Préparation au fond d'un chantier à la fosse Ledoux
Notice
A la fosse Ledoux de Condé-sur-l'Escaut, présentation de la préparations d'un chantier faisant appel à différents métiers. L'électromécanicien qui manœuvre les pompes d'exhaure, les gaziers qui détectent le gaz carbonique et qui contrôlent le grisou. Les poussières sont combattues par schistification des galeries. On place des bacs à eau qui éclatent sous l'onde de chocs d'une explosion en pulvérisant leur contenu. La surveillance doit être permanente et tous doivent y contribuer. Les géomètres, les mécaniciens diesel qui contrôlent les moteurs, les électriciens qui font courir des kilomètres de câbles.
Éclairage
La mécanisation des installations du fond débute véritablement à partir des années 1950 dans les houillères. L'électricité avec l'apparition du matériel anti-déflagrant, coffrets électriques ou moteurs électriques totalement étanches, permet l'utilisation de machines beaucoup plus puissantes que celles utilisant l'air comprimé comme source d'énergie. Des moteurs diesel équipés de filtres à particules sont également utilisés à partir de ces années.
Dans cet extrait du magazine réalisé par Michel Barre en 1981 à la fosse Ledoux, est présenté l'électromécanicien, nouveau métier du personnel employé au fond avec l'électrification des installations. Il enclenche un interrupteur de grande dimension pour la mise en route d'une pompe d'exhaure. Ces pompes sont destinées à pomper l'eau provenant des différents chantiers et présente partout dans la mine avec plus ou moins de volume. Dans certaines fosses, comme la fosse Ledoux à Condé-sur-l'Escaut, le tonnage d'eau pompée et remontée à la surface était beaucoup plus important que le tonnage de charbon extrait.
Certaines fosses après les concentrations sur un seul puits des fonctions d'extraction du charbon et des terres, étaient réservées au pompage uniquement, telle la fosse N°8 du groupe d'Oignies qui assurait le pompage des eaux de toute la concentration du N°10 d'Oignies.
Le contrôleur d'atmosphère contrôle de l'atmosphère dans une galerie à l'aide de la lampe à flamme pour déceler la présence du puteux, le gaz carbonique (Co2). Celui-ci étant plus lourd que l'air, il s'accumule dans les parties basses. Sa présence est décelée lorsque la flamme de la lampe s'éteint. Il convient alors d'accélérer la ventilation.
On contrôle de la présence de grisou avec un grisoumètre qui est placé en partie haute des galeries, ce gaz plus léger que l'air s'accumule dans les parties hautes des chantiers. Sa présence avant l'utilisation du grisoumètre était décelée par le gazier avec sa lampe à flamme, la flamme prenant une teinte particulière et grandissante en présence de grisou. Cette pratique d'amener une flamme même protégée restait cependant dangereuse.
Autre mesure de sécurité, la schistification qui consiste en l'utilisation d'un matériau blanc composé de craie et de matériaux inertes, qui est projeté sur les parois des galeries et bowettes à l'aide de lances à air comprimé afin d'empêcher le dépôt des poussières de charbon inflammable qui peuvent provoquer des coups de poussière. Cette opération est renouvelée périodiquement.
On va aussi poser de bacs en partie haute des galeries pour les arrêts barrage. Ces bacs en plastique remplis d'eau sont disposés aux intersections des différents quartiers d'exploitation afin de les isoler en cas d'explosion dans l'un d'eux. Cette explosion pulvérise les bacs qui laissent échapper l'eau qui, en formant un rideau permet de stopper la déflagration et la flamme en limitant sa propagation.
On voit un mécanicien qui graisse les organes en mouvement des machines du fond à l'aide d'une pompe à graisse. Cette opération de graissage est importante pour la sécurité car un organe de machine en mouvement mal graissé risque de s'échauffer et de provoquer un incendie
Le géomètre accompagné de son aide, effectue des relevés dans une galerie en creusement. Il détermine les directions à suivre pour les équipes effectuant les creusements.
Ses principaux outils sont le théodolite, appareil de visée monté sur trépied, le fil à plomb et le niveau. Ses relevés effectués au fond sont soigneusement notés sur un carnet et seront reportés sur les plans au bureau des géomètres situé sur le carreau. Ces plans sont mis à jour régulièrement au fur et à mesure des relevés effectués au fond.
Le document se termine par les images d'un monorail. Cet appareil fait son apparition au fond des mines dans les années 1960. C'est un train qui circule en partie haute des galeries sur un seul rail d'où l'appellation de monorail et qui transporte toute sorte de matériels d'un point de chargement vers un point de réception au plus près des chantiers utilisateurs. Cette technique permet de se jouer des différences de dénivelés que l'on rencontre au fond, à l'inverse du chemin de fer qui exige un sol en bon état pour circuler.