La chasse traditionnelle à l'alouette à Soustons
Notice
A Soustons, la chasse à l'alouette a commencé depuis le 1er octobre. Cachés dans des cabanes au milieu des champs, les chasseurs attirent à l'aide d'appeaux les oiseaux qui, posés au sol, sont capturés à l'aide d'un filet rabattant. Après un déclin dans les années 1970, les alouettes font aujourd'hui l'objet d'un comptage et d'un baguage.
Éclairage
La chasse à l'alouette (alaude en gascon) est une tradition landaise : le chasseur appelle l'oiseau avec un sifflet et le capture au filet. Cette technique exige savoir, ruse et patience.
En France, l'Alouette des champs est présente sur l'ensemble du territoire, à l'exception du massif forestier des Landes, pour une population estimée à 20 millions. Elle effectue des migrations par vol.
Aux mois de septembre et d'octobre, les troupes fraîchement établies se voient renforcées par des oiseaux venus des territoires septentrionaux. Certains s'installent pour l'hiver, d'autres continuent leur route pour rejoindre le sud de la France et la péninsule ibérique. Durant tout l'hiver, ces bandes, très mobiles, arpentent nos campagnes à la recherche de nourriture. À la fin de février, les troupes se dissocient, les premiers migrateurs retournent vers le nord. Les vols traversent la bande côtière des Landes.
Bagage et comptage sont réalisés sur 1%, selon Philippe Girardot, directeur de la Fédération des chasseurs des Landes. Le programme du Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Échantillonnage Ponctuel Simple (STOC-EPS) indique un fort déclin de l'espèce en France jusqu'au début des années 2000, suivi d'une stabilisation des effectifs. Les estimations de prélèvements faites en France par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage sur les années 1998-1999 estiment à près de 638 000 les prises d'Alouette des champs.
La période de chasse va du 1er octobre au 20 novembre. Le quota fixé pour la campagne 2009-2010 dans les Landes est 310 000. Sur ce nombre, l'arrêté préfectoral définit un quota par commune.
Cette chasse est soumise à une autorisation qui est maintenant renouvelée d'année en année ; mais l'arrêt sur une saison fait disparaître cette autorisation à jamais. Le nombre de chasseurs aux pantes est ainsi limité et ces autorisations ne seront transmises qu'au sein d'une famille ou à des proches.
La chasse aux pantes consiste à placer deux filets en vis-à-vis, qui peuvent se rabattre séparément ou ensemble, lors du déclenchement des ressorts qui les maintiennent [1]. Au centre du "sol" (surface sous les filets), un ou deux appeaux sont installés pour attirer les alouettes. En 2006, 1 330 pantes sont recensées dans 166 communes sur 331. [2]
La superficie du terrain est limitée à 200 m2. Le nombre maximal de prises est de 222 alouettes. Le nombre de filets est limité à 3 paires de pantes par chasse. Un carnet officiel de prélèvement personnel est tenu à jour à la cabane pour un contrôle par les gardes de chasse, avec le nom des 4 chasseurs autorisés et le nombre de prises.
La chasse à la matole, petite cage sans fond qui est maintenue en équilibre par un trébuchet, consiste en une capture individuelle. Le nombre de matoles est limité à 300 par installation. Dans le département, le nombre de chasses à la matoles est estimé à 947 pour l'année 2006 [3].
Il faut imiter [4] le chant de l'alouette pour intéresser le vol qui passe, puis, pour le faire poser, faire lever un appeau (semet en gascon) sur une hauteur d'environ 50cm, de sorte qu'il batte des ailes et ainsi attire ses congénères.
Les meilleurs siffleurs (chioulayres en gascon) sont réputés ; un championnat du monde des chioulayres se déroule tous les ans en septembre, pendant les fêtes de Vieux-Boucau, devant un public de connaisseurs mais aussi d'estivants curieux. Chaque participant doit se soumettre à 3 épreuves, deux imposées et une libre. Chaque candidat exécute le "piou", son long un peu plaintif qu'on n'entend pas durant le passage et la "trille", cri que lance l'alouette lors de son vol de migration, avant de se lancer dans l'interprétation du "libre" qui reproduit le chant plus ou moins complet de l'alouette.
[1] Pour la maille, la distance de nœud à nœud des filets ne peut être inférieure à 27 mm. Une pante est composée d'une paire de panneaux de 50 m munis de ressorts.
[2] Source : Fédération des chasseurs des Landes.
[3] Source : Fédération des chasseurs des Landes.
[4] Avec un petit sifflet rond (chioulet en gascon)