Visite officielle en Polynésie française

16 mai 1990
01m 59s
Réf. 00076

Notice

Résumé :
Accompagné par six ministres, François Mitterrand rencontre de nombreux élus, participe au centième anniversaire de la ville de Papeete, visite brièvement Rurutu et Bora-Bora, prend la parole devant l’Assemblée territoriale et réunit pour la deuxième fois le Conseil du Pacifique.
Date de diffusion :
16 mai 1990
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 )

Éclairage

Ce voyage constitue la première visite officielle que le chef de l’Etat effectue en Polynésie française car si François Mitterrand s’est rendu à Mururoa en 1985, il s’était alors borné à visiter les installations du Centre d’Expérimentation du Pacifique [voir ce document]. A l’occasion de cette visite, François Mitterrand se félicite devant l’Assemblée territoriale du statut d’autonomie interne dont la Polynésie française a été dotée en septembre 1984 mais qui, localement, donne lieu à des demandes d’élargissement. Tout en affirmant sa détermination à « faire disparaître les dernières traces du pacte colonial », le président  déplore les inégalités socio-économiques du territoire et appelle - vainement - à l’instauration d’un impôt sur le revenu en Polynésie française.

La réunion du Conseil du Pacifique, que la cohabitation avait mis en sommeil, constitue un autre temps fort de la visite du chef de l’Etat et exprime une évolution dans les méthodes d’action de la France dans la région. A la différence de la première réunion du Conseil du Pacifique qui s’était déroulé à Paris, en 1986, ce sommet de Papeete s’ouvre aux élus des territoires ; une évolution que le chef de l’Etat juge représentative des rapports renouvelés entre la France et ses territoires d’Océanie. Ce Conseil entend aussi marquer une évolution  de la politique étrangère dans la région puisque le président annonce que la France annoncera désormais chaque essai nucléaire.

Si la méthode évolue, la finalité demeure la même : affirmer la légitimité de la présence de la France en Océanie. Toutefois l’apaisement qu’ont permis les Accords de Matignon (1988) en Nouvelle-Calédonie et la normalisation en cours des relations de la France avec la Nouvelle-Zélande suite à l’affaire du Rainbow Warrior permettent et incitent le chef de l’Etat à davantage de dialogue afin d’améliorer l’image de la France dans la région.
Sarah Mohamed-Gaillard

Transcription

Présentatrice
François Mitterrand est arrivé à Papeete, sa première visite en Polynésie et son premier mot ou presque a été pour les impôts. Il faut, a dit le Président, créer un impôt sur le revenu en Polynésie. Un des moyens de réduire les inégalités à Tahiti. Pour la 3, Françoise Roy.
Françoise Roy
Dès son arrivé à Papeete, François Mitterrand a reçu un accueil traditionnel à la tahitienne, vahinés, chants et colliers de fleurs. Accueil mitigé cependant puisqu’à l’extérieur de l’aéroport, une centaine de militants du Front de Libération de la Polynésie conduits par le Maire de la Commune de Faa’a, Oscar Temaru, où se trouve situé à l’aéroport, sont venus manifester leur hostilité au Chef de l’Etat. Ils souhaitent l’indépendance de la Polynésie et l’arrêt des essais nucléaires à Mururoa.
Inconnu
Pour l’indépendance et pour montrer aux Français qu’on est Ma’ohi, on n’est pas Français. On a la peau noire, notre gueule c’est Tahitien Ma’ohi.
Françoise Roy
À sa sortie de l’aéroport, le Président de la République s’est rendu au monument aux morts. Puis à l’Assemblée Territoriale où, conscient des difficultés économiques et sociales de la Polynésie, le Président de la République a promis d’aider le territoire sous certaines conditions.
François Mitterrand
L’Etat est, je vous le dis, disposé à seconder vos efforts à une triple condition, la mobilisation des capitaux, la formation de la main d’oeuvre, l’amélioration de la desserte aérienne. Il faudra bien introduire une fiscalité sur les revenus. Votre territoire ne pourra continuer de faire exception au sein de la République. De même, l’égalité des chances exige celle des conditions de vie.
Françoise Roy
Au cours de son voyage de 3 jours en Pacifique Sud, François Mitterrand devrait inaugurer les cérémonies marquant le centenaire de la création de la commune de Papeete avant de présider jeudi la réunion du Conseil Supérieur du Pacifique Sud qui coordonne la politique de la France en Polynésie.