Lens, cité minière
Notice
La ville de Lens est le centre d'une agglomération de 300 000 habitants au cœur du bassin minier. Son passé est ancien et la population qui est venue pour travailler aux mines a décuplé le nombre de ses habitants. On en découvre différents quartiers, le canal en cours de comblement ainsi que l'entrée des bâtiments des Grands Bureaux généraux des mines de Lens.
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Éclairage
L'industrie minière a profondément modifié le destin de Lens et façonné le paysage de cette ville.
A l'époque de la création de la Société des Mines de Lens en 1852, Lens est une modeste bourgade agricole de 3 000 habitants. L'exploitation charbonnière, industrie à fort besoin de main d'œuvre, entraîne une rapide expansion démographique. Lens devient la "capitale du bassin minier" du Pas-de-Calais. En 1912, à la veille de la Première Guerre mondiale, la ville compte 32 000 habitants. La guerre interrompt brutalement cette croissance, puisqu'il ne reste plus que 4 000 Lensois, évacués en avril 1917. Lens est entièrement détruite à la fin de la guerre, les installations minières sont dévastées. La reconstruction sera néanmoins rapide, notamment en raison de l'intérêt économique représentée par l'industrie charbonnière. Dès 1928, la reconstruction est presque achevée. Le centre-ville de Lens est marqué par l'architecture Art Déco, caractéristique de cette période.
La population est revenue progressivement après le conflit : en 1921, on compte déjà 14 000 habitants. Ils sont 34 000 en 1946. A son apogée, à la fin des années 1960, la population lensoise augmente même jusqu'à près de 45 000 habitants. La récession, puis l'arrêt définitif de l'exploitation minière entraînent une diminution de la population. En 1990, on recense 38 244 Lensois et 36 823 en 1999.
Cette croissance a eu un impact important sur l'urbanisme de Lens. La ville s'est peu à peu développée en dehors du noyau urbain initial. Des cités minières ont été bâties autour des puits de mine, en particulier au nord et à l'ouest. Chaque cité avait son église, son école, son dispensaire et vivait pratiquement en autarcie vis-à-vis de la ville-centre. La construction des cités autour des puits de mine, où chaque ouvrier mineur avait un logement à sa disposition, témoignait de la politique sociale paternaliste développée par la Société des Mines de Lens. La Société des Mines était bénéficiaire d'une concession attribuée par l'État. Sur le territoire concédé, elle faisait réaliser elle-même tous les travaux d'équipement : lignes de chemin de fer, réseaux d'électricité et d'assainissement.
L'activité économique, largement tournée vers la mine jusqu'aux années 1970, a nécessité l'implantation de services et infrastructures ; ceux-ci étaient constitués majoritairement de sous-traitants au service des Houillères ou d'entreprises et commerces pour la vie courante des habitants. La Société des Mines de Lens, puis les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais après la nationalisation de 1946, étendaient leur emprise foncière sur un large territoire. Les Grands Bureaux, situés au cœur de la ville, affirmaient, par leur architecture imposante, la puissance des Houillères. Cet édifice, œuvre de l'architecte lillois Louis-Marie Cordonnier, a été construit entre 1928 et 1930. Le jardin à la française de trois hectares aménagés devant le bâtiment a été conçu par le paysagiste parisien Achille Duchêne. Depuis 1991, les anciens Grands Bureaux des Mines de Lens sont la propriété de l'Université d'Artois et accueillent la faculté des sciences Jean Perrin.
La construction du canal de Lens, autre équipement d'envergure, répondait à une nécessité économique à la fin du XIXe siècle. Ce canal, laissé à l'abandon à la fin du XVIIIe siècle, fut de nouveau creusé et aménagé en 1885-1886 à la demande des Sociétés des Mines de Lens et de la Société Houillère de Liévin. Il servit à l'acheminement du charbon par des péniches qui pouvaient chacune en contenir 200 à 300 tonnes. L'entretien du canal s'avérait cependant de plus en plus difficile et dès 1962, le conseil municipal de Lens avait exprimé sa volonté de le supprimer. En 1974, le lit du canal est comblé et laisse la place en surface à la rocade minière sud, conçue pour désenclaver le bassin minier et faciliter son développement économique.