Les corridas de Mont-de-Marsan lors des fêtes de la Madeleine

20 juillet 1964
04m 33s
Réf. 00313

Notice

Résumé :

Résumé des corridas des matadors espagnols, Pedro Martinez Gonzalez dit "Pedrés", Manuel Benitez alias "El Cordobès" et Gabriel de La Haba "Zurito", données à l'occasion des fêtes de la Madeleine de Mont-de-Marsan, en 1964.

Date de diffusion :
20 juillet 1964

Éclairage

Chaque année se déroulent à Mont-de-Marsan, au mois de juillet, les fêtes de la Madeleine. Comme leur nom l'indique, elles sont placées sous le patronage de sainte Marie-Madeleine, dont la fête se situe le 22 juillet, et durent six jours autour de cette date.

L'origine de ces fêtes date de 1594, et l'on sait que dès le XVIIe siècle, des spectacles taurins étaient organisés dans les rues ou sur les places à cette occasion. Malgré les différentes interdictions, ils perdurèrent jusqu'au XIXe siècle et se fixèrent sur la place Saint-Roch, que l'on entourait pour l'occasion de barrières et de gradins en bois. C'est là que se déroula, en 1862, la première "course à l'espagnole" de Mont-de-Marsan. C'est l'incendie et la destruction totale de ces structures de bois en 1878 qui engagea la municipalité à décider de construire des arènes en dur, suivant le modèle circulaire espagnol, sur l'emplacement d'une ancienne métairie appelée "le Plumaçon". Inaugurées en 1889, elles étaient les premières du genre en France. Elles furent agrandies avec la technique du béton armé, et purent ainsi accueillir dès 1933 près de 7 000 spectateurs de plus.

De trois vers 1950, les grandes corridas sont aujourd'hui passées, comme à Dax, au nombre de cinq. Tous les grands noms de la tauromachie ont foulé le sable des arènes du Plumaçon, comme, dans les années 1960, Luis Miguel Dominguin, Antonio Ordoñez, Jaime Ostos, Paco Camino ou encore "El Viti". En 1963, et pour la première fois, le fameux et fantasque Manuel Benitez "El Cordobès" était au cartel de l'une des corridas, quelques semaines après son alternative de matador. Il y triompha et revint l'année suivante avec beaucoup moins de réussite.

Mais si les matadors ont souvent répondu présents à ces rendez-vous, il n'en est pas de même pour les taureaux, dont la présentation et le jeu dans l'arène ont régulièrement fait l'objet de critiques.

François Bordes

Transcription

Journaliste
Depuis le 18 juillet, Mont-de-Marsan est en fête. Les efforts du comité municipal sont tels que d’année en année, on constate des attractions nouvelles offertes au public, toujours plus nombreux. Majorettes, chars, lâchers de pigeons, bandas d’excellentes tenues font que les fêtes de la Madeleine comptent parmi les plus belles du Sud-Ouest.
(Musique)
Journaliste
Mais l’attraction numéro un, ce sont les corridas. Hier à 5 heures, les nuages se déchiraient comme s’ouvrent le rideau d’un théâtre sur les arènes pleines jusqu’au toit. Les taureaux rubans blancs, grenats et verts de Concha y Sierra, le cartel de premier ordre qui comprenait le phénoménal Cordobès, Pedrès qui entourait le nouveau venu dans les arènes de Plumaçon, Zurito Les organisateurs avaient donc mis tous les atouts dans leur jeu pour que cette journée soit un triomphe. Hélas pour les vrais aficionados, il n’en fut pas ainsi. Pedrés, le matador d'Albacete avait triomphé à Séville, on attendait beaucoup de lui. Mais le chef de lidia devait décevoir dès son premier [bicho] celui-ci réservé dans ses charges,ne lui permet pas de s’employer à la cape les véroniques de Pédro Martinez furent prudentes et bien trop dansées.
(Musique)
Journaliste
A la flanelle, il fut mal servi par le fauve hésitant et le matador exécuta une série de naturelles avant d’expédier son adversaire ad patres, d'un pinchazo, d’une estocade basse, et d’un descabello. La bronca du public fut trop sévère, et au quatrième, Pedrés se rattrapera à la muleta. Quant au Cordobès, on attendait un feu d’artifice, et hélas ce fut un pétard mouillé. Le phénomène entra dans le rond, pâle, fatigué et nerveux, le public était prêt à vibrer et à hurler sa joie, certes le diestro ne fut pas mauvais mais lorsqu’on se souvient du Cordobès de 1963, on reconnaît un grand changement et son manque d’enthousiasme provient sans doute de la terrible cornada qu’il reçut à la Monumental de Madrid. Et puis, ses ennemis manquaient aussi manifestement d'allant, bien que nobles. Après quelques véroniques de belles factures, son adversaire, vous allez voir, va plier les genoux sur la première pique.
(Musique)
Journaliste
Dans sa faena, il ne put et de loin étaler le répertoire auquel il nous a habitué. Elle fut cependant calme et bien dessinée avec quelques passes de la droite et de la gauche.
(Musique)
Journaliste
L’estocade du premier manqua un peu de décision et il eut terminé au descabello. Il eut droit au cartilage pour chaque taureau mais il eut quand même la sagesse de refuser celui qu’il eut pour le second. El Cordobès est à l’affiche mardi, ce sera peut-être son jour, nous l’espérons.
(Musique)
Journaliste
Gabriel de La Haba dit "Zurito" était inconnu à Mont-de-Marsan et ce fut pourtant lui le triomphateur de la première journée. Il lui échut en premier un taureau idéal de noblesse qui tirait légèrement sur la droite. A la cape, il réussit quelques belles véroniques fort courageuses. Avec le drap rouge, il fit une faena de fort belle facture, en enchaînant plusieurs naturelles. Et là, le public suivit de grand cœur.
(Musique)
Journaliste
Après un pinchazo, il expédiât son adversaire d’une demie au résultat immédiat. Ce fut alors le triomphe sur les gradins et la présidence, ici monsieur [Bret] et monsieur [Lamarque], la présidence accorda l’oreille parfaitement méritée. Et le jeune matador, il a reçu l’Alternative il y a juste 7 semaines, fit le tour du rond sous les ovations du public. Mais demain, ça devrait être la grande journée, la grande journée de la temporada française à Mont-de-Marsan.