Fabrication de brique à partir des schistes houillers

06 novembre 1960
04m 21s
Réf. 00351

Notice

Résumé :

Reportage à Hulluch sur la transformation des schistes houillers en briques : le charbon est lavé pour séparer les produits stériles qui contiennent des argiles transformées ou schistes ; ils sont broyés et malaxés dans de l'eau puis la pâte moulée est découpée. Les briques formées sont cuites dans un four.

Type de média :
Date de diffusion :
06 novembre 1960
Source :

Éclairage

Ce document diffusé en 1960 pose la question générale de la réutilisation des déchets industriels. En effet, l'extraction du charbon s'accompagne de la production de "stériles", la partie non combustible du sous-sol : les schistes.

Ces schistes sont à l'origine des terrils et de ce paysage minier qui fait à présent l'objet d'une approche patrimoniale. Mais pour l'exploitant, c'était un sous-produit à valoriser. Parfois, l'exploitation des sous-produits a permis d'optimiser des procédés chimiques, c'est le cas par exemple avec les valorisations du gaz des cokeries. C'est l'objet d'une activité de recherche permanente. Par exemple dans un autre secteur de la chimie, depuis plus de 100 ans, l'industrie de l'alumine cherche à valoriser ses déchets, longtemps connus sous le nom de "boues rouges".

Il s'agit ici de transformer les schistes en briques. L'opération est très simple et suit point par point les techniques éprouvées dans les métiers de l'argile pour fabriquer des tuiles et des briques. Le broyage-malaxage de la terre précède le moulage par filage (pour faire les creux des briques). La découpe intervient avant le séchage, le stockage et la cuisson.

Celle dernière est réalisée dans un four tunnel continu où les produits avancent vers la source de chaleur, ils cuisent en avançant, un four là encore comparable à ceux qui sont utilisés dans l'industrie des briques et des tuiles, un four de type Hoffman.

Cette tentative de valorisation des déchets aurait pu avoir, en cas de rentabilité durable, le résultat, aujourd'hui paradoxal, de consommer les terrils. L'usine Surschiste a été mise en service en 1959 à Hulluch et l'activité s'est poursuivie dans la localité, au-delà de celle des charbonnages interrompue en 1978, avec un groupe d'origine autrichienne qui fabrique des briques et des tuiles.

Philippe Mioche

Transcription

(Musique)
Journaliste
Depuis longtemps, les Houillères mettent à la disposition de leur clientèle des charbons propres, lavés. Grâce à important matériel, ce lavage a pour but de séparer le charbon des produits stériles qui s’y mêlent. Ces produits stériles contiennent surtout des argiles transformées, plus exactement des schistes, qui composent en majeure partie les classiques terrils. Mais un jour viendra peut-être où nos yeux ne verront plus ces immenses terrils. En effet, les Houillères, à partir d’une technique mise au point avant guerre, utilisent maintenant les schistes houillers pour la fabrication de briques d’une qualité exceptionnelle.
(Musique)
Journaliste
Et c’est à Hulluch que nous aurons quelques détails sur cette fabrication.
(Musique)
Journaliste
Voici le broyage des schistes et le malaxage dans de l’eau jusqu’à l’obtention d’une pâte.
(Musique)
Journaliste
Cette pâte est moulée à force en un long pain, puis découpée.
(Musique)
Journaliste
La brique est formée mais elle est molle. Elle est alors rangée automatiquement sur des wagonnets. Wagonnets qui seront dirigés ensuite vers le séchoir.
(Musique)
Journaliste
Voici le séchoir.
(Musique)
Journaliste
Dernière opération, la cuisson, elle a lieu dans un four tunnel. Le four tunnel d’Hulluch est le plus grand de France.
(Musique)
Journaliste
Voilà l’histoire de ces schistes houillers, de ces terres stériles dont le destin s’achève si bien par la plus belle des missions, bâtir l’école, l’usine, la demeure de l’homme.
(Musique)