adversaire. Au fil de la Seconde Guerre mondiale, les radars deviennent indispensables et ne cessent de se perfectionner.
Après 1945 les autorités françaises ont conscience d'un retard à combler. Des moyens importants sont mobilisés et en 1949 un premier Centre d'Instruction des Contrôleurs d'Opérations Aériennes est créé à Dijon et à Oran (CICOA 930 et 931). Rassemblant plus de 200 personnes, il forme les personnels travaillant sur les radars. En 1978, ce premier établissement est dissous puis reconstitué à Mont-de-Marsan sur la base aérienne 118 où il prend le nom de Centre d'Instruction du Contrôle et de la Défense Aérienne (CICDA).
Outre le contrôle de la navigation aérienne et le guidage des chasseurs vers leurs objectifs, le CICDA forme également à la défense aérienne et plus particulièrement à l'utilisation des batteries de missiles sol-air Crotale. Ce missile a été conçu par Thomson-CSF à la fin des années 1960 pour les forces armées sud-africaines. Il a été testé au centre d'essais des Landes avant d'être livré en 1971. L'Armée de l'air française commanda également une vingtaine de batteries de Crotale. À l'origine le Crotale est un missile de 85 kg capable d'atteindre Mach 2,3 avec une portée de 13 000 mètres. Ses améliorations successives le rendent de plus en plus complexe à utiliser avec des systèmes de guidage associant radar et infrarouge, puis des systèmes de résistance aux contre-mesures électroniques embarquées par les chasseurs. La batterie Crotale comprend une unité d'acquisition dotée d'un radar et deux ou trois unités de tir. Ces unités sont installées sur des véhicules spécifiques Hotchkiss : les P-4 R.
La complexification croissante des systèmes d'armement dans le domaine aérien constitue l'une des causes de la professionnalisation de l'armée française.
Bibliographie :
- CORVISIER, André (dir.), Histoire militaire de la France, Paris : PUF, 4 volumes , 1997.