Loren, peintre de la corrida
Notice
Dans le cadre des fêtes de la Madeleine, rencontre avec le peintre Loren. Cet artiste français, installé à Séville et passionné de tauromachie, réalise, avec la complicité des toréros, des toiles à l'aide d'une muleta trempée dans l'encre. En résulte des œuvres abstraites, composées d'arabesques rappelant les passes réalisées lors des corridas par les matadors.
Éclairage
Les grandes ferias landaises sont l'occasion d'organiser un certain nombre de manifestations culturelles ayant pour thème la tauromachie, et en particulier des expositions de peinture, de sculpture ou de photographie. En 2009, l'une des attractions résidait dans les performances réalisées par le peintre Loren avec un certain nombre de matadors grâce à la technique de la "toréographie".
Laurent Pallatier dit "Loren" (abréviation de Lorenzo) est né en 1960 à Boulogne-sur-Seine. A 9 ans, il décide d'être torero. Le lendemain de son baccalauréat (dessin/arts plastiques), il part à l'Ecole Nationale de Tauromachie de Madrid, torée trois années sous le nom de "El Rubio de Paris" mais stoppe sa carrière après une blessure en 1982. Il choisit alors la peinture et l'Andalousie en 1983. Il suit les cours de l'Ecole des Arts et des Métiers de Séville avant d'embrasser une carrière de peintre taurin qui l'a vu profondément renouveler le langage plastique de la corrida. Alors qu'il s'est d'abord fait connaître par ses encres de chine épurées, c'est son utilisation toute personnelle du matériau taurin qui lui a permis de trouver à la fois un style et une inspiration infinie. Une mutation entamée en 1986 par des découpages de costumes de lumière, puis les peintures sur bois (planches d'arènes), ses moulages incomplets d'objets taurins etc. Il invente dans les années 1990 une écriture du toreo, qu'il baptise "toréographie", en impliquant dans son travail ses amis toreros. Trempée dans de l'encre, la muleta devient pinceau pour le torero appelé à multiplier les passes sur une toile géante posée à terre. Il réalisa l'une de ces prestations avec le matador El Fundi en 2008, déjà à Mont-de-Marsan
En 2009, Loren y renouvela à nouveau le genre en proposant tous les soirs aux toreros du jour une muleta trempée dans de la javel pour une toréographie réalisée sur une toile de jean. Le lancement de ces performances fut fait par l'ancienne rejoneadora Marie Sara, devenue cette année-là organisatrice des corridas des fêtes de la Madeleine.