Les anciens du Racing Club de Lens
Notice
Rencontre avec des anciennes gloires Racing Club de Lens. Vital Lerat, ancien dirigeant, explique les raisons de la reprise du club par les Houillères (HBNPC). A la fin de leur carrière footballistique, les joueurs trouvent un emploi aux HBNPC comme Stanis qui est électricien ou Georges Beaucourt chef du contentieux du groupe d'Aniche. Certains d'entre eux faisaient partie des grandes équipes de la période de guerre comme le hongrois Ladislas Siklo qui a commencé à jouer au RCL en 1934.
- Europe > France > Nord-Pas de Calais > Pas-de-Calais > Lens
Éclairage
Présenté par les dirigeants du Racing Club de Lens (RCL) comme le prolongement de l'œuvre sociale de la Compagnie des mines de Lens puis des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC), le contrôle du club par les Houillères constitue l'un des archétypes du paternalisme sportif. Les témoignages des anciennes gloires du Racing, arrivées au club lorsque ce dernier accède à l'élite professionnelle à la fin des années trente confirment le souci affiché des dirigeants du Racing de tisser des liens étroits entre footballeurs et monde de la mine. Siklo (Ladislas Smid, arrivé au club en 1934), Stefan Dembicki dit "Stanis" (redoutable attaquant auteur de 16 buts lors d'une rencontre de Coupe de France en 1943) ou encore Georges Beaucourt (transféré de l'Olympique Lillois à Lens en 1938 pour la somme record de 150 000 francs, soit près de 23 000 euros aujourd'hui) inscrivent leur nom au Panthéon des joueurs-vedettes du club, de la fin de l'entre-deux-guerres jusqu'aux années cinquante. Les bons résultats enregistrés par le RCL au cours de "années noires" (avec la mise en place en Zone interdite d'un "football de guerre") permettent au club de rejoindre à la Libération l'élite professionnelle et d'accumuler les performances sportives (champion de la Zone Nord en 1944, finaliste de la Coupe de France en 1948, Champion de 2ème Division en 1949). A l'image des "polonais du Racing", le RCL privilégie au cours de cette période un football offensif où l'engagement physique compense parfois le manque de technicité de certains joueurs. Ce style de jeu caractéristique, associé à la présence de joueurs d'origine polonaise, confortant l'identité minière du club. Identité d'autant plus forte que les joueurs du Racing, qu'ils soient ou non immigrés, se voient généralement offrir avant-guerre un emploi au sein de la Compagnie des mines de Lens, ainsi que des conditions matérielles privilégiées (logement, travail "au jour" compatible avec les contraintes des entraînements et des matches officiels, salaires majorés, etc.). Ces "mineurs-footballeurs" bénéficiant d'ailleurs, après leur carrière professionnelle, de facilités de reconversion, soit au sein du club (en devenant entraîneurs des équipes non-professionnelles), soit au sein de la compagnie, puis des HBNPC.
Dans les années 1950 -1960, grâce à sa politique de formation, le recrutement renforce l'identité minière du club avec les joueurs polonais Maryan Winiewski, Théo Szkludlaski, Stephan Ziemczak, Arnold Sowinski ou Georges Lech formé aux Carabiniers de Billy-Montigny.