Inauguration du port d’Abidjan par François Mitterrand, ministre de la France d’Outre-mer
15 février 1951
01m 02s
Réf. 00051
Notice
Résumé :
Inauguration du nouveau Port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, en présence de Jacques Fourcade, président de l'Assemblée de l'Union française, de François Mitterrand, Ministre de la France d'Outre-Mer, et de Paul Béchard, gouverneur de l'A.-O.F.
Type de média :
Date de diffusion :
15 février 1951
Source :
Actualités françaises
(Collection:
Les Actualités Françaises
)
Personnalité(s) :
Éclairage
François Mitterrand fut ministre de la France d’Outre-mer, dans les gouvernements Pleven et Queuille, de juillet 1950 à juillet 1951. Cette vidéo le présente inaugurant le port d’Abidjan, le 5 février 1951. Les images sont intéressantes car elles mettent en évidence l’importance des travaux réalisés mais aussi la fonction exercée par François Mitterrand. En effet, au moment où les gouvernements de la IVe République s’enferrent dans les problèmes de décolonisation, elle lui permet, pour la première fois de sa jeune « carrière » ministérielle, d’agir en homme d’État.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, toute l’Afrique au sud du Sahara fait partie du système colonial - seuls quelques États échappent à la domination européenne. Dans cette partie du continent, les colonies françaises - sur lesquelles François Mitterrand a autorité - s’étendent alors sur de vastes territoires, administrativement divisées en deux blocs - l’Afrique-Occidentale française (A.-O.F.) et l’Afrique Équatoriale française (A.E.F.) -, auxquels s’ajoutent des territoires aux statuts variables, comme Madagascar ou le Togo.
Chacun de ces territoires appartient à ce que la Constitution de 1946 dénomme l’Union française. La France n’a donc plus de colonies en tant que telles, mais se trouve liée à des territoires d’outre-mer (TOM) au sein d’une sorte de fédération où elle exerce son autorité.
Malgré ces récentes évolutions institutionnelles, le système colonial français demeure largement figé à ce qu’il était dans l’entre-deux-guerres. En arrivant à la tête du ministère, en juillet 1950, le défi à relever pour François Mitterrand est donc considérable : en finir avec le système colonial et faire vivre l’Union française à l’heure de la République et de ses principes. Défi d’autant plus difficile qu’au cours des mois précédents de nombreux troubles agitèrent les territoires. Il faut donc à la fois réformer et maintenir l’ordre républicain.
François Mitterrand est acquis à l’idée d’une plus large autonomie et n’hésite pas, ministre, à emprunter cette voie. Il mène une courageuse politique d’ouverture à l’égard des leaders nationalistes, notamment du Rassemblement démocratique africain (RDA), ainsi qu’un ambitieux projet de développement économique qui, selon lui, doit régler les problèmes sociaux et, in fine, déboucher sur une solution politique. Le jeune ministre s’attelle alors, pendant l’année où il assume cette charge, à mettre en œuvre son projet réformateur dans lequel figure le lancement ou la poursuite de grands projets de construction dans les ports d’Afrique dont celui d’Abidjan, en Côte d'Ivoire. Ce pays, idéalement située au cœur du golfe de Guinée, possède une très longue façade maritime, sur laquelle la construction d’un grand port débuta en 1938 pour se terminer en juillet 1950.
Quelques mois plus tard, le ministre l’inaugurait en compagnie du président de l’Assemblée de l’Union française, Jacques Fourcade, du gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française, Paul Béchard et des élus du territoire, dont Félix Houphouët-Boigny, chef du RDA.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, toute l’Afrique au sud du Sahara fait partie du système colonial - seuls quelques États échappent à la domination européenne. Dans cette partie du continent, les colonies françaises - sur lesquelles François Mitterrand a autorité - s’étendent alors sur de vastes territoires, administrativement divisées en deux blocs - l’Afrique-Occidentale française (A.-O.F.) et l’Afrique Équatoriale française (A.E.F.) -, auxquels s’ajoutent des territoires aux statuts variables, comme Madagascar ou le Togo.
Chacun de ces territoires appartient à ce que la Constitution de 1946 dénomme l’Union française. La France n’a donc plus de colonies en tant que telles, mais se trouve liée à des territoires d’outre-mer (TOM) au sein d’une sorte de fédération où elle exerce son autorité.
Malgré ces récentes évolutions institutionnelles, le système colonial français demeure largement figé à ce qu’il était dans l’entre-deux-guerres. En arrivant à la tête du ministère, en juillet 1950, le défi à relever pour François Mitterrand est donc considérable : en finir avec le système colonial et faire vivre l’Union française à l’heure de la République et de ses principes. Défi d’autant plus difficile qu’au cours des mois précédents de nombreux troubles agitèrent les territoires. Il faut donc à la fois réformer et maintenir l’ordre républicain.
François Mitterrand est acquis à l’idée d’une plus large autonomie et n’hésite pas, ministre, à emprunter cette voie. Il mène une courageuse politique d’ouverture à l’égard des leaders nationalistes, notamment du Rassemblement démocratique africain (RDA), ainsi qu’un ambitieux projet de développement économique qui, selon lui, doit régler les problèmes sociaux et, in fine, déboucher sur une solution politique. Le jeune ministre s’attelle alors, pendant l’année où il assume cette charge, à mettre en œuvre son projet réformateur dans lequel figure le lancement ou la poursuite de grands projets de construction dans les ports d’Afrique dont celui d’Abidjan, en Côte d'Ivoire. Ce pays, idéalement située au cœur du golfe de Guinée, possède une très longue façade maritime, sur laquelle la construction d’un grand port débuta en 1938 pour se terminer en juillet 1950.
Quelques mois plus tard, le ministre l’inaugurait en compagnie du président de l’Assemblée de l’Union française, Jacques Fourcade, du gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française, Paul Béchard et des élus du territoire, dont Félix Houphouët-Boigny, chef du RDA.
Pierre Gaudibert
Transcription
(Musique)
Journaliste
Pour inaugurer le nouveau port d’Abidjan en Côte d’Ivoire, Monsieur Fourcade, Président de l’Assemblée de l’Union Française, Monsieur Mitterrand, Ministre de la France d’Outre-Mer, et Monsieur Béchard, Gouverneur de l’AOF, s’étaient spécialement déplacés. Le port d’Abidjan va permettre, en effet, de donner à la Côte d’Ivoire un nouveau développement.(Musique)
Journaliste
La lagune qui baigne le port se trouve maintenant reliée à la mer par un canal de près de trois kilomètres qui fait de l’ancienne baie une rade comparable à celle de Dakar, et va être appelée à jouer un rôle primordial dans l’essor économique du territoire.(Musique)
Journaliste
Au cours des fêtes qui se sont déroulées à l’occasion de cette inauguration, les indigènes ont exécuté la fameuse danse des oiseaux qui boivent, sorte de ballet inséparable des grandes festivités tribales.(Musique)