Concours agricole à Château-Gontier [Muet]

Rares sont les Mayennais qui ont dû voir ce reportage lors de sa diffusion à la télévision le 2 septembre 1957. À l’époque, le nombre de téléviseurs devait être très faible, en effet notre département n’a bénéficié de ce nouveau média qu’à partir d’août 1956… La version dont nous disposons est muette, mais reste intéressante grâce à sa construction très claire. C’est le résumé d’une des journées du concours agricole de Château-Gontier. Les opérateurs ont passé la journée à filmer la ville et le concours sous différents angles (les officiels, les lieux, les animaux, les spectateurs, le jury, les lots, la remise des prix et la foire-exposition voisine).

Ce concours agricole départemental a lieu une année sur trois à Château-Gontier. Cette fois, il dure du mercredi 28 août au dimanche 1er septembre. La réception des animaux se fait du mercredi 14 heures au jeudi 8 heures. Le jeudi et le vendredi ce sont les opérations des jurys. Le samedi à partir de 15 heures c’est la visite des officiels et le défilé des animaux primés. Enfin le dimanche c’est l’exposition générale. La journée filmée pour les « Actualités » est le samedi 31 août, la journée des « officiels ».

Ces officiels étaient extrêmement nombreux. Leur arrivée est filmée. On peut nommer Edmond Dauphin (préfet de la Mayenne), Jean Renault (sous-préfet de Château-Gontier), le docteur Francis Le Basser (sénateur-maire de Laval et président du concours), le docteur Georges Lefèvre (maire de Château-Gontier), Victor Priou (député) et René Monnier (député et président de la foire-exposition commerciale), les maires d’Angers et du Mans, Jules Rossignol (commissaire général de l’exposition commerciale et artisanale)… Une multitude de responsables sont là, jusqu’aux membres du clergé comme le chanoine Gallienne, supérieur de l’institution Saint-Michel de Château-Gontier.

Quelles sont les catégories jugées ? En voici la liste : l’espèce chevaline (race de Trait du Maine, 125 animaux présents), l’espèce bovine (race Maine-Anjou, 400, et race Normande, 50), l’espèce ovine (mouton Bleu du Maine, 125), l’espèce porcine (races Craonnaise et Yorkshire Large White), les animaux de basse-cour (coqs, poules…) et les produits agricoles (miel et cire). Comme on le voit, c’est bien l’élevage bovin qui prime dans le Haut-Anjou, la grande variété des catégories prises en compte montre aussi la place de l’agriculture dans l’économie locale et la place de l’élevage au sein du monde agricole mayennais.

Ce concours se passe sur la prairie Saint-Fiacre, également surnommée la « prée ». C’est là que se déroule la foire de la Saint-Fiacre depuis environ huit siècles. En 1957, cette foire traditionnelle et renommée s’étale sur deux semaines. L’ouverture se fait le 15 août. Jusqu’à 1938, ce jour-là on couronnait une rosière conduite par le maire. En 1957 on débute par la « traversée de Château-Gontier » une course de natation dans la rivière. La foire se clôture vers le 30 août (jour de la Saint-Fiacre). Des milliers de personnes viennent à la fête foraine. Le programme des réjouissances semble immuable… En fait, chaque année le programme est un peu différent à cause du décalage des dimanches d’une année sur l’autre. Cette année-là, le dimanche 18 sont organisés deux matchs de football entre l’Ancienne de Château-Gontier et l’Amicale Laïque de Châteaubriant, ainsi que leurs équipes réserves. Le dimanche 25 a lieu le concours de pêche de la « Castrogontérienne » réservé aux sociétaires. Du 29 août au 1er septembre, les visiteurs peuvent suivre le concours agricole et visiter l’exposition commerciale, artisanale et florale. Le dimanche à 10 heures 30, c’est la réception de la reine et des demoiselles d’honneur. À 21 heures, on peut s’émerveiller devant le grand feu d’artifice. Et ce n’est pas fini. Sont aussi inclus dans le programme : les courses hippiques à la Maroutière des 8 et 9 septembre, enfin le comice agricole cantonal du mardi 1er octobre ! 

Presse écrite

• Indépendant de Château-Gontier, 7 septembre 1957.
• "Petit historique de la Saint-Fiacre", Haut-Anjou, publié le 20 août 1977.