Tourisme sur la rivière Mayenne
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Balade sous le soleil estival le long de la Mayenne à la rencontre de touristes qui goûtent au plaisir tranquille de l'eau, en bateau, à vélo ou à la pêche. Selon Philippe Henry, maire de Château-Gontier, la rivière contribue à valoriser l'ensemble du territoire.
Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
14 août 2007
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Contexte historique
ParDirecteur des archives départementales de la Mayenne
Publication : 01 sept. 2021
Ce reportage consacré à la rivière la Mayenne a été diffusé en août 2007 dans la collection « Trésors de l’Ouest ». Il s’inscrit parfaitement dans la typologie d’un sujet estival : il propose de découvrir un lieu touristique et fait la part belle aux témoignages de vacanciers et de professionnels du secteur. Il présente à la fois les aménagements des lieux et les activités qui y sont pratiquées.
Les aménagements sont de trois types : le cours de la rivière, les écluses et le chemin de halage. Ils trouvent tous leur origine au XIXe siècle. À cette époque, l’industrialisation naissante nécessite de transporter plus rapidement des charges plus lourdes, notamment des matières premières depuis leur lieu d’extraction jusqu’à leur lieu de transformation. La Mayenne, sur laquelle des bateaux de marchandise circulent depuis au moins le Moyen Âge, ne permet pas à l’état naturel de faire face aux nouveaux besoins. Elle est donc canalisée, selon un tracé modifié, et munie de 45 écluses (dont 37 en Mayenne) pour améliorer sa navigabilité, à la fois dans le sens aval pour les bateaux qui descendent son cours et dans le sens amont pour ceux qui la remontent. La machine à vapeur, qui joue un rôle déterminant dans l’industrialisation, peut être installée sur des bateaux qui deviennent ainsi indépendants des courants ou des vents favorables pour avancer. Mais le moteur représente un poids important et un investissement coûteux.
C’est donc la force animale qui est le plus souvent utilisée, au XIXe siècle, pour remorquer les bateaux, les « haler » comme on dit en jargon de la marine. Un chemin de « halage » est donc tracé le long de la rivière, en aval de Mayenne, rive gauche jusqu’à Laval, puis rive droite jusqu’à Château-Gontier et au-delà. Les bêtes attelées, chevaux de trait voire bœufs, tractent ainsi au moyen d’un câble les embarcations chargées. Il est évidemment impossible, dans ces conditions, que deux bateaux se croisent. Lorsque l’encombrement et le coût des moteurs diminuent, des engins automoteurs halent à leur tour des charges depuis le chemin. À partir de 1855, la proximité de la gare de Laval, à un kilomètre environ du pont Neuf (aujourd’hui pont Aristide-Briand) permet de faire transiter des marchandises par voie ferrée sur la ligne Paris-Rennes, qui est un axe est-ouest, et par voie fluviale sur la Mayenne, axe nord-sud. Laval joue ainsi pleinement son rôle de carrefour commercial.
Les activités décrites sont de deux natures : l’économie et le loisir. Le rôle économique de la rivière a fortement diminué au XXe siècle lorsque les transports routiers se sont développés et que l’aérien est apparu. Même les bateaux-lavoirs, qui constituaient des lieux de travail et de sociabilité sur la rivière, ont disparu entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1970 (voir la vidéo Le dernier bateau-lavoir de Laval). En revanche cette même période, marquée par une conjoncture économique prospère, a favorisé le développement du tourisme. Des écluses désaffectées de leur rôle dans la navigation ont pu être transformées en guinguettes, par exemple à Origné ou Montflours. Des loueurs de bateaux ou des pilotes de bateaux promenades, cités dans le reportage, proposent leurs services. Cette offre a par exemple valu à Château-Gontier d’être labellisée sans discontinuer depuis 2006 dans le réseau Michelin des « 100 Plus Beaux Détours de France ».
Les vacanciers eux aussi sont actifs : pêche, pique-nique, camping, VTT, barque, pédalo et canoë-kayak sont à leur disposition sur la rivière ou dans ses environs immédiats, notamment sur le chemin de halage. Entre 1985 et 2000, le Conseil général lui a redonné une unité juridique, jusque-là morcelée par des propriétés privées, et l’a aménagé en voie verte sur 85 kilomètres de distance, de Mayenne au Maine-et-Loire. Prolongé en 2010 jusqu’au Lion d’Angers, il est intégré à la Vélo Francette, une véloroute qui relie Ouistreham en Normandie à La Rochelle sur la côte atlantique. Une voie verte, selon le décret du 16 septembre 2004, est un sentier réservé aux déplacements non motorisés, c’est-à-dire les piétons, cyclistes et cavaliers. Outre le chemin de halage, le département compte quatre voies vertes, anciennes voies ferrées : Mayenne – Javron, La Chapelle-Anthenaise – Ambrières, Laval – Renazé et Château-Gontier – Segré. En raison de son caractère naturel, la rivière constitue avec ses abords un écosystème d’insectes, de poissons, d’oiseaux, d’amphibiens, mais aussi de fleurs et d’arbres. Le Conseil départemental est chargé de veiller aux aspects écologiques et touristiques de cet espace décrit dans le reportage comme « sauvage » et « bucolique ».
Bibliographie
Documents originaux
- Archives départementales de la Mayenne, 3 S : dossiers des Ponts et Chaussées relatifs à la canalisation de la rivière ainsi qu’à la construction et aux travaux sur les écluses et barrages de la Mayenne (1843-1925).
Études historiques
- Paul Roussier, Notes historiques sur la rivière de Maine ou Mayenne et sa navigation, Laval, Goupil, 1924.
- Abel Bouhier, « Le trafic de la Mayenne canalisée : la rivière Mayenne et la liaison nord-sud du Bas-Maine à la Loire », dans Bulletin du cercle d'études géographiques du Bas-Maine, 1951, n° 1, p. 10-13 et 1952, n° 2, p. 9-10.
- « Moulin [et écluse de la Petite Bavouze] », Le patrimoine des communes de la Mayenne, Paris, Flohic, 2002, t. 1, p. 227.
- « Détour par Château-Gontier en Mayenne », Les 100 Plus Beaux Détours de France, consulté le 8 juin 2021.
Ouvrages cités dans le reportage
- La Mayenne, notre rivière : 52 randonnées découverte au fil de la rivière, Laval, Comité départemental de la randonnée pédestre de la Mayenne, 2001.
- Nicole Villeroux et Bertrand Bouflet, Mayenne : tourisme et culture, Laval, Siloë, 1997.
Transcription
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