Inauguration de la Pyramide du Louvre
04 mars 1988
19m 35s
Réf. 00155
Notice
Résumé :
En direct du chantier de la pyramide du Louvre, William Leymergie et Patricia Charnelet reçoivent le président François Mitterrand qui vient de l'inaugurer.
Type de média :
Date de diffusion :
04 mars 1988
Personnalité(s) :
Éclairage
Le 4 mars 1988, François Mitterrand inaugure la pyramide du Louvre, symbole du projet du Grand Louvre. Lancé en 1981, sur proposition de Jack Lang, ce projet consiste à améliorer les circulations des visiteurs dans le musée et à récupérer l'aile Richelieu occupée par le Ministère des Finances. Ce projet fait partie des grands travaux engagés au cours du premier septennat : la Géode et le parc de la Villette, l'Opéra Bastille, le ministère des Finances à Bercy, l'arche de la Défense. Cependant, certains projets mis en place par François Mitterrand étaient déjà décidés par son prédécesseur Valéry Giscard d'Estaing (La Villette, Orsay, Institut du Monde Arabe).
Selon François Mitterrand, pour le projet du Grand Louvre, "il fallait adapter les temps modernes aux monuments anciens". En effet, la circulation des visiteurs à l'intérieur des espaces du musée et à l'extérieur du bâtiment doit être complètement repensée afin d'accueillir des touristes toujours plus nombreux. En 1983, après une présélection d'Émile Biasini, François Mitterrand opte pour le projet de l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. Le projet de Pei a séduit le président pour plusieurs raisons : la simplicité des formes architecturales (pyramide), la modernité des matériaux (verre et acier) et l'ingéniosité du nouvel accès par la place Napoléon qui permet de desservir de manière centrale tous les espaces du musée. Dans la presse, le projet déchaîne les passions pendant plusieurs mois.
Lors de l'interview, François Mitterrand se dit très fier et très exalté à l'idée de contribuer à la réorganisation d'un lieu aussi important que le Louvre. Il explique que le Louvre était le lieu où le royaume de France s'est créé sous la houlette du roi Philippe Auguste. "Je suis de ceux qui croient profondément (...) qu'une politique culturelle est à la base de toute autre politique, qu'il faut que les Français se retrouvent dans leur histoire, dans leur art, leur passé, pour qu'ils sachent mieux avoir l'ambition de leur avenir".
Les journalistes l'interrogent alors sur les coûts des travaux. François Mitterrand répond que les travaux permettent de créer de l'emploi dans des secteurs en déprises (métiers d'arts) et qu'ils vont permettre d'accueillir des touristes toujours plus nombreux. Il reconnaît des retards dans la livraison dus à la cohabitation : le Ministre des Finances Édouard Balladur semble retarder au maximum le moment du déménagement dans le nouveau ministère de Bercy.
Mitterrand revient ensuite sur l'ensemble de son action dans le domaine de la culture et du patrimoine. Il explique que les crédits du patrimoine ont augmenté et qu'il a favorisé la restauration des cathédrales d'Amiens, de Reims, de Bourges, de Bordeaux et de Strasbourg. Il explique ensuite que plus de 1000 bibliothèques ont été créées et 100 musées de province ont été rénovés ou créés (Maison de la bande dessinée à Angoulême, Maison de la photo à Arles)
Enfin l'interview se conclut par une question sur la candidature ou non de François Mitterrand pour un second septennat. William Leymergie commence par lui demander s'il a terminé son travail. Mitterrand lui répond : "je n'ai pas fini mon travail, je vois où vous voulez en venir, par rapport à ce que nous voyons, puisque nous sommes encore sur un chantier". A un mois et demi seulement des élections présidentielles, François Mitterrand ne s'est toujours pas déclaré candidat. Mais, cette cérémonie d'inauguration de la pyramide du Louvre, qui n'est encore qu'un chantier, et qui n'ouvrira qu'en avril 1989, montre bien la posture de président candidat adoptée par François Mitterrand. Mais François Mitterrand se justifie et veut être président jusqu'au dernier moment : "je ne suis pas candidat, je veux garder mon autorité le plus longtemps possible". En conclusion, il affirme que sa décision est prise et qu'il l'annoncera au moment opportun.
Selon François Mitterrand, pour le projet du Grand Louvre, "il fallait adapter les temps modernes aux monuments anciens". En effet, la circulation des visiteurs à l'intérieur des espaces du musée et à l'extérieur du bâtiment doit être complètement repensée afin d'accueillir des touristes toujours plus nombreux. En 1983, après une présélection d'Émile Biasini, François Mitterrand opte pour le projet de l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. Le projet de Pei a séduit le président pour plusieurs raisons : la simplicité des formes architecturales (pyramide), la modernité des matériaux (verre et acier) et l'ingéniosité du nouvel accès par la place Napoléon qui permet de desservir de manière centrale tous les espaces du musée. Dans la presse, le projet déchaîne les passions pendant plusieurs mois.
Lors de l'interview, François Mitterrand se dit très fier et très exalté à l'idée de contribuer à la réorganisation d'un lieu aussi important que le Louvre. Il explique que le Louvre était le lieu où le royaume de France s'est créé sous la houlette du roi Philippe Auguste. "Je suis de ceux qui croient profondément (...) qu'une politique culturelle est à la base de toute autre politique, qu'il faut que les Français se retrouvent dans leur histoire, dans leur art, leur passé, pour qu'ils sachent mieux avoir l'ambition de leur avenir".
Les journalistes l'interrogent alors sur les coûts des travaux. François Mitterrand répond que les travaux permettent de créer de l'emploi dans des secteurs en déprises (métiers d'arts) et qu'ils vont permettre d'accueillir des touristes toujours plus nombreux. Il reconnaît des retards dans la livraison dus à la cohabitation : le Ministre des Finances Édouard Balladur semble retarder au maximum le moment du déménagement dans le nouveau ministère de Bercy.
Mitterrand revient ensuite sur l'ensemble de son action dans le domaine de la culture et du patrimoine. Il explique que les crédits du patrimoine ont augmenté et qu'il a favorisé la restauration des cathédrales d'Amiens, de Reims, de Bourges, de Bordeaux et de Strasbourg. Il explique ensuite que plus de 1000 bibliothèques ont été créées et 100 musées de province ont été rénovés ou créés (Maison de la bande dessinée à Angoulême, Maison de la photo à Arles)
Enfin l'interview se conclut par une question sur la candidature ou non de François Mitterrand pour un second septennat. William Leymergie commence par lui demander s'il a terminé son travail. Mitterrand lui répond : "je n'ai pas fini mon travail, je vois où vous voulez en venir, par rapport à ce que nous voyons, puisque nous sommes encore sur un chantier". A un mois et demi seulement des élections présidentielles, François Mitterrand ne s'est toujours pas déclaré candidat. Mais, cette cérémonie d'inauguration de la pyramide du Louvre, qui n'est encore qu'un chantier, et qui n'ouvrira qu'en avril 1989, montre bien la posture de président candidat adoptée par François Mitterrand. Mais François Mitterrand se justifie et veut être président jusqu'au dernier moment : "je ne suis pas candidat, je veux garder mon autorité le plus longtemps possible". En conclusion, il affirme que sa décision est prise et qu'il l'annoncera au moment opportun.
Félix Paties
Transcription
William Leymergie
Retour au Louvre, le président de la République a donc inauguré ce matin la fameuse pyramide que vous apercevez derrière nous, alors certes l'édifice n'est pas complètement terminé, il ne sera ouvert au public, c'est-à-dire à vous quand vous passerez par Paris ou si vous habitez la région, que dans quelques mois, mais la structure de verre est bel et bien là, ces 200 tonnes qui sont au-dessus de nos têtes et qui constitueront, si vous voulez, le hall d'accueil de l'entrée unique du futur plus grand musée du monde.Patricia Charnelet
Et en réalité, il ne s' agit là, vous allez le comprendre très vite que la partie visible de l'énorme chantier situé pour l'essentiel sous terre. Reportage Jean-Michel Mercurol.Jean-Michel Mercurol
La réalisation du Grand Louvre, un projet cher à François Mitterrand, il l'a engagé dans les tout premiers mois de son septennat, la pyramide de verre aujourd'hui achevée, le chef de l'État vient tout naturellement l'inaugurer. A ses côtés, François Léotard mais aussi l'architecte Pei choisi personnellement par François Mitterrand pour ériger ce qui restera sans doute comme une oeuvre maîtresse des années 80.(Silence)
Jean-Michel Mercurol
François Mitterrand a longuement admiré les perspectives, la transparence, la légèreté d'une structure qui pèse tout de même 95 tonnes. Sous la pyramide, qui constitue en fait le hall d'accueil du Grand Louvre, les espaces ouverts dans la cour Napoléon, à la fois carrefour pour les autres bâtiments du musée et équipements qui feront du Louvre un musée fonctionnel, le disputant en modernité à ses rivaux étrangers.(Silence)
Jean-Michel Mercurol
François Mitterrand a parcouru ces espaces en saluant les ouvriers qui y ont travaillé et puis il a décoré de la Légion d' honneur l'architecte Pei.(Silence)
Jean-Michel Mercurol
Monsieur Pei, un Chinois naturalisé américain et pour qui le Grand Louvre est le projet le plus important de sa vie.(Silence)