Fosse 7 de Liévin : travail dans un chantier de creusement

17 avril 1968
01m 57s
Réf. 00379

Notice

Résumé :

Reportage réalisé à la fosse N°7 de Liévin située à Avion dans le Pas-de-Calais dans un chantier de creusement. Les mineurs qui creusent une galerie. introduisent des charges d'explosif dans la roche puiseffectuent le déblaiement après l'explosion.

Type de média :
Date de diffusion :
17 avril 1968
Source :

Éclairage

Cet extrait a été réalisé à la fosse N°7 de Liévin située à Avion dans le Pas-de-Calais. A l'origine de sa mise en service après la Grande guerre, elle appartenait à la Compagnie des Mines de Liévin. En 1946, avec toutes les fosses des mines de Liévin dont elle est la dernière creusée elle est nationalisée et rattachée au groupe de Liévin des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais ( HBNPC ). En 1953, le groupe de Liévin est rattaché au groupe de Lens pour former le groupe de Lens-Liévin. Cette fosse a la particularité d'être une des plus profonde du Bassin ainsi que l'une des plus grisouteuses.

Le personnel est filmé à l'accrochage aux abords du puits, il se dirige dans la bowette qui est la galerie principale creusée horizontalement et qui va se raccorder aux galeries secondaires, afin de se rendre vers leurs chantiers de travail . On remarque qu' au sommet de la bowette se trouvent les arrêts barrages appelés "Taffanel" du nom de son inventeur Jacques Taffanel. Ces arrêts barrages sont constitués par des planches maintenues en équilibre en partie haute de la bowette ou de la galerie sur lesquelles est disposé des charges de matières inertes tel que du sable, et qui seront basculée en cas d'explosion, libérant leurs charges de sable qui fera écran à la propagation de la flamme.

Dans un chantier de creusement de bowettes ou de galeries, trois personnes sont à la foration suivant un plan de tir adapté à chaque chantier. Les hommes sont équipés de bottes car cet endroit est très humide par suite de la foration utilisant l'eau pour la lubrification des outils. En 1968, ils ne sont pas équipés de gants de protection ni de casques anti-bruit bien que cet endroit soit particulièrement bruyant, ces protections n'apparaîtrons que quelques années plus tard.

Les perforateurs utilisent l'air comprimé comme source d'énergie avec adduction d'eau . En termes minier , on désigne par perforateur l'engin pneumatique destiné à creuser des trous en galerie dans le rocher, et perforatrice l'engin destiné à forer des trous dans la veine de charbon .

Les perforateurs sont maintenus en hauteur par des pousseurs pneumatiques qui assurent la pression sur la roche pour faire avancer le fleuret du perforateur. Le pousseur est alimenté par un flexible d'air comprimé tandis que le perforateur est alimenté par un flexible d'air comprimé et par un flexible d'amenée d'eau. Le mineur manipule à la fois le perforateur et le pousseur.

Le fleuret utilisé pour la foration est muni à son extrémité de percement d'outils en carbure de tungstène . Ils sont de longueurs différentes et sont utilisés pour réaliser des trous dans la roches dans lesquels le boutefeu viendra placer ses charges d'explosif pour faire éclater la roche.

Le bruit des échappements de l'air comprimé , les injections d'eau ainsi que le mauvais aérage dû à cette position en cul de sac rendent ces chantiers particulièrement insalubres, chauds et bruyants, rendant les conditions de travail très difficiles .

Après creusement des trous, l'ouvrier aidé par le responsable du tir équipé de sa lampe à flamme accrochée à sa ceinture , retire l'ensemble du foret et du perforateur.

Le boutefeu prépare la charge explosive , il est équipé de sa sacoche à détonateur . L'opération consiste à introduire dans chaque trou des charges explosives dans lesquelles ont été placé les détonateurs. Il enroule les fils des détonateurs pour ne pas les abimer , il place chaque cartouche au fond des trous puis les bourre avec des "bourres à eau". A remarquer la présence de deux lampes à flamme pour déceler la présence éventuelle de gaz carbonique lors des opération de creusement ainsi que d'un burette d'huile indispensable pour la lubrification des organes en mouvement des perforateurs.

Lors du tir des mines, les mineurs se mettent à l'abri à environ 100 mètres du lieu d'explosion et profitent de cette pause pour manger, "faire briquet ".

Lorsque les poussières sont dissipées, l'équipe revient au chantier pour évacuer les pierres abattues et recommence son cycle de creusement après avoir installé les cadres qui les protégerons des chutes de pierres .

Jean-Marie Minot

Transcription

Michel Drucker
Combien avez-vous de kilomètre de galeries ?
Intervenant
Le siège 7 actuellement, de l’ordre de 80 kilomètres de galeries entretenues. Ces 80 kilomètres étant constitués de bowettes et de creusements en veine.
Michel Drucker
Les bowettes sont des couloirs latéraux sur lesquels débouchent les entrées et sorties de taille. Ces couloirs sont tracés à l’aide des charges d’explosifs qui seront placées dans ces trous creusés par des perforatrices.
(Bruit)
Michel Drucker
L’injection d’eau est permanente, elle permet de se défendre contre la poussière qui demeure toujours l’ennemi du mineur et de donner aussi une certaine souplesse aux massifs à dynamiter.
(Bruit)
Michel Drucker
Introduction des charges d’explosifs.
(Bruit)
Michel Drucker
Avant l’explosion, l’heure de la pause. En termes de mineur, c’est le briquet.
(Bruit)
Michel Drucker
L’explosion est immédiatement suivie des manœuvres de déblaiement.