Fabrication de brique à partir des schistes houillers
Notice
Reportage à Hulluch sur la transformation des schistes houillers en briques : le charbon est lavé pour séparer les produits stériles qui contiennent des argiles transformées ou schistes ; ils sont broyés et malaxés dans de l'eau puis la pâte moulée est découpée. Les briques formées sont cuites dans un four.
Éclairage
Ce document diffusé en 1960 pose la question générale de la réutilisation des déchets industriels. En effet, l'extraction du charbon s'accompagne de la production de "stériles", la partie non combustible du sous-sol : les schistes.
Ces schistes sont à l'origine des terrils et de ce paysage minier qui fait à présent l'objet d'une approche patrimoniale. Mais pour l'exploitant, c'était un sous-produit à valoriser. Parfois, l'exploitation des sous-produits a permis d'optimiser des procédés chimiques, c'est le cas par exemple avec les valorisations du gaz des cokeries. C'est l'objet d'une activité de recherche permanente. Par exemple dans un autre secteur de la chimie, depuis plus de 100 ans, l'industrie de l'alumine cherche à valoriser ses déchets, longtemps connus sous le nom de "boues rouges".
Il s'agit ici de transformer les schistes en briques. L'opération est très simple et suit point par point les techniques éprouvées dans les métiers de l'argile pour fabriquer des tuiles et des briques. Le broyage-malaxage de la terre précède le moulage par filage (pour faire les creux des briques). La découpe intervient avant le séchage, le stockage et la cuisson.
Celle dernière est réalisée dans un four tunnel continu où les produits avancent vers la source de chaleur, ils cuisent en avançant, un four là encore comparable à ceux qui sont utilisés dans l'industrie des briques et des tuiles, un four de type Hoffman.
Cette tentative de valorisation des déchets aurait pu avoir, en cas de rentabilité durable, le résultat, aujourd'hui paradoxal, de consommer les terrils. L'usine Surschiste a été mise en service en 1959 à Hulluch et l'activité s'est poursuivie dans la localité, au-delà de celle des charbonnages interrompue en 1978, avec un groupe d'origine autrichienne qui fabrique des briques et des tuiles.