Vendin-le-Vieil : un club qui compte en basket-ball

07 mai 1961
03m 47s
Réf. 00036

Notice

Résumé :

Reportage à Vendin-le-Vieil, fief du basket-ball des mines et des Flandres doté d'installations modernes grâce aux HBNPC. Robert Vercoulis, ancien basketteur, entraîneur de l'équipe première féminine présente le club.

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Date de diffusion :
07 mai 1961
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Éclairage

Né aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, sous l'égide du mouvement protestant YMCA, (Young Men's Christian Association), le basket-ball se développe progressivement en France via la Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France (FGSPF) en 1908, puis l'élan donné par le corps expéditionnaire américain lors de la Grande Guerre. Après la création de la Fédération Française de Basket-ball en 1932, il est essentiellement un sport de plein-air, pratiqué sur des terrains de fortune. Il faut attendre les années quarante puis l'organisation de formations d'entraîneurs au sein de l'Institut National des Sports pour que l'on assiste à une première forme de démocratisation de sa pratique, tant à l'école qu'au sein du système des sports fédéraux. A l'image d'autres sports collectifs (football, handball) ou individuels (natation, gymnastique), il devient pour les municipalités et les Houillères nationales du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) un moyen d'éducation et d'encadrement de la jeunesse dans les années soixante, au regard des valeurs éducatives qu'il peut contribuer à promouvoir.

Dans cet interview, Robert Vercoulis, ancien basketteur, vient donner de l'aide aux entraîneurs de ce club. Il entraîne l'équipe première féminine. Les entraînements ont lieu une fois par semaine pendant 1h30 à 2h30. Fort d'une centaine de licenciés, le club de Vendin-le-Vieil comporte une section masculine et féminine, mais ne peut aligner en compétition qu'un nombre limités d'équipes (séniors, cadets, juniors). Vendin-le-Vieil, représente, en effet, le fief du basket-ball des mines et également des Flandres. Disposant d'installations financées par les Houillères (terrains d'entraînement extérieurs et salle de sports l'hiver dont Robert Vercoulis précise que ces installations sont enviées par les plus grands clubs français en rapport de la taille de la commune de Vendin-le-Vieil), ses dirigeants et entraîneurs s'efforcent de concilier pratique de masse et compétition, selon le modèle pyramidal en vigueur dans les années soixante, et largement diffusé par le Haut Commissariat à la Jeunesse et aux Sports.

Olivier Chovaux

Transcription

(Musique)
André Wartel
Robert Vercruysse, que se passe-t-il, je vous surprends avec un ballon à la main, pourtant il me semblait que vous aviez abandonné le basket ?
Robert Vercruysse
C’est tout à fait exact, mais pour faire plaisir ici à des amis qui sont très sympathiques, à Vendin-le-Vieil, j’ai pris en main l’entraînement surtout de l’équipe première féminine, et je crois qu’on obtient d’assez bons résultats. Mais au point de vue activité de basketteur, c’est complètement terminé pour moi, je viens uniquement ici…
André Wartel
Complètement terminé ?
Robert Vercruysse
Complètement terminé. Je viens simplement une fois par semaine à Vendin donner un coup de mains aux entraîneurs et aux personnes de Vendin, au point de vue dirigeant.
André Wartel
Je crois d’ailleurs que vous êtes l’adjoint du véritable entraîneur de Vendin-le Vieil ?
Robert Vercruysse
Oui, qui d’ailleurs, du moins l’entraîneur officiel, qui d’ailleurs est souffrant pour le moment et ce pauvre garçon a attrapé un infarctus. Enfin, tout le monde souhaite qu’il se remettra bien vite et qu’il pourra reprendre ses activités officielles d’entraîneur. Le travail d’entraîneur est très intéressant, seulement il faudrait pouvoir y consacrer beaucoup plus de temps. En revenant 1 heure et demie à 2 heures ou 2 heures et demie par semaine, il est, j’ai vraiment peu de temps pour me consacrer et vraiment faire du bon travail, je ne peux que parfaire ce qui est fait ici déjà.
(Musique)
André Wartel
Bon et bien, vous êtes allé donner vos instructions à vos jeunes, Robert Vercruysse ?
Robert Vercruysse
Oui, c’est exact.
André Wartel
Mais nous sommes ici donc à Vendin-le-Vieil qui est somme toute le fief du basket, non seulement du basket des mines, du basket de Pas-de-Calais mais aussi du basket des Flandres. Et il me semble que cet après-midi, vous avez pas mal de jeunes garçons aussi qui viennent s’initier au basket-ball ?
Robert Vercruysse
Oui, ici à Vendin-le-Vieil, grâce aux efforts que font les Houillères et puis les dirigeants de Vendin, nous avons ici énormément de jeunes. Beaucoup de jeunes viennent travailler ici sous la direction de gens de bonne volonté et il y en a énormément. A tel point qu’il faudrait même pouvoir organiser d’une manière suivie et ordonnée un système d’entraînement presque journalier.
André Wartel
Et les dirigeants des Houillères s’en occupent vraiment ?
Robert Vercruysse
Ah oui, c’est une réalisation qu’on pourrait copier dans toute la France, parce que quand vous pensez qu’ici à Vendin-le-Vieil, qui est vraiment une petite localité avec des installations comme nous avons, c’est vraiment exceptionnel. Moi-même, qui ai beaucoup voyagé en France, je ne connais pas son pareil, en France, au point de vue organisation sportive.
André Wartel
Mais par exemple, il y a ici ce terrain qui est magnifique, l’hiver.
Robert Vercruysse
Et bien l’hiver, nous travaillons dans une salle de basket que beaucoup de grands clubs de basket en France envieraient. Nous avons des installations vraiment au point pour pouvoir travailler l’hiver en salle.
André Wartel
Somme toute, il y a tout ce qu’il faut pour travailler.
Robert Vercruysse
Absolument.
André Wartel
Mais les jeunes, est-ce qu’ils deviennent de bons basketteurs ?
Robert Vercruysse
Voilà justement. Les jeunes, quand on parle des jeunes, il y a masculin et féminin. Et ici, à Vendin, il y a les deux, du moins au point de vue quantité. Maintenant, je reprends ce que j’ai dis tout à l’heure. Au départ, il y a beaucoup de jeunes, ces jeunes travaillent, comme vous avez pu le constater par vous-même, à un certain âge mais arrivés à 14 ou 15 ans et 16 ans, alors là c’est fini, on ne les voit plus, du moins presque plus.
André Wartel
Ils disparaissent de la circulation ?
Robert Vercruysse
Pour vous donner un exemple, nous avons, nous pouvons avoir des centaines de jeunes pour les amener au basket, et somme toute, il n’y a que trois équipes masculines qui est senior, cadet et puis junior, à côté de la multitude.
André Wartel
Et pourquoi ces difficultés ?
Robert Vercruysse
Je crois que ces jeunes, arrivés à un âge, comme je vous le disais, de 14, 15 ans, préfèrent partir sur Lens, trouver des distractions qui sont plus intéressantes que le basket.