Évolutions de la ville de Bruay-en-Artois
Notice
La mine a changé la physionomie de la ville de Bruay-en-Artois et de ces alentours. Un décor rural côtoie un décor de terrils et de chevalements. Un responsable des Houillères, explique que la ville de Bruay est passée de 800 habitants en 1852 à 29 000 en 1920 mais actuellement la commune a du mal à conserver sa population.
Éclairage
L'extrait proposé relate les transformations d'un village du pays minier en une ville de plus de 20 000 habitants en 1970, date du reportage. Le commentaire insiste sur les évolutions démographiques alors que les images illustrent la diversité des paysages urbains de Bruay-en-Artois.
La population de Bruay-en-Artois a en effet été multipliée par presque 44 entre 1850 (712 habitants au recensement de 1851), date du début de l'exploitation minière et son maximum démographique au recensement de 1954 (31 923). Le commentaire déplore cependant, depuis le déclin minier, une certaine stagnation (28 628 habitants en 1968) qui se transforme d'ailleurs, après 1970, en un véritable déclin. En effet, Bruay-en-Artois perd plus de 5 500 habitants entre 1968 et 1982 pour en regagner un peu ensuite en raison de sa fusion en 1987 avec la commune voisine de Labuissière (formant alors Bruay-la-Buissière), puis stagner entre 23 000 et 24 000 habitants depuis (23 621 en 2009).
La composition du début de l'extrait est particulièrement révélatrice de l'organisation du paysage minier, avec un premier plan sur un chevalement, cœur du système minier à l'origine du paysage ; puis un plan sur les terrils, résultat de l'exploitation ; et enfin un troisième plan regroupant chevalement, terril et cités, le tout sur un fond agricole toujours très présent aux marges de ces villes minières.
La caméra entre ensuite dans les quartiers de cités et en montre deux types : des cités pavillonnaires au début, puis des cités de type corons, alignements bas au bord de petites rues, à l'allure très vétustes en 1970. Bruay-en-Artois fait en effet partie des secteurs non touchés par les combats de la Première Guerre mondiale, et des cités très anciennes y subsistent donc encore.
L'extrait illustre ensuite la diversité du bâti urbain de la ville minière, en insistant sur son centre, marqué d'abord par l'hôtel de ville. Celui-ci a été construit entre 1927 et 1931 pour répondre à la forte croissance démographique de la commune. Édifié dans un style régional et flanqué d'un beffroi, il symbolise l'affirmation du pouvoir municipal face à celui des Compagnies, très présentes dans l'espace public. Il est inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH) depuis 2009.
La caméra suit ensuite la rue Henri Cadot, axe reliant le centre de Bruay-en-Artois à Béthune, en direction de Lille. Cette rue est caractéristique des paysages offerts par les rues centrales des villes minières ou des villes-usines. Il s'agit là d'une juxtaposition anarchique de commerces le long d'un axe, installés là sans réflexion urbanistique ou fond historique, uniquement attirés par la présence de nombreux consommateurs potentiels. La ville de Bruay-la-Buissière a d'ailleurs réaménagé le quartier autour de la place visible au tout début de la rue Henri Cadot, en réduisant les voies routières au profit de places et de rues piétonnières aménagées pour créer un véritable centre-ville convivial. C'est justement ce qui manquait dans ce genre de ville où tout était organisé par et pour l'exploitation houillère.
Enfin, le reportage se termine sur un passage à niveau lié à un cavalier minier, voie ferrée privée reliant les sites miniers et industriels entre eux et avec le réseau principal. Cela illustre cette fois les difficultés de circulation propres aux bassins industriels et/ou miniers, où s'enchevêtrent des voies de communication. Cette voie, qui joignait l'ancienne fosse n°4 de la Compagnie des mines de Bruay, est aujourd'hui déposée.