Férias de Dax : visites des Corrales, les taureaux sont à la fête
Notice
800 000 personnes sont attendues dans les Landes à l'occasion du début des férias de Dax. Avant le début des corridas, les visiteurs et vacanciers peuvent venir voir les taureaux dans les corrales. Reportage dans les corrales de Dax avec micro-trottoirs de visiteurs et interview de David Roca, responsable corridas de Dax, et de Jacques Pene, président régie municipale des fêtes de Dax.
Éclairage
Ferias de Dax : visites des corrales
Dax est une des villes taurines les plus anciennes des Landes. Dès le XVIIe siècle, on trouve des mentions de la pratique locale de faire courir les bœufs ou les taureaux dans les rues, en particulier dans la "rue Large" (aujourd'hui "rue des Fusillés"). Malgré de nombreuses interdictions et de fréquentes poursuites, la coutume se perpétue jusqu'à la fin du siècle suivant. En 1784, afin de se conformer à la réglementation, on construit les premières arènes sur la place Saint-Pierre. Sous la Révolution et l'Empire, on occupe plutôt une autre place ayant appartenu à l'ancien couvent des Cordeliers, à l'intérieur et au pied des remparts.
Devenue officiellement "place de la Course" à partir de 1813, bordée de gradins en bois, elle accueille pendant près d'un siècle des courses landaises, hispano-landaises et, pour la première fois, une corrida à l'espagnole le 1er septembre 1891. Dès lors, et en dépit des multiples péripéties de la fin du XIXe siècle, Dax devient une vraie ville taurine, au point d'être qualifiée de "Séville landaise". Les plus grands matadors espagnols, tels que Rafael "Guerrita", Reverte ou encore "Bombita", y combattent alors les taureaux des meilleurs élevages.
Mais en 1908, un incendie détruisit en quelques heures toute la structure en bois des arènes de la place de la Couse. Bien que l'on ait pu les reconstruire en 48 heures, le Conseil municipal prit la décision de principe d'édifier de nouvelles arènes en dur. La solution en ciment armé dans le prolongement du parc Théodore-Denis fut adoptée en février 1911, et la nouvelle construction, qui pouvait accueillir 5 800 spectateurs, fut inaugurée par une corrida le 11 mai 1913. Dans les années 1930, le succès des spectacles tauromachiques présentés dans cette "plaza" est tel que l'on refuse du monde et que l'on doit songer à son agrandissement. En 1932, on construit donc un "amphithéâtre supérieur" de six rangées, permettant d'obtenir environ 2 500 places supplémentaires.
La guerre va mettre un terme provisoire à l'activité taurine dacquoise. La dernière corrida des fêtes se déroule le 27 août 1939 devant des gradins peu remplis. Après juin 1940, Dax se trouve en zone occupée, et seules y sont autorisées les courses landaises. Après la Libération, la tradition taurine reprend avec une première novillada sans picadors organisée le 26 août 1945. Les taureaux proviennent d'élevages camarguais, la frontière avec l'Espagne étant toujours fermée. Il faudra attendre l'année 1948 pour qu'elle soit rouverte et que les taureaux espagnols puissent de nouveau fouler le sable des arènes dacquoises.
Traditionnellement, les taureaux sélectionnées dans les grands élevages espagnols arrivent en camion et sont débarqués dans les corrales plusieurs jours avant les corridas. Chaque lot est parqué séparément et bénéficie d'un complément alimentaire après son voyage. Ils peuvent ainsi récupérer de leur fatigue et être préparés au mieux pour leur prestation future dans les arènes. Le public est autorisé, à certaines heures et moyennant finances, à visiter ces corrales. Le matin de chaque corrida, un tirage au sort (sorteo) est organisé pour décider la répartition des taureaux entre les matadors. A la suite, se déroule l'apartado, qui consiste à faire entrer chaque bête dans la loge (chiquero) où il attendra le moment de sortir en piste.