Des œuvres préhistoriques de l'Abbaye d'Arthous prêtées au British Museum pour exposition
Notice
Le centre départemental du patrimoine de l'abbaye d'Arthous va prêter plusieurs pièces d'art préhistorique au British Museum de Londres pour son exposition : l'art à son origine (Art at the start). En vedette "le cheval agenouillé" datant de 15 000 avant JC.
Éclairage
Au cœur du pays d'Orthe, Sorde est, avant tout, un haut lieu de la Préhistoire et de l'Histoire landaises. Établie juste en amont de la confluence avec le gave de Pau, la vieille cité a fourni des vestiges du Paléolithique, au bas de la falaise, et à un niveau supérieur, des témoignages du Mésolithique et du Calcholithique. Les noms de Duruthy et Arambourou, qui ont apporté une large contribution à une meilleure connaissance du Magdalénien et de l'Azilien dans la région, sont intimement liés à ces lieux.
L'âge du Fer est par ailleurs représenté à "Baouch", où un site protohistorique a été reconnu en 1988, à "Larroque", où le camp des Rochers de Pastou a livré un bracelet constitué d'une feuille d'or sur noyau d'argile, et à "Castelnau" où Arambourou a étudié le camp de La Redoute, ouvrage défensif occupé à différentes époques (1).
Le sud du département des Landes a donc fourni de belles richesses archéologiques par le passé ; il est notamment connu dans le monde entier pour la découverte, à Brassempouy, d'une statuette d'ivoire appelée "Dame à la capuche" représentant un visage féminin datant du Paléolithique supérieur (2).
Quoi de plus naturel donc que d'être sollicité par un prestigieux musée ? Si la "Dame à la capuche" émerveille par la finesse de ses traits et son état de conservation, le petit cheval agenouillé trouvé, un peu en amont de Sorde, sur la rive droite du gave d'Oloron, dans la falaise du Pastou, fascine tant par la qualité de son exécution que par la force de la symbolique qu'il porte en lui. C'est tout simplement une pièce exceptionnelle.
Si le gisement Duruthy a fourni par ailleurs un mobilier très riche fait d'armes en silex ou en bois de renne destinés à la chasse ou à la pêche, des aiguilles, poinçons et lissoirs liés aux différentes activités domestiques, et des outils en os ou en bois de cervidés décorés à côté de parures plus frustes réalisées dans des dents de grands mammifères, il est certain que cet animal sculpté dans un bloc de grès surpasse par sa beauté les autres pièces décorées qui abondent sur ce site (3).
Les œuvres conservées au musée départemental de l'abbaye d'Arthous trouvent donc parfaitement leur place au sein de l'exposition londonienne Ice Age Art, the Arrival of the modern Mind qui montre les premières créations humaines ( - 40 000 à - 10 000) annonçant un nouvel âge de l'humanité, dès que la pensée a pu se matérialiser dans la matière (4).
(1) Boyrie-Fénié (Bénédicte), Carte archéologique de la Gaule. Les Landes. Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Ministère de la Culture et de la Francophonie, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Paris, 1995, p. 150.
(2) http://www.musee-archeologienationale.fr/objet/la-dame-la-capuche
(3) http://www.centrecultureldupaysdorthe.com/le-pays-d-orthe/sorde-l-abbaye/sorde-l-abbaye-2/
(4) http://www.hominides.com/html/exposition/ice-age-art-londres-0708.php