Tournage du film « Cinq jours en juin »

Le cinéma français doit une petite partie de son succès à la Mayenne, à ses paysages, à ses châteaux, à ses artistes… Dès 1961, deux films étaient tournés dans notre département, plus précisément à Mézangers : La reine Margot de René Lucot et Le maître de Ballantrae d’André Josset et d’Abder Isker. Ce sont parfois les châteaux qui ont servi de décor comme Lassay pour Dracula père et fils d’Édouard Molinaro dans les années 1970 ou Ampoigné pour Rouget le braconnier en 1989. Plus récemment, Les maîtres du pain d’Hervé Baslé (à Evron, Fontaine-Daniel, Mézangers et Sainte-Gemmes-le-Robert) en 1993, La famille Bélier d’Eric Lartigau (au Housseau-Brétignolles et Lassay) en 2014 ou Au nom de la terre d’Édouard Bergeon (à Saint-Pierre-sur-Orthe) en 2019 ont connu un grand succès auprès du public. Des metteurs en scène et des acteurs mayennais ont tourné certains films en Mayenne. Ainsi, le chanteur Leni Escudero a participé au film Le saut du renard en 1987. Dominique Rocher a réalisé Va y avoir du souci autour de Château-Gontier  en 2013. Enfin, Michel Legrand, un temps Mayennais, tourne Cinq jours en juin à l’été 1988 dans plusieurs sites de la Mayenne : au Pâtis et aux Huberderies d’Azé, à l’Hôtel Anglais de Château-Gontier, à Mézangers, à Origné et à Ruillé-Froid-Fond. C’est un film autobiographique qui retrace un épisode mayennais de sa jeunesse durant la Seconde Guerre mondiale (Juin 1944) : peu après le débarquement, un jeune musicien, sa mère et une jeune femme surprenante partent en bicyclettes sur les routes de la Mayenne. Le rôle de Michel Legrand est joué par le jeune acteur Matthieu Rozé, celui de sa mère par Annie Girardot et celui de la jeune femme par Sabine Azéma. Le film est un succès lors de sa sortie l’année suivante.

Dans ce reportage de 2’32 réalisé par Nicole Cornuz Langlois et diffusé lors du Journal de 20 heures d’Antenne 2 de Daniel Bilalian le dimanche 10 juillet 1988, nous assistons à une petite partie du tournage en Mayenne. On nous permet de découvrir les astuces du tournage : fausses hirondelles, faux cerisier et fausses cerises ! Mais aussi, quel plaisir de retrouver Michel Legrand, Annie Girardot et Sabine Azéma ! Michel Legrand (1932-2019) est un musicien, un compositeur, un pianiste de jazz, un chanteur, un arrangeur, un acteur et un réalisateur français naturalisé américain en 2011. Ses compositions les plus célèbres sont certainement les musiques de films : Les Parapluies de Cherbourg (1964) ou Les Demoiselles de Rochefort (1967). Annie Girardot (1931-2011) est une actrice ayant tourné avec tous les plus grands réalisateurs français et italiens entre 1950 et 2007. Elle remporte le César de la meilleure actrice en 1977 pour son rôle dans le film Docteur Françoise Gailland. Elle participe aussi à de nombreux téléfilms, à des séries télévisées. Sabine Azéma, née en 1949, est à la fois une actrice de cinéma et de théâtre. Elle a déjà reçu deux Césars de la meilleure actrice : en 1985 pour son rôle dans Un dimanche à la campagne et en 1987 dans Mélo. Elle a réalisé deux films dans les années 1990. Matthieu Rozé, né en 1968, est acteur, réalisateur et scénariste. Il débute sa carrière dans Cinq jours en juin. Depuis, il a joué dans de nombreux films comme Chocolat de Roschdy Zem en 2016, de très nombreux téléfilms et séries télévisées. Au théâtre, il a notamment participé à La cantatrice chauve d’Eugène Ionesco en 2016-2017. Il a aussi réalisé trois films dont un long métrage. Enfin, Bernard Lavalette (1926-2019) participe également au tournage même si on ne le voit pas dans ce reportage. Sa carrière est aussi éclectique que celle de ses camarades de tournage : acteur de cinéma, de théâtre, de télévision, chansonnier, humoriste, doubleur voix pour des dessins animés… depuis 1957 ! Dans ce film, il joue le rôle du patron de l’hôtel.

Pour les cinéphiles, les salles de cinéma sont très importantes… Jusqu’aux années 1950, ces salles étaient très nombreuses dans le département. Elles fonctionnaient souvent dans un cadre associatif, parfois paroissial. Les spectateurs pouvaient assister à des séances bien remplies : les « actualités », des « réclames », parfois un court-métrage et enfin le long-métrage. Des ouvreuses accompagnaient et plaçaient les gens dans la salle, vendaient des glaces… Mais les films présentés n’étaient pas toujours très récents ! Le nombre de salles a diminué brusquement suite à l’application de la TVA sur les ventes de billets selon la loi du 24 décembre 1969 ! Par exemple, dans le sud du département ne sont restés ouverts que le Vox à Renazé, le Rex (sur le quai) et le Palace (alors dans le faubourg) à Château-Gontier. En 2023, la Mayenne est l’un des rares départements de l’Ouest de la France sans multiplex de périphérie avec d’immenses parkings, des restaurants… Cependant l’offre est suffisante en quantité et satisfaisante en qualité de l’image et du son.

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• Sites Internet : Wikipédia, Cinéville Laval