Robert Tatin

Journaliste
Qu’est-ce que vous pensez des sculptures de Robert Tatin ?

Inconnu
Particulièrement, je les trouve bien et un certain cachet que l’on retrouve dans ces toiles.Et ce qu’il y a de bien aussi, c’est qu’il a réussi à le faire sur du ciment.Il a dû faire ces caricatures avec ses doigts et il arrive à les peindre après donnant un certain charme.

Journaliste
Robert TATIN, est-il plus difficile d’être peintre que sculpteur ?

Robert Tatin
Ce n’est pas plus difficile ni facile d’être peintre que sculpteur.D’ailleurs, qu’est-ce que je fais en ce moment moi-même ?Je suis en train de faire de l’obscur et un combat avec le clair, la sculpture, mais c’est la même chose que la peinture.Il s’agit donc de clair ce que d’aucun appelle les volumes.Et d’obscur, ce que d’aucun appelle les trous, les creux, le noir.Mais est-ce que je ne suis pas justement en train de peindre ici avec du noir qui s’oppose à ce qu’on pourrait appeler la lumière, c’est toujours la même chose, c’est du combat.De la nuit et du jour qu’il s’agit, même là j’obéis moi-même.Voyez-vous j’obéis à la matière en ce moment, voyez-vous j’obéis au hasard, j’obéis à la matière, j’obéis parce que justement moi, TATIN, voyez-vous, voilà mon secret.Je suis capable d’obéir à la matière, d’être même pas TATIN du tout.Je suis vous.Je suis même plus moi, du tout.Voilà ce que je voulais vous dire à propos de sculpture et de peinture, c’est la même chose, c’est le combat, c’est le mariage, c’est le grand baiser du ciel et de la terre.Toujours la même impermanence du jour et de la nuit, ce qu’on appelle la vie.

Inconnu
Les habitants de Cossé, le musée Tatin, la plupart ne l’ont pas visité.Mais pourtant, je dois vous dire, moi, je suis le receveur, là j'encaisse les droits de visite.Il y a eu cette année.Alors je ne voudrais pas vous dire de bêtises, mais c'est fantastique le nombre de visiteurs.

Liseron
Nous arrivons devant la porte du soleil.Alors vous avez un côté masculin, un côté féminin.

(Bruit)

Liseron
Vous avez aussi le domptage de la bête à votre droite.

(Bruit)

Journaliste
Monsieur le Maire, combien de visiteurs avez-vous enregistrés depuis ces dernières années ?

Adolphe Gondard
Eh bien, cette année, on estime à environ 2 000 personnes qui sont passées visitant.L’année dernière, il y avait moins, il y avait 800 personnes.Enfin, c’est dire que chaque année, il semblerait que ça se développe et qu’il y a surtout un certain intérêt.

(Silence)

Adolphe Gondard
Pour moi, personnellement, je dis que je n’y comprends pas grande chose.Faut-il vous dire que Monsieur TATIN m’a dit que je n’arriverai peut être pas à le comprendre.

Inconnue
Ça dépend, [inaudible] aussi parce que moi je n’ai pas trouvé ça intéressant.

Inconnu
Oh c’est sûr, ça, oui, ça représente des vieux personnages un petit peu, c’est un style qu’on ne connait pas beaucoup.Il faut être dans le métier pour s’y connaître.Parce que moi je ne suis pas un peintre, je suis décorateur, je ne m’y connais pas grand-chose.

Inconnue
Alors, il y a surtout des tableaux.Enfin vous avez aussi un point d’eau qui représente chaque mois de l’année avec un… Je vous expliquerais mieux avec une carte postale moi.

(Musique)

Journaliste
Robert TATIN, comment expliquez-vous votre art ?

Robert Tatin
Mais il n’y a pas d’art Robert TATIN, il y a l’art, l’art du monde tout entier, l’art.Mais qu’est que c’est donc, de quoi parlons-nous ?Nous parlons du contenant, nous parlons de la barrique ou nous parlons du vin ?Si nous parlions du vin inénarrable qui est dans ce sang, dans ces veines, dans ce cœur du monde que d’aucuns appellent le Saint-Graal ?Mais vous voyez bien que nous sommes en plein indéfinissable.Nous parlons de l’art, de l’art de vous, de l’art de toi, de l’art de lui, de l’art du monde.L’art TATIN il n’y a pas, il n’y a que l’art, c’est tout.

(Musique)

Journaliste
Que vient faire votre femme Liseron dans votre travail TATIN?

Robert Tatin
Oh Liseron.En effet, vous avez bien raison de parler de Liseron et d’une femme.C’est parce que Liseron que j’ai dû rencontrer en tel temps voulu, sans doute par ce que d’aucuns appellent la prédestination en tel temps et en tel lieu.Elle m’a fait croire encore bien plus et bien davantage que dans mes jeunes années à ce que j’appelle la femme, à ce que j’appelle la muse, à ce que j’appelle l’art.

(Musique)

Journaliste
Liseron, c’est un maître difficile TATIN ?

Liseron
Non, je ne peux pas dire qu’il est difficile, c’est obligé parce que je dois quand même pour lui trouver ce qu’il a envie de réaliser.Je suis quand même son ouvrier, je suis ses mains.Le soleil et la lune, ça va de chaque côté de papa.

Robert Tatin
Attend, attend que je regarde, moi.Le soleil et la lune, non, c’est le soleil, ça va bien.La lune, tu peux en remettre un tout petit peu aussi hein.Maintenant, quant au reste ça va aller, parce qu’avec la peinture, moi je vais faire ressortir les blancs, tu comprends bien ?

(Silence)

Liseron
Un chapeau alors, faut que ce soit un chapeau haut-de-forme ou quoi ?

Robert Tatin
Non, c’est un chapeau de forme, c’est un chapeau de forme.Tu sais bien que c’est un chapeau de compagnon quoi.C’est un compagnon.C’est [inaudible].Alors faut lui faire un chapeau qui l’éclaire du bon faiseur quoi.

Journaliste
Est-ce que votre femme liseron est une bonne ouvrière ?

Robert Tatin
Oh ma femme n’est pas une ouvrière, c’est un compagnon, c’est la même chose que TATIN.Nous sommes une sorte d’unité.Je n’avais jamais bien compris qu’est-ce que c’était Liseron, ni qu’est-ce que c’était TATIN.

(Musique)