Les robots dans la mine
Notice
Dans les houillères, les mineurs de fond utilisent des robots qui permettent pratiquement de doubler leur rendement quotidien depuis l'avant guerre. Exemples de ces machines : la haveuse à disque, la haveuse-tank, montée sur chenilles, opérant une large saignée dans un haut gisement de charbon, la haveuse à double-bras, sciant dans le bloc, par deux scies parallèles et l'abatteuse-chargeuse "Valentin".
Éclairage
Ce document diffusé en 1958 dans le circuit des Actualités française est dans la continuité du document sur la machine qui remplace le mineur dans le mines du nord en 1956 et est à mettre en perspective avec les documents provenant du Plan Marshall, révolution industrielle et mécanisation en 1953 et procédés modernes de mécanisation en 1958. A la Libération, l'état des mines dans lesquelles les compagnies minières n'avaient pas suffisamment investi, était tel qu'un immense chantier de modernisation était nécessaire. Une commission de modernisation de charbonnages a été mise en place alors que le Plan Marshall vantait les mérites de la mécanisation visant à améliorer le bien être des ouvriers mais dont le but ultime était d'accroître la productivité. Dans cette perspective, le plan de modernisation a été effectivement efficace puisqu'on a pu constater entre la fin des années 50 aux années 70, une baisse des effectifs alors que le rendement était en nette augmentation.
Ainsi des robots (qui remplaceraient l'homme) seraient en œuvre dans les mines françaises. Ceci est à nuancer en fonction des conditions d'exploitation dans les mines du Nord-Pas-de-Calais.
Si le marteau piqueur apparaît véritablement dans les mines de charbon françaises dans les années 1930, remplaçant progressivement le pic et la rivelaine dans les travaux d'abattage, c'est à partir des années 1950 que les machines font leur apparition dans les travaux du fond avec la maîtrise de l'électricité. Jusque là, l'électricité n'était employée pour alimenter les moteurs qu'aux abords des puits d'entrée d'air, là où il n'y a pas de risques de dégagements ni d'accumulations de grisou. Avec la mise au point des moteurs anti-déflagrants, son utilisation a pu s'appliquer à presque tous les secteurs de la mines, permettant le fonctionnement de machines puissantes qui ne pouvaient fonctionner à l'air comprimé utilisé comme source d'énergie jusque là mais dont le rendement loin de sa source de production était très faible. Ces nouvelles machines d'abattage : haveuses ou rabots ont permis d'améliorer considérablement les rendements ainsi que les conditions de travail des mineurs qui sont devenus des techniciens. Ces machines de plus en plus puissantes et conçues pour d'autres gisements ont dû être adaptées aux conditions d'exploitation particulièrement difficiles du bassin du Nord-Pas-de-Calais, leur mises au point parfois longues ont nécessité une formation du personnel pour leur conduite ainsi que l'utilisation de nouveaux soutènements le boisage en bois étant remplacé par des soutènements métalliques. Certains secteurs comme ceux du groupe de Douai ou de Valenciennes dans lesquels les veines étaient très pentues et de faible ouverture, ont continué à utiliser l'abattage au marteau piqueur pour de nombreux chantiers. Ce n'est qu'à partir des années 80 avec la mise au point des scrapers-chaîne que la mécanisation de certain chantiers a pu s'opérer. Mais l'utilisation du boisage comme soutènement y a été utilisé jusqu'à la fermeture des derniers chantiers en 1990, notamment à la fosse N°9 de l'Escarpelle à Roost-Warendin.
Voici le matériel utilisé que l'ont peut observer dans ce film :
- La taille est équipée de soutènements métalliques de type "Sabès", firme de fabrication régionale de matériel minier située à Anzin. La taille a une ouverture d'environ deux mètres.
- Le personnel est équipé de gants de protection qui sont différents suivant leurs utilisations et chantiers. Un mineur commande une haveuse à tambour. On remarque les pics avec pointes en carbure de tungstène fixés sur le tambour. Cette haveuse permet une augmentation du rendement en combinant la coupe et l'abattage.
- Haveuse à bras montée sur chenilles pour le déplacement sur le front de taille. La taille est de grande ouverture, environ 3 mètres. Dans cette veine le charbon est barrée par des intercalaires de calcaire apparaissant en teinte blanche. Les deux opérateurs, le conducteur et le suiveur de câble, sont équipés de la lampe au chapeau.
Les produits sont évacués par couloirs oscillants appelés duckbill (bec de canard) constitués par un couloir métallique en auge, terminé par une extrémité aplatie qui reproduit, par oscillations le mouvement d'une pelle
- Haveuse à double bras dans une veine de grande ouverture. Le mineur est équipé d'un masque de protection contre les poussières. L'évacuation du charbon se fait par un convoyeur à raclettes appelé "blindé" (ou "Panzer" en Lorraine.) Il est constitués d'un bac en acier à l'intérieur duquel circulent deux chaînes entraînant des racloirs métalliques.
Le soutènement est à étançons métalliques type "Gerlach". Des arroseurs fixés sur les rehausses du blindé, humidifient le charbon limitant les dégagements de poussières.
- Abattage du charbon avec un rabot tracté par une chaîne qui fait une large saignée à la base de la veine en effectuant des va-et-vient sur toute la longueur de la taille, enlevant à chaque passage un copeau de 5 à 15 cm d'épaisseur
- Le chargement du charbon abattu est amené par couloir oscillant dans les berlines.