Changer la vie, l'hymne du PS en 1977
18 juin 1977
02m 19s
Réf. 00139
Notice
Résumé :
Au congrès du Parti socialiste à Nantes, un nouvel hymne socialiste intitulé Changer la vie est présenté aux militants. La chanson est interprétée par Herbert Pagani accompagné par un orchestre dirigé par Mikis Theodorakis.
Type de média :
Date de diffusion :
18 juin 1977
Personnalité(s) :
Thèmes :
Éclairage
Les 17 et 18 juin 1977, le Parti socialiste est réuni en congrès au parc des expositions de la Beaujoire à Nantes. Ce grand rassemblement s'ouvre dans un contexte favorable aux partis de gauche qui ont triomphé aux élections municipales de mars 1977. La gauche a remporté 155 des 221 villes de plus de 30 000 habitants. Cependant, la part grandissante du Parti socialiste dans les scrutins locaux (cantonales de 1976, municipales de 1977) inquiète le Parti Communiste qui souhaite renégocier le programme commun établi en 1972. George Marchais insiste afin d'obtenir plus de nationalisations et une hausse du SMIC. Les négociations sont prévues pour la rentrée de septembre 1978.
Au terme du congrès, Mikis Theodorakis (à la musique) et Herbert Pagani (pour les paroles) présentent Changer la vie, un hymne pour le Parti socialiste commandé par François Mitterrand. Ce chant célèbre les idées réformistes du Parti socialiste. La lutte contre les puissances de l'argent reste l'idée centrale ("libérer nos vies des chaînes de l'argent"). Mais désormais, les idées révolutionnaires et "les lendemains qui chantent" sont abandonnés au profit de l'idée de "changer la vie, ici et maintenant". Cet hymne apparaît comme une tentative d'alternative aux chants révolutionnaires traditionnels des partis de gauche (L'Internationale, Le Temps des cerises).
Cette chanson permet également au Parti socialiste de s'attacher les services de Mikis Theodorakis, un compositeur internationalement reconnu (symphonies, bande originale de Zorba le Grec en 1964) et engagé dans la lutte contre la dictature des colonels en Grèce entre 1967 et 1974. Quant à Herbert Pagani, il s'agit d'un artiste issu d'une famille libyenne-juive qui a connu le succès en Italie en traduisant des artistes francophones comme Brel et Ferré. Il incarne bien l'idéal cosmopolite voulu par le Parti socialiste.
Au terme du congrès, Mikis Theodorakis (à la musique) et Herbert Pagani (pour les paroles) présentent Changer la vie, un hymne pour le Parti socialiste commandé par François Mitterrand. Ce chant célèbre les idées réformistes du Parti socialiste. La lutte contre les puissances de l'argent reste l'idée centrale ("libérer nos vies des chaînes de l'argent"). Mais désormais, les idées révolutionnaires et "les lendemains qui chantent" sont abandonnés au profit de l'idée de "changer la vie, ici et maintenant". Cet hymne apparaît comme une tentative d'alternative aux chants révolutionnaires traditionnels des partis de gauche (L'Internationale, Le Temps des cerises).
Cette chanson permet également au Parti socialiste de s'attacher les services de Mikis Theodorakis, un compositeur internationalement reconnu (symphonies, bande originale de Zorba le Grec en 1964) et engagé dans la lutte contre la dictature des colonels en Grèce entre 1967 et 1974. Quant à Herbert Pagani, il s'agit d'un artiste issu d'une famille libyenne-juive qui a connu le succès en Italie en traduisant des artistes francophones comme Brel et Ferré. Il incarne bien l'idéal cosmopolite voulu par le Parti socialiste.
Félix Paties
Transcription
Claude Hervé
Merci Noël Copin, nous vous retrouverons certainement dans nos éditions de la soirée. Hier d’ailleurs, Mikis Theodorakis, à Nantes, Mikis Theodorakis, le compositeur grec a présenté officiellement le nouvel hymne socialiste qui s’intitule Changer la vie, sur des paroles d’Herbert Pagani. Le compositeur grec a lui-même dirigé l’interprétation de cette oeuvre devant un public enthousiaste de plus de 4000 personnes.(Musique)
Mikis Theodorakis
Quand François Mitterrand, il y a une année, m’a commandé cet hymne-là, j’étais très fier et très honoré ! Et je n’ai pas hésité parce que je crois que la musique c’est un langage, comme on dit, international. Donc j’ai fait une musique comme vous dites grecque, mais je crois que tout qui est très national est très international en même temps. Comme La Marseillaise, c’est un hymne international, n’est-ce pas ? Alors donc, et après, j’ai pensé aussi à ce symbole, n’est-ce pas, d’unir dans un hymne les cultures et surtout les luttes de deux peuples.(Musique)