L’Oribus : histoire du mouvement social en Mayenne
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Résumé
La revue Oribus s’intéresse au mouvement social dans le département de la Mayenne. De l’imprimerie au comité de rédaction nous suivons ses membres aux profils variés, comme Bernard Houël ouvrier. Le rédacteur en chef Jacques Omnès décrit leur ligne éditoriale, non pas idéologique mais plutôt porteuse d'une réflexion sur l’histoire et la sociologie à l’échelle locale.
Date de diffusion :
02 déc. 1982
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Ce reportage de 3’14 réalisé par Alain Chollon et Yves Aulanier a été diffusé lors du JT Le Mans Soir du jeudi 2 décembre 1982. Il présente le groupe de recherche sur le mouvement social en Mayenne et surtout son bulletin : L’Oribus. La vidéo débute par des gros plans sur les rotatives qui impriment les 1000 exemplaires (certainement l’Imprimerie Grillotte 37, place Jean-Moulin à Laval). Les intervenants sont Jacques Omnès (rédacteur en chef, également plus tard rédacteur de notices pour le Dictionnaire Maitron des militants syndicaux) et Bernard Houël (syndicaliste, ouvrier à Port-Brillet). L’association créée en 1980 également autour de Jacques Renard et de Jean Steunou semble faire face à une critique dont M. Omnès se défend : nous n’avons ni appartenance politique, ni idéologie… Ils travaillent sur la classe ouvrière et la paysannerie en Mayenne. On verra qu’assez vite les sujets seront beaucoup plus variés (Voir le numéro spécial de juillet 1985 intitulé : Evron en fête 1860-1960). À l’origine, l’association est composée d’enseignants, puis… aussi de gens des milieux ouvriers ou agricoles (dont Bernard Houël). Les auteurs d’articles ne sont pas forcément des membres de l’association. On peut aussi constater qu’au début les membres de l’association sont des hommes… Elle se féminisera ensuite. Les recherches se font à partir d’archives publiques, telles les Archives départementales de la Mayenne (voir Les Archives départementales de la Mayenne s'agrandissent) ou les archives communales, à partir des souvenirs des gens et de leurs documents familiaux (photos de familles, cahiers, carnets…). Enfin, précisons que d’après les différents dictionnaires, un oribus est dans l’Ouest de la France une chandelle de résine destinée à être placée sur une cheminée
.
En 2023, le nom de l’association est : L’Oribus – Histoire & Société en Mayenne. C’est aussi une maison d’édition localisée 24, allée Constant Feinte à Laval. Elle est toujours composée de bénévoles, historiens de formation ou non. Toutes les périodes, toutes les catégories sociales, tous les recoins du département sont concernés par ses travaux. La revue paraît trois fois par an : deux numéros classiques constitués d’articles variés et un numéro spécial à thème unique (par exemple : Un siècle de charbon. L’Huisserie et Montigné-le-Brillant. Une parenthèse oubliée, par Loïc Michel et Gilles Braud, en juin 2021). Les sujets sont variés, les entrées sont multiples, les recherches sont poussées, les articles sont très bien illustrés. Un plaisir pour les passionnés d’histoire locale de plus en plus nombreux. Elle est disponible sur abonnement ou dans les librairies et dépositaires de presse.
Existe-t-il d’autres associations s’intéressant à l’histoire de la Mayenne ? Oui. La plus ancienne a vu le jour en 1878 ! C’est la Commission historique et archéologique de la Mayenne. Elle publiait régulièrement des articles d’historiens et d’érudits dans son Bulletin. En 1978, la centenaire se transforme en Société archéologique et historique de la Mayenne (ou SAHM). Alors en 1979 le bulletin devient La Mayenne archéologie histoire.
Dans le nord du département, l’association Patrimoine du Pays de Mayenne a pour but de publier le Cahier du Pays de Mayenne. Plusieurs numéros sont des monographies communales réalisées à plusieurs, d’autres parlent du domaine associatif… Des mines d’informations ! Dans le sud du département, le Syndicat d’initiatives du Pays de Craon édite les Cahiers du Craonnais depuis les années 1970. On y a notamment développé toutes les formes de témoignages. Par ailleurs, une association originale appelée Présence du Haut-Anjou a choisi depuis 2010 de publier un livre chaque année dans une zone géographique à cheval sur la Mayenne et le Maine-et-Loire. Sauf numéros spéciaux, une quinzaine d’auteurs de tous milieux publient leurs découvertes dans Graines d’histoire en Haut-Anjou. Enfin, il existe de très nombreuses associations locales la plupart du temps centrées sur le patrimoine : il est souvent question de recueillir des fonds pour sauver une église qui risque de disparaître…
Bibliographie
- Sites Internet : oribus.fr, helloasso.com, ceas53.org, patrimoine-pays-de-mayenne.org
- Nombreux numéros de L’Oribus, de La Mayenne archéologie histoire, du Cahier du Pays de Mayenne, des Cahiers du Craonnais et de Graines d’histoire en Haut-Anjou.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Christian Meyze
L’Oribus, vous ne connaissez peut-être pas, du moins pas encore, c’est le titre d’une revue qui a choisi de raconter une histoire intéressante et peu connue, celle du mouvement social en Mayenne, Alain Chalon a voulu rencontrer les hommes de l’Oribus il y a quelques jours à Laval.
Alain Chalon
Bizarre, une revue sur le mouvement social en Mayenne, bizarre, mais pourquoi pas.Comme dans toutes les régions de France et de Navarre, les histoires foisonnent, à tel point qu’il faut bien, un jour ou l’autre, les dépiauter.Et l’histoire est sans nul doute le seul reflet exact, avec bien sûr, des éléments de sociologie, de psychologie-sociale capables de dépister l’évolution des faits et des gestes de leur peuple, de la vie locale.
(Silence)
Alain Chalon
Diffusion Oribus 1 000 exemplaires et pour une revue d’histoire locale, c’est un chiffre appréciable.
(Bruit)
Alain Chalon
Il fallait cette revue, aujourd'hui, en Mayenne, il n’y avait rien auparavant ?
Jacques Omnès
Qui aborde vraiment ces sujets, c’est-à-dire l’évolution de la société mayennaise en tant que telle.Notamment la vie populaire dans le département, non, il n’y avait pas de revue qui faisait vraiment ce travail.
Alain Chalon
Vous soulignez souvent dans l’Oribus que vous n’avez pas de ligne politique que vous n’êtes rattaché à aucune idéologie, pourquoi vous vous répétez sans cesse cela ?
Jacques Omnès
Bien si nous sommes amenés à le répéter, c’est sans doute que certaines personnes ne le considèrent pas de cette façon.Et il est vrai que le sujet que nous abordons, c’est-à-dire le mouvement social qui nous amène à parler, par exemple de la classe ouvrière, qui nous amène à parler de la paysannerie, qui nous amène à parler de questions sociales de manière générale peut amener certaines personnes à nous classer d’une manière politique, ce qui n’est absolument pas le cas.
(Bruit)
Jacques Omnès
À l’origine, ce sont essentiellement des enseignants, mais nous avons la volonté de ne pas nous limiter au milieu enseignant et nous avons des collaborateurs ouvriers en particulier et nous essayons également de collaborer avec des gens du milieu agricole.
Alain Chalon
Aujourd’hui, je crois qu’il y a à peu près 25 collaborateurs à l’Oribus.Est-ce que cette revue va encore se développer ?
Jacques Omnès
Plus exactement, il y a eu jusqu’à présent 25 auteurs différents dans les 8 premiers numéros de l’Oribus.Mais le cercle de nos collaborateurs est en fait beaucoup plus important.Il y a des collaborateurs potentiels, je dirais, qui sont en train de travailler et qui nous livreront dans quelques mois ou peut-être dans un an ou 2 ans le résultat de leur travail.
Bernard Houel
J’ai appris par la presse que l’Oribus avait été créé, j’ai donc appris la naissance par la presse.Et connaissant les quelques personnes qui avaient lancé cette revue, je pris contact avec eux et j’ai collaboré comme ça, sachant qu’il y aurait un reportage sur Port-Brillet.
Alain Chalon
Quel est votre place dans l’Oribus, sachant que vous êtes ouvrier ?Et puis qu’il y a de nombreux enseignants à l’intérieur de la revue.
Bernard Houel
Ma place au début, j’étais un peu inquiet, je me demandais en fin de compte si ce n’était pas tout simplement une caution, qu’on ait cherché auprès de quelques syndicalistes.Et en fin de compte, je me suis aperçu que ce n’était pas du tout ça et j’ai participé activement donc à la revue Oribus sur Port-Brillet.Et donc ça a été une place pour moi importante.
Alain Chalon
Où est-ce que vous puisez tous ces documents ?
Jacques Omnès
Eh bien, on les puise d’une part ici, c’est-à-dire aux archives, et on les puise également dans le souvenir des gens, dans les documents qu’ils ont pu conserver chez eux.
Alain Chalon
À dévorer pour les inconditionnels d’histoire à découvrir pour les autres, l’excellente revue.Mais je vous ai pas tout dévoilé.La définition d’un Oribus, c’est un chandelier en vieux français.
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Date de la vidéo: 20 mai 1987
Durée de la vidéo: 02M 23S