Interview de Robert Buron, maire de Laval
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Résumé
Robert Buron est le nouveau maire de Laval. Dans cette interview donnée à la télévision régionale il se présente comme la synthèse entre christianisme et socialisme, et promet aux Lavallois une nouvelle époque, celle du socialisme réel.
Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
15 mars 1971
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Contexte historique
ParDirecteur de la communication de la Communauté de communes du Pays Château-Gontier
Publication : 01 sept. 2021
Peu de spectateurs se souviennent sans doute du film de Pierre Prévert Mon frère Jacques de 1961. Pourtant, la qualité d’image et les plans de l’interview en noir et blanc de Robert Buron, nouvellement élu à la mairie de Laval, diffusée au journal télévisé régional du 13 mars 1971, n’est pas sans faire songer à cette réalisation en 16 mm. Si à cela vous ajoutez une forme de ressemblance entre Robert Buron et un des acteurs de ce film, Pierre-Albert Espinasse, dit Pierre Brasseur, vous plongez clairement dans un temps où chaque plan recevait une attention particulière.
Mais la politique ça n’est pas du cinéma et en moins de deux minutes, Robert Buron, face caméra, fait passer un grand nombre de messages autour du rassemblement qui lui semble essentiel à la bonne conduite des affaires de Laval. Dans cet entretien accordé au journaliste Jean-Luc Pincemin pour l’émission Télé Pays de Loire Le Mans, le nouveau maire de Laval réagit à son élection. Il évoque notamment une idée qui lui est chère : dépasser le vieux clivage entre christianisme et socialisme entre croyants et non-croyants, pour jouer tous ensemble la carte du développement de la ville.
Au rang des visages connus de ce « socialisme chrétien », au fil des décennies, on retrouve Joseph Fontanet, Pierre Mendès-France, Charles-Pierre Péguy ou plus récemment Jacques Delors.
Robert Buron n’est pas un novice face aux journalistes et ça se voit. De temps à autre son buste panote même légèrement pour regarder l’objectif. Pour s’adresser aux Lavalloises et aux Lavallois les yeux dans les yeux.
Celui qui occupa brièvement le poste de ministre de l’Information du gouvernement Pleven II entre août 1951 et janvier 1952 sait y faire et est convaincant. Sur une période de dix ans, entre 1952 et 1962, Robert Buron sera, tour à tour ministre des Affaires Economiques, de la France d’Outre-Mer, des Finances, des Affaires Economiques et du Plan, des Travaux Publics, des Transports et du Tourisme. Il était né le 27 février 1910 à Paris mais aimait viscéralement la campagne, et pas seulement électorale. Député de la Mayenne de 1945 à 1958, d’abord pour le Mouvement Républicain Populaire (MRP) puis sous la bannière des Républicains Populaires et du Centre Démocratique (RCPD), Robert Buron affichait sa fibre de gauche mais aimait écouter le bon sens du terrain.
Communicant aguerri, c’est toutefois avec un brin de malice qu’il confie à Jean-Luc Pincemin qu’il n’est pas mécontent d’avoir mis fin à une longue période où Laval était restée aux mains de la droite. Il est vrai qu’entre Francis Le Basser du Rassemblement du Peuple Français (RPF), dès 1945, puis de nouveau maire de la ville préfecture entre 1956 et 1971, en passant par Albert Goupil, divers droite, premier magistrat de Laval au cours de la décennie 46-56, la droite était solidement installée.
En accédant au fauteuil de maire de cette grande ville, Robert Buron ne découvrait pas pour autant la fonction d’élu local. Maire de Villaines-la-Juhel de 1953 à 1970, il en avait vu passer des dossiers communaux. Volontaire et déterminé, Robert Buron nourrissait de grandes ambitions pour Laval. Il décédera le 28 avril 1973 à Paris. C’est une autre figure emblématique de la gauche mayennaise qui lui succédera, André Pinçon, maire jusqu’en 1994. Depuis, le balancier politique fait son œuvre, Yves Patoux sera maire socialiste de 94 à 95. François d’Aubert, Démocratie Libérale, puis Union pour un Mouvement Populaire, le remplacera entre 1995 et 2008 avec le passage d’un an d’un autre UMP, Roland Houdiard en 2004 alors que François d’Aubert est ministre de la Recherche. Le Parti Socialiste reviendra à la mairie entre 2008 et 2012 avec Guillaume Garot qui, devenu ministre délégué à l’agroalimentaire, cède son fauteuil à Jean-Christophe Boyer jusqu’en 2014. François Zocchetto, Union des Démocrates et Indépendants (UDI) redonne la mairie pour six ans aux « divers droite » jusqu’à l’arrivée de Florian Bercault, divers gauche, en 2020.
Transcription
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