Ferme expérimentale de paillage plastique à Ballée
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Résumé
Reportage dans une ferme de Ballée qui expérimente la culture plein-champ sous film plastique. Entre séquences de semis et plans de cultures sorties de terre, les deux interlocuteurs interrogés, l'un responsable de la ferme, l'autre de la firme qui soutient le projet, mettent en avant les avantages du paillage plastique, tout en reconnaissant le risque de pollution, que l'on peut juger en images.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
02 juil. 1985
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- 00069
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Ce reportage de 2’44 diffusé sur FR3 Le Mans dans le JT Le Mans Soir du 2 juillet 1985 et intitulé « À Ballée : inauguration d’une ferme expérimentale » présente les prémisses d’un type de culture en Mayenne : la « culture de plein champ sous film plastique » aussi appelée « paillage plastique de plein champ ». En studio, la présentatrice annonce qu’il s’agit d’un paillage mis au point par la société Agripolyane (filiale d’Elf Aquitaine) et que cette technique est surtout utilisée en Bretagne. On voit les essais comparatifs concernant le maïs, les interventions de deux acteurs de l’expérimentation (l’un du monde agricole, l’autre du monde industriel), la machine mise au point ainsi qu’un plan de conclusion sur le bourg de Ballée vu depuis la ferme expérimentale.
Ballée est une commune rurale, principalement agricole, du sud-est du département de la Mayenne. Cependant, elle a su s’industrialiser, comptant à un moment jusqu’à trois entreprises de fabrication de plastique (Linpac, Celloplast et SPO). Depuis le 1er janvier 2017, les communes de Ballée et d’Epineux-le-Seguin se sont associées pour former la commune nouvelle de « Val-du-Maine ». Le nom choisi laisse la porte ouverte à d’autres communes pressenties comme Préaux et Cheméré-le-Roi… Par ailleurs, si l’on doit parler au passé de l’entreprise Elf Aquitaine (société pétrolière française fondée en 1966-1967, privatisée en 1994, puis absorbée par Total en 2000), on peut parler au présent de la société Agripolyane « concepteur et fabricant de films agricoles ». Elle est encore en activité en 2022 ! En effet, fondée en 1954, elle emploie 90 salariés, produit 18 000 tonnes de films par an qu’elle exporte vers 60 pays… Elle s’est également diversifiée vers l’industrie et le bâtiment.
D’après notre reportage, les essais sont concluants pour le maïs. Les véritables expérimentations de 1985 concernent le lupin, le soja, le tournesol et le sorgho. À l’époque, les journalistes évoquent les avantages du paillage plastique : le film sur le sol garde la chaleur, il sera possible de diversifier les cultures, de produire du soja sans en importer, d’équilibrer la balance commerciale de la France… Pour cela une machine a été mise au point afin de poser le film et de le perforer. Toutes ces techniques sont empruntées à celles des maraîchers. Pierre Lechat (responsable du développement technique de la ferme expérimentale) évoque plus de sécurité pour certaines productions, plus de liberté pour d’autres… Il ne cache pas les risques de pollution car le film est photo-dégradable (détruit à terme par la lumière) mais pas totalement ! Pour lui, il faudra trouver de nouveaux matériaux afin d’obtenir une meilleure dégradation du film. De son côté, Gérard Lesage (conseiller auprès de la direction d’Agripolyane) parle du coût de ce procédé. Le maïs ainsi obtenu a un prix de revient trop élevé et il sera difficile de le faire baisser… sauf si l’on augmente les rendements.
Quelle est la situation du paillage plastique en 2022 ? La toile de paillage limite l’arrosage en diminuant l’évaporation de l’eau et empêche les mauvaises herbes de pousser en coupant la pénétration de la lumière dans le sol. Des progrès techniques ont été réalisés. On trouve par exemple du paillage noir biodégradable d’une épaisseur de 15 à 35 microns (perforé ou non perforé). Il reste des efforts à faire : les industriels prévoient la mise en service d’usines produisant des films entièrement recyclables à l’horizon 2030. Quelles productions se font grâce à un filmage plastique ? Il est destiné principalement aux cultures légumières, mais aussi au maïs, pour les mises en place très précoces dans les zones à printemps frais. En 2020, d’après la coopérative Triskalia, en Bretagne 200 000 hectares sont utilisés pour le maïs, dont 10 000 sont filmés (surtout au centre de la région). Selon plusieurs associations environnementales, cette technique amplifierait l’érosion des sols lors des fortes pluies… La Confédération paysanne dénonce aussi la pollution plastique. En effet, la coopérative Triskalia propose deux sortes de films plastiques : le premier est biodégradable (il disparaît entièrement), le second est photo-dégradable (comme celui de 1985, il laisse des particules)… Les agriculteurs utilisent surtout le second car il est moins cher !
Bibliographie
Sites Internet :
- hortibreiz.com
- pleinchamp.com
- plastiques-agricoles.com
- agripolyane.com
- lepoher.fr
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Marie-Aimée Ide
Aujourd’hui à Ballée dans la Mayenne, avait lieu l’inauguration d’une ferme expérimentale où l’on pratique la culture plein champ sous film plastique.Une technique mise au point par la société Agripolyane, une filiale d’Elf-Aquitaine.20000 hectares sont actuellement cultivés de cette manière en France dont 15000 en Bretagne.Dans la ferme mayennaise, les essais menés jusqu’à présent sont tout à fait concluants.
Catherine Berra
A gauche, le maïs en culture traditionnelle, à droite le même maïs planté le même jour mais avec un film plastique.Vous avez jugé vous-même, la différence est tout à fait spectaculaire.
(Bruit)
Catherine Berra
Cette technique s’appelle le paillage plastique.Elle consiste à dérouler un film sur le sol pour concentrer la chaleur tout en gardant l’humidité et en conservant la structure du terrain.Pour ce faire, on a inventé cette machine qui pose le plastique, le perfore et sème en même temps.Empruntée aux maraîchers, cette technique du paillage étendue aux pleins champs présente un intérêt évident, à savoir diversifier les cultures dans les régions au climat froid.Ainsi dans cette ferme expérimentale de Mayenne, des expériences sont actuellement menées sur le lupin, le soja, le tournesol et même le sorgho, plante africaine.L’enjeu économique est de taille : si la France pouvait produire le soja dont elle a besoin, la balance commerciale s’en trouverait bien mieux équilibrée.
Pierre Lechat
Il ne faut peut-être pas rêver mais ces techniques-là doivent nous permettre quand même de nous assurer une sécurité pour certaines productions et un peu plus de liberté pour d’autres.Mais on n’arrivera pas à tout cultiver nous-mêmes.
Catherine Berra
Un problème cependant : le plastique est photodégradable c’est-à-dire qu’à terme, la lumière le détruit mais il reste quand même pas mal de morceaux dans le sol d’où risque de pollution.
Pierre Lechat
On a tout à fait conscience des ennuis que ça pourrait causer à terme et on travaille sur des matériaux pour obtenir, sur différents matériaux pour obtenir une meilleure dégradation à terme.
Catherine Berra
Les seuls rendements du maïs sont pour l’instant connus, ils sont édifiants.Plus de 4 tonnes de matière sèche à l’hectare alors que le seuil d’équilibre économique est de 3,5 tonnes.De plus, il a été prouvé que la qualité du fourrage était bien supérieure car la plante avance plus vite à maturité.Mais les coûts de revient sont eux aussi édifiants : 2500 francs à l’hectare tout compris sans que l’on puisse compter sur une quelconque baisse.
Gérard Lesage
Tous nos efforts portent pour éviter justement l’augmentation du coût de cette technique et optimiser les rendements de façon à la rendre encore plus performante.
Catherine Berra
Bien sûr, le paillage n’est encore utilisé qu’à titre expérimental.L’objectif pour les dirigeants d’Elf-Aquitaine est d’être prêt au moment où l’opportunité économique se présentera, ce qui ne saurait tarder, tant les résultats sont encourageants.
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