Candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1965
10 septembre 1965
01m 27s
Réf. 00169
Notice
Résumé :
Dans une déclaration, François Mitterrand, après avoir annoncé sa candidature, en précise le but.
Date de diffusion :
10 septembre 1965
Source :
ORTF
(Collection:
Inter actualités de 13H00
)
Personnalité(s) :
Éclairage
Ce document audio retranscrit un extrait de l’annonce de la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1965. C’est un événement marquant pour lui et pour la gauche, car il s’agit de sa première candidature aux élections présidentielles et face au général de Gaulle, président de la République sortant.
Car si François Mitterrand a été une personnalité politique importante de la IVe République - plusieurs fois ministre, président de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) -, il connait, depuis son opposition au retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958, une véritable traversée du désert. Il en sort grâce aux élections législatives de 1962 qui lui permettent de retrouver son siège de député de la Nièvre, parmi une gauche déconfite face à un parti gaulliste triomphant.
Depuis que De Gaulle, la même année, a proposé d’élire le président de la République au suffrage universel direct, tous les regards se tournent alors vers la prochaine échéance électorale. François Mitterrand est l’un des premiers à avoir saisi le sens de cette présidentialisation du régime, les batailles se jouant – et se gagnant – désormais entre deux hommes. Il lui faut donc devenir le principal opposant à la droite.
Dès 1963, il crée alors le Comité d’action institutionnel, fédération de clubs républicains et progressistes, qui deviendra bientôt la Convention des institutions républicaines (CIR). Le voici donc revenu sur le devant de la scène.
Pour l’élection présidentielle de 1965, François Mitterrand comprend que l’équation politique de la Ve République rend indispensable de s’entendre à gauche avec le PCF pour parvenir au pouvoir. Aussi quand, en juin 1965, Gaston Defferre échoue à regrouper la gauche non communiste, la mécanique mitterrandienne se met en place. Son entourage prend discrètement contact avec Waldeck Rochet - premier secrétaire du PCF -, Guy Mollet pour la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et Pierre Mendès France. Pour des raisons différentes, les trois accordent leur soutien au candidat Mitterrand.
Toutes les conditions sont donc réunies pour que ce dernier annonce sa candidature. Il choisit de le faire quelques heures avant la propre déclaration du général de Gaulle. Résolu à « s’opposer à l’arbitraire du pouvoir », François Mitterrand signifie ainsi que la campagne se réduira à un face à face. Petit à petit, le candidat récolte des soutiens et la campagne, réalisée avec peu de moyens, est un succès.
Cette course à la présidentielle allait réserver des surprises, puisque le 5 décembre, contre toute attente, François Mitterrand met au 1er tour le général de Gaulle en ballottage. Si ce dernier remportera finalement l’élection au second tour - avec 55,2 % des voix -, François Mitterrand acquit une véritable stature nationale et devint alors le candidat de la gauche.
Car si François Mitterrand a été une personnalité politique importante de la IVe République - plusieurs fois ministre, président de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) -, il connait, depuis son opposition au retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958, une véritable traversée du désert. Il en sort grâce aux élections législatives de 1962 qui lui permettent de retrouver son siège de député de la Nièvre, parmi une gauche déconfite face à un parti gaulliste triomphant.
Depuis que De Gaulle, la même année, a proposé d’élire le président de la République au suffrage universel direct, tous les regards se tournent alors vers la prochaine échéance électorale. François Mitterrand est l’un des premiers à avoir saisi le sens de cette présidentialisation du régime, les batailles se jouant – et se gagnant – désormais entre deux hommes. Il lui faut donc devenir le principal opposant à la droite.
Dès 1963, il crée alors le Comité d’action institutionnel, fédération de clubs républicains et progressistes, qui deviendra bientôt la Convention des institutions républicaines (CIR). Le voici donc revenu sur le devant de la scène.
Pour l’élection présidentielle de 1965, François Mitterrand comprend que l’équation politique de la Ve République rend indispensable de s’entendre à gauche avec le PCF pour parvenir au pouvoir. Aussi quand, en juin 1965, Gaston Defferre échoue à regrouper la gauche non communiste, la mécanique mitterrandienne se met en place. Son entourage prend discrètement contact avec Waldeck Rochet - premier secrétaire du PCF -, Guy Mollet pour la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et Pierre Mendès France. Pour des raisons différentes, les trois accordent leur soutien au candidat Mitterrand.
Toutes les conditions sont donc réunies pour que ce dernier annonce sa candidature. Il choisit de le faire quelques heures avant la propre déclaration du général de Gaulle. Résolu à « s’opposer à l’arbitraire du pouvoir », François Mitterrand signifie ainsi que la campagne se réduira à un face à face. Petit à petit, le candidat récolte des soutiens et la campagne, réalisée avec peu de moyens, est un succès.
Cette course à la présidentielle allait réserver des surprises, puisque le 5 décembre, contre toute attente, François Mitterrand met au 1er tour le général de Gaulle en ballottage. Si ce dernier remportera finalement l’élection au second tour - avec 55,2 % des voix -, François Mitterrand acquit une véritable stature nationale et devint alors le candidat de la gauche.
Pierre Gaudibert
Transcription
Présentateur 1
Actualité politique française : les élections présidentielles. Il s’agit là d’un rappel, on a appris hier une nouvelle candidature, celle de Monsieur François Mitterrand. Monsieur Mitterrand a, en effet, annoncé hier qu’il serait candidat, quelques instants après la conférence de presse du chef de l’État.Présentateur 2
Pour Monsieur Mitterrand, les propos tenus hier par le président de la République soulignent l’incompatibilité d’humeur qui existe entre le Général de Gaulle et la démocratie. Monsieur Mitterrand rappelle qu’il a approuvé et soutenu la candidature de Monsieur Defferre, mais qu’après son retrait, il n’était pas possible de laisser plus longtemps se prolonger une situation qui fait le jeu du système. C’est pourquoi Monsieur Mitterrand a décidé d’être le candidat des républicains, je cite, résolu à combattre le pouvoir personnel.Présentateur 1
Oui, nous allons d’ailleurs écouter Monsieur François Mitterrand lorsqu’il précise le but de sa candidature.François Mitterrand
Une telle décision ne saurait se fonder seulement sur le refus d’un mode ou d’une méthode de gouvernement. Elle se justifie aussi et surtout par les perspectives qu’elle ouvre à la Nation. Il va de soi qu’il s’agit essentiellement, pour moi, d’opposer à l’arbitraire du pouvoir, au nationalisme chauvin et au conservatisme social, le respect scrupuleux de la loi et des libertés, la volonté de saisir toutes les chances de l’Europe et le dynamisme de l’expansion, ordonnée par la mise en oeuvre d’un plan démocratique.(Silence)