Les 40 ans du Haut-Anjou
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Résumé
A l’occasion des 40 ans de l’hebdomadaire le Haut Anjou, retour sur l’histoire du journal et ses spécificités à travers les interviews de différents acteurs de son succès : un journaliste pendant un reportage sur le terrain, un correspondant du journal à la sortie de la conférence de rédaction, la rédactrice en chef, la secrétaire de rédaction et un lecteur.
Date de diffusion :
31 déc. 2008
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Dans ce reportage de seulement 2’33 diffusé le 31 décembre 2008 lors du 19/20 JT soir Bretagne Pays de la Loire Nantes, Pierre-Eric Cally, Rémi Guine et Stéphane Hérel accomplissent un tour de force en présentant le 40e anniversaire de l’hebdomadaire Haut-Anjou. Les intervenants sont bien choisis : un fidèle lecteur, un journaliste (Philippe Simon), un correspondant (Patrice Pecot), la rédactrice en chef (Typhaine David) et la secrétaire (Annie Barré). La voix off résume les origines du journal et ses objectifs d’indépendance face aux grands groupes de presse. Chaque semaine, les 16 000 exemplaires sont imprimés dans la Manche.
Apportons ici quelques précisions sur l’histoire du Haut-Anjou. Le premier numéro sort le 7 septembre 1968. À l’époque, l’hebdomadaire a un grand format de 20 pages en noir et blanc sauf du rouge pages 1 et 20 et coûte 0 fr. 50. Durant plusieurs années, il faut bien le dire, le découpage géographique des articles locaux est un peu anarchique ! Les couleurs (hormis le rouge) arrivent sur la une en juin 1993, puis tout s’accélère. Loïk de Guébriant est nommé gérant du Haut-Anjou en décembre 1995. Le prix de l’exemplaire passe de 7 francs à 1 euro 20 en janvier 2002. L’agence de Château-Gontier, à l’étroit dans ses bureaux, quitte la rue Chevreul pour le 44A de l’avenue du Maréchal-Joffre en avril 2005. L’aspect du journal change en octobre 2005 : on passe du grand format (ou format berlinois 470 mm par 320 mm) au petit format (dit tabloïd 410 mm par 290 mm). Auparavant, imprimé par l’entreprise Imaye à Laval, le Haut-Anjou l’est désormais par La Manche Libre à Saint-Lô. En janvier 2008, la couleur s’installe dans toutes les pages du journal. C’est à nouveau une belle évolution qui permet à l’hebdomadaire de se démarquer de ses concurrents
. (Le principal concurrent est le quotidien Ouest-France.) En septembre 2014, l’agence de Segré passe du 15, rue Aristide-Briand au 34, rue Victor-Hugo. L’informatique et Internet amènent les dirigeants du journal à ouvrir un compte Facebook en 2015, puis un compte Twitter en 2018. Cette année-là (50e anniversaire), le journal a 14 salariés et 37 correspondants, il couvre 140 communes, il a 4 300 abonnés « papier » et 210 diffuseurs. Le nombre de maisons de la Presse ayant diminué, on trouve désormais le journal dans les boulangeries… Une nouvelle maquette est mise au point (en période d’épidémie de Covid-19) en septembre 2020 : Ce nouveau design, plus aéré, facilitant la lecture, est commun à tous les titres du groupe de presse auquel le Haut-Anjou appartient, la société Édit Ouest, qui possède aussi Le Courrier de la Mayenne et l’Écho d’Ancenis
. En 2021, d’après Wikipédia, le journal est tiré à 9 944 exemplaires.
Alors, pour le lecteur, quel est l’intérêt de cet hebdomadaire ? Tout d’abord, il nous parle de notre village, de notre quartier, de nos activités : il nous parle de nous ! ! ! Notre village est dans ce journal, notre quartier aussi, notre association également… Nous sommes dans le journal ! ! ! Ensuite, il crée du lien social ! Les porteurs de projets, les associations ont intérêt à figurer dans les pages du Haut-Anjou pour faire prospérer leurs activités. On achète ce journal pour être informé mais aussi pour se faire connaître, pour entrer en contact avec d’autres associations. Un accord tacite a permis à des associations, à des écoles, à des collèges… d’envoyer un ou des articles avec une photographie. Le plus souvent ils ont été publiés. Le Haut-Anjou a besoin des lecteurs et les lecteurs ont besoin du Haut-Anjou. Mais en quoi est-ce un OVNI comme l’annonce la journaliste en plateau ? C’est certainement pour son souci d’indépendance, malgré tout c’est plutôt pour son espace géographique. Le sud de la Mayenne faisait partie de la province d’Anjou et les créateurs du journal ont trouvé ce nom Haut-Anjou permettant d’unir l’arrondissement de Château-Gontier (dans la Mayenne) et celui de Segré (dans le Maine-et-Loire)… un hebdomadaire à cheval sur deux morceaux de départements !
À l’heure où nous écrivons ces lignes, en 2023, que sont devenus les intervenants de notre reportage ? Philippe Simon est toujours journaliste au Haut-Anjou, Typhaine David (rédactrice en chef de 2005 à 2017) travaille au service communication de la ville et du Pays de Château-Gontier et Annie Barré (secrétaire de 1973 à 2012) est aujourd’hui retraitée. Enfin, le Haut-Anjou est-il toujours un journal indépendant ? Difficile de répondre. Une annonce légale du 7 avril 2023 le concernant indique : Par délibération du 31 mars 2023, les associés constatent unanimement la démission de la société Holding BUDES DE GUEBRIANT J.B de ses fonctions de Président et nomment en remplacement Monsieur Benoît LECLERC DE SONIS, Demeurant Chanterive, rue du Creuset à SAINT-LO 50000, à compter de ce même jour
. Le Haut-Anjou passe ainsi sous la direction de La Manche Libre.
Bibliographie
- Haut-Anjou depuis 1968
- Sites Internet : actulégales, wikipedia.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Emilie Langlade
On s’intéresse maintenant à ce journal mayennais qui fait figure d’ovni dans le monde de la presse écrite.Le Haut Anjou est un hebdo local créé en 68 qui clame depuis toujours son indépendance.Adopté par la population locale, le journal souffle aujourd’hui ses 40 bougies et espère en souffler beaucoup d’autres encore.Portrait signé Pierre-Érik Cally et Rémy Guinet.
Pierre-Eric Cally
L’expression Haut Anjou, c’est le journal qui l’a presque inventée.Le Haut Anjou, c’est-à-dire le nord du Maine-et-Loire à Segré et le sud de la Mayenne à Château-Gontier où rayonne l’hebdomadaire.Un journal devenu incontournable.C’est important ?
Inconnu
Oui.Oui, monsieur, on voit des choses huit jours après mais enfin… oui, oui c’est vrai.
Pierre-Eric Cally
On voit la vie de son pays.
Inconnu
Oui, c’est ça.
Pierre-Eric Cally
Pour le faire vivre, quatre journalistes à Château-Gontier, deux à Segré, tous manient la plume et l’objectif car à rien ne vaut une bonne photo.
Philippe Simon
La photo apporte beaucoup à l’article puisque ça permet de lui apporter plus de lisibilité.Et puis de voir en effet qui parle dans le sujet.
Pierre-Eric Cally
Et puis de se voir, c’est important.
Philippe Simon
C’est important en effet, oui.Je pense.
Pierre-Eric Cally
C’est pour ça qu’il y a beaucoup de photos d’équipe.
Philippe Simon
Oui.
Pierre-Eric Cally
C’est pour vendre.
Philippe Simon
C’est pour vendre aussi.Oui, oui tout à fait.
Pierre-Eric Cally
Et puis, il y a les correspondants, une quarantaine au total.Eux quadrillent le terrain, un peu comme Monsieur Jourdain, ils font du journalisme sans se prendre pour des journalistes.
Patrice Pécot
On fait tout ce qu’il y a de petits reportages.Autrement les journalistes, il y a un fait divers où ils se déplacent.
Pierre-Eric Cally
Donc c’est de la petite information mais vous écrivez quand même ?
Patrice Pécot
Oui, on écrit, on fait des reportages…
Pierre-Eric Cally
Donc comme les journalistes.
Patrice Pécot
Un peu…
Pierre-Eric Cally
Alors vous, c’est quoi votre métier ?
Patrice Pécot
Métier, je travaille à l’abattoir de volailles à Château-Gontier.
Pierre-Eric Cally
Tout a donc commencé au siècle dernier avec le mariage du Mercure Segréen et de l’Indépendant, deux journaux locaux.En 1968 c’est donc la fusion, le Haut Anjou voit le jour et depuis affiche son indépendance.Pas question de se vendre aux grands groupes de presse.
Typhaine David
Pour le moment ce n’est pas le cas et effectivement on ne peut pas dire que les grands groupes ne lorgnent pas sur le journal, ce serait mentir.Après on a à coeur de garder notre indépendance et on pense que la concurrence a du bon.
Pierre-Eric Cally
Quarante ans de unes, de reportages, et si l’actualité bouge, la technique évolue.Pour la plus ancienne salariée du journal, il y eut des étapes parfois inattendues.
Annie Barré
J’ai vu une énorme évolution dans la technologie, donc le système de traitement des abonnements, le système de traitement des petites annonces.La révolution pour moi était aussi le fax.Et une énorme révolution dans mon travail et puis après tout le traitement par système informatique, donc il a fallu s’adapter.
Pierre-Eric Cally
Et le Haut Anjou qui est imprimé dans la Manche tire environ à 16 000 exemplaires.
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Date de la vidéo: 02 déc. 1982
Durée de la vidéo: 03M 14S