Yasser Arafat en visite à Paris
02 mai 1989
02m 57s
Réf. 00268
Notice
Résumé :
Le chef de l'OLP Yasser Arafat est arrivé à Paris pour une rencontre avec François Mitterrand.
Type de média :
Date de diffusion :
02 mai 1989
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Yasser Arafat est reçu officiellement par la France en tant que président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) pour un voyage de deux jours, du 2 au 4 mai 1995. Il rencontre le Président, ainsi que le Premier ministre Michel Rocard, le ministre des Affaires étrangères Roland Dumas et enfin Pierre Mauroy, Premier secrétaire socialiste.
Cette visite est critiquée et condamnée par les représentants de la communauté juive de France et une partie de l’opposition. Elle s’inscrit cependant dans la continuité de la diplomatie gaullo-giscardienne envers la Palestine, et marque l’aboutissement d’un long processus de normalisation entre l’OLP et la communauté internationale, dont la France.
Ainsi, si François Mitterrand est connu pour être un « grand ami d’Israël », dans son célèbre discours du 4 mars 1982 à la Knesset (Parlement israélien), tout un réaffirmant cette amitié, il déclare que « le dialogue suppose que chaque partie puisse aller jusqu'au bout de son droit, ce qui, pour les Palestiniens comme pour les autres, peut, le moment venu, signifier un Etat ». Par ailleurs, entre 1982 et 1989, l’OLP accepte les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU, reconnaissant ainsi implicitement l’existence d’Israël avant de le faire clairement. En décembre 1988 et janvier 1989, Yasser Arafat est reçu au grand jour par le pape et le roi d’Espagne, tandis que le bureau de l’OLP à Paris est été élevé au rang de « délégation générale de la Palestine ».
Au moment de cette visite, les relations franco-palestiniennes sont ainsi bien plus apaisées qu’en 1974, quand François Mitterrand, leader de l’opposition, avait rencontré au Caire pour la première fois le leader palestinien, encore considéré comme un terroriste illégitime.
A l'issue de cet entretien de 1989, l'Elysée publie un communiqué indiquant qu'"au cours de l'entretien, M. François Mitterrand a noté que le maintien en vigueur de la Charte de l'OLP adoptée en 1964 était contraire sur des points importants [1] au programme politique adopté le 15 novembre 1988 par le Conseil national palestinien d'Alger et qu'il convenait, à ses yeux, de mettre les choses au net ". Le soir même, le leader palestinien fait une déclaration restée célèbre lors d’une interview sur TF1, indiquant nettement, que cette charte est « caduque ».
[1] La reconnaissance d’Israël notamment
Pour aller plus loin, voir le document François Mitterrand au Caire.
Cette visite est critiquée et condamnée par les représentants de la communauté juive de France et une partie de l’opposition. Elle s’inscrit cependant dans la continuité de la diplomatie gaullo-giscardienne envers la Palestine, et marque l’aboutissement d’un long processus de normalisation entre l’OLP et la communauté internationale, dont la France.
Ainsi, si François Mitterrand est connu pour être un « grand ami d’Israël », dans son célèbre discours du 4 mars 1982 à la Knesset (Parlement israélien), tout un réaffirmant cette amitié, il déclare que « le dialogue suppose que chaque partie puisse aller jusqu'au bout de son droit, ce qui, pour les Palestiniens comme pour les autres, peut, le moment venu, signifier un Etat ». Par ailleurs, entre 1982 et 1989, l’OLP accepte les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU, reconnaissant ainsi implicitement l’existence d’Israël avant de le faire clairement. En décembre 1988 et janvier 1989, Yasser Arafat est reçu au grand jour par le pape et le roi d’Espagne, tandis que le bureau de l’OLP à Paris est été élevé au rang de « délégation générale de la Palestine ».
Au moment de cette visite, les relations franco-palestiniennes sont ainsi bien plus apaisées qu’en 1974, quand François Mitterrand, leader de l’opposition, avait rencontré au Caire pour la première fois le leader palestinien, encore considéré comme un terroriste illégitime.
A l'issue de cet entretien de 1989, l'Elysée publie un communiqué indiquant qu'"au cours de l'entretien, M. François Mitterrand a noté que le maintien en vigueur de la Charte de l'OLP adoptée en 1964 était contraire sur des points importants [1] au programme politique adopté le 15 novembre 1988 par le Conseil national palestinien d'Alger et qu'il convenait, à ses yeux, de mettre les choses au net ". Le soir même, le leader palestinien fait une déclaration restée célèbre lors d’une interview sur TF1, indiquant nettement, que cette charte est « caduque ».
[1] La reconnaissance d’Israël notamment
Pour aller plus loin, voir le document François Mitterrand au Caire.
Judith Bonnin
Transcription
William Leymergie
Le Président du comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine a donc été reçu dans la matinée par le Président de la République, Monsieur François Mitterrand. La dernière fois que les deux hommes s’étaient rencontrés, c’était en 1975 au Caire, François Mitterrand était alors Premier Secrétaire du Parti Socialiste. Le chef de l’OLP doit rester quarante-huit heures à Paris.Patricia Charnelet
Et le Président de la République souhaite aborder au moins trois sujets avec lui, le droit d’Israël à vivre en sécurité, les perspectives de négociations au Proche Orient et l’avenir de la région dans l’hypothèse de la création d’un État Palestinien. Le résumé de cette matinée avec Martine Laroche-Joubert en direct de l’Élysée.(Silence)
Martine Laroche-Joubert
L’aéroport d’Orly ce matin. Bouquets offerts par des enfants palestiniens, accueillis par Thierry de Beaucé, Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères, une réception mi-chaleureuse mi-protocolaire pour Yasser Arafat. À onze heures vingt, il pénètre dans la cour de l’Élysée dans une voiture qui porte à l’avant le drapeau Palestinien. Il sort, très souriant, décontracté et dans sa tenue habituelle, keffieh sur la tête, vareuse kaki, mais, semble-t-il, sans le pistolet incrusté d’or qu'il ne le quitte jamais. Sur le perron, il est accueilli par le chef du protocole et non par François Mitterrand lui-même ; il est en effet reçu ici en tant que Président de l’OLP et non en Chef d’État, ce qui explique aussi l’absence de Garde Républicaine. Yasser Arafat est accompagné d’Ibrahim Souss, le représentant de l’OLP à Paris et de Farouk Kaddoumi, son Ministre des Affaires Étrangères. François Mitterrand l’attend dans son bureau. Ils ont discuté pendant près d’une heure et demie et, semble-t-il, surtout sur la Conférence Internationale de Paix au Moyen-Orient. On ignore encore si les élections à Gaza et en Cisjordanie ont été évoquées entre Yasser Arafat et le Président de la République. Yasser Arafat semblait très heureux à la sortie, un entretien très réussi a-t-il déclaré, un entretien en faveur de la paix.(Bruit)