Reprise du travail à Potez Aéronautique
Notice
Après 26 jours de grève, les ouvriers de Potez Aéronautique reprennent le chemin du travail. Un premier accord a été établi entre les syndicats et la direction, pour le maintien des 35 heures hebdomadaires. Dans l'après-midi, les négociations ont repris avec les délégués de la CGT et de la CFDT sur la charge de travail et le maintien des emplois.
Éclairage
L'usine Potez d'Aire-sur-l'Adour possède déjà une longue histoire en 1983. Dans les années 1920, c'était une scierie-menuiserie appartenant à l'industriel Gaston Fouga de Béziers. Ce dernier, spécialisé dans la production de matériel ferroviaire, s'intéresse à l'aviation à partir de 1936 et choisit de développer son activité aéronautique à Aire en réalisant des petits avions et des planeurs.
Après la guerre l'entreprise Turbomeca de Bordes, située à proximité, propose ses réacteurs comme motorisation des appareils Fouga. Cette collaboration aboutit au Fouga Magister : un avion à réaction destiné à l'entraînement qui connaît un grand succès pendant les années 1960. Toutefois, dès 1958 Air-Fouga est repris par Henry Potez et devient "Potez-Air-Fouga". L'usine d'Aire-sur-l'Adour est alors rebaptisée du nom de Potez. Puis Sud-Aviation prend le contrôle de Potez en 1967, mais l'usine d'Aire-sur-l'Adour conserve son indépendance. Après la période faste des années 1960, cette unité continue à produire des éléments de fuselage pour différents clients français (Dassault, Airbus) ou étrangers. En 1981, Henry Potez disparaît.
La même année, le syndicat CGT (Confédération Générale du Travail), fondé en 1895, appelle à voter pour François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle de 1981 et contribue ainsi à sa victoire. Les premières mesures du gouvernement de gauche sont accueillies avec satisfaction : semaine de 39 heures, hausse des salaires etc. Mais le plan de rigueur mis en place à partir de 1983 brise cette alliance. Les mouvements sociaux nés des licenciements reçoivent alors un soutien important de la CGT. Celui de l'usine d'Aire-sur-l'Adour qui a débuté en juin 1983 en est à son 26ème jour de grève quand intervient un accord entre les syndicats et la direction. La main-d'œuvre plutôt qualifiée de cette unité stratégique de production obtient la semaine de 35 heures.
Par la suite, après quelques tergiversations familiales et des turbulences cycliques comme celle de 1983, le petit-fils d'Henry Potez, Roland, reprend le flambeau à Aire-sur-l'Adour en 1986.
Bibliographie :
- COROLLER, Jean-Louis, LEDET, Michel et JAMOIS, Serge, Les avions Potez, Outreau : éditions Lela Presse, 2008, 464 p.