En montagne sans ma voiture

13 janvier 2008
02m 25s
Réf. 00046

Notice

Résumé :

A l'heure où les stations de ski enregistrent des fréquentations maximales, l'association de défense de la nature Mountain Wilderness lance un concours "mobilité douce", pour inciter les skieurs à utiliser les transports en commun. Démonstration avec des lauréats du concours de l'an dernier. Le reportage présente le cas de figure d'amis qui se rendent dans une station en bus, et qui effectuent ensuite leurs courts trajets à vélo.

Date de diffusion :
13 janvier 2008
Source :

Éclairage

Dans un contexte de changement climatique global et de crise économique au niveau mondial, les pratiquants et/ou usagers de la montagne peuvent agir à leur échelle en modifiant leurs pratiques de loisir par exemple. La « montagne autrement » est l'un des credos de l'association de protection de la montagne, Mountain Wilderness. Depuis 2007, cette association internationale, dont le siège de la structure associative française est basée à Grenoble, organise un concours de « mobilité douce » avec pour objectif de faire changer les habitudes en récompensant les plus belles sorties en montagne au moyen de déplacements dits doux.

Le reportage, diffusé sur France 3, met en scène les gagnants du concours de 2007 ; ces derniers veulent montrer que l'on peut faire du ski de randonnée sans utiliser sa voiture : un pari et une gageure que d'associer ces deux pratiques. On suit les étapes de cette démonstration : le groupe d'amis grenoblois s'est donné rendez-vous à la gare routière de la ville. Ils ne prennent pas la voiture, mais le vélo, le bus et pédalent encore avant de pouvoir chausser les skis. L'une des participantes interrogées, membre de l'association Mountain Wilderness, met en avant la spécificité de la démarche pour pratiquer des activités en montagne en laissant la voiture au garage... Utiliser les mobilités douces (transports en commun, vélo, marche) implique de raisonner « à l'envers » : il ne faut pas choisir son itinéraire et chercher comment s'y rendre, mais d'abord sélectionner une destination en fonction des transports disponibles et adapter ensuite sa sortie du jour aux horaires et conditions. Ces contraintes ne semblent pas en être pour les amis qui profitent du voyage en bus pour se reposer et réviser l'itinéraire. Le reportage met l'accent sur la convivialité de ce type de sortie et sur l'aspect organisationnel. En effet, il faut être un peu astucieux pour arrimer les skis sur les vélos, ranger tout le matériel (skis, chaussures, sac, vélos) dans la soute du bus. L'exemple de sortie en montagne choisi pour illustrer la démarche est un peu extrême et demande effectivement une organisation importante du fait du matériel très encombrant.

Outre, le concours « changer d'approche », le site internet de Mountain Wilderness met en ligne ses conseils ainsi que des idées de sortie sans voiture . L'association encourage aussi l'écotourisme pour découvrir les montagnes. D'autres sites internet font également une place aux itinéraires et topo réalisables en transports en commun.

En matière d'accessibilité des stations de ski en mobilité douce, le département de l'Isère est bien placé (le reportage lui assure d'ailleurs une bonne publicité), avec ses lignes de bus Transaltitude au départ de la gare routière de Grenoble et du Grésivaudan. Le forfait de ski peut être dans certains cas couplé avec le ticket de bus

La Métro (Communauté d'agglomération de Grenoble) a elle aussi développé une démarche en faveur des mobilités douces. Elle édite, en partenariat avec le SIPAVAG (1), un guide de balades autour de l'agglomération accessibles en tramway et bus. Le reportage met également l'accent sur l'économie réalisée : deux euros le ticket de bus. Il est important de noter que ces lignes sont fortement subventionnées par le conseil général. Le tarif des transports en commun pouvant aussi être un frein, notamment pour un petit groupe, lorsqu'il n'est pas financé par les collectivités locales.

(1) SIPAVAG : syndicat mixte pour la protection et l'aménagement des franges vertes de l'agglomération grenobloise, a pour vocation de faire découvrir les milieux naturels de l'agglomération.

Bibliographie :

- Changer d'approche : écomobilité et écotourisme en montagne [en ligne]. Disponible sur : www.changerdapproche.org

Pour aller plus loin :

- http://www.mountainwilderness.fr/decouvrir/nos-campagnes/changer-d-approche-la-montagne-54/concours

- http://www.lametro.fr/TPL_CODE/TPL_ACTUALITE/PAR_TPL_IDENTIFIANT/526/style/inverse/xts/000000/xtor/RSS-1/xtdt/23103825/8-info-actualite-grenoble.htm

Lauranne Jacob

Transcription

Christian Deville
Avec la neige fraiche et le grand soleil, vous avez été nombreux à vous rendre en station aujourd’hui, et sûrement, avez-vous pris votre voiture. Des déplacements pointés du doigt par les écologistes, se rendre en montagne sans voiture, est-ce possible ? Et pour la deuxième année consécutive, l’association Mountain Wilderness lance un concours intitulé Mobilité Douce. Une manière d’inciter les usagers de la montagne à utiliser les transports en commun. Démonstration avec des lauréats du concours de l’année dernière, Françoise Guais, Yves-Marie Glo.
Françoise Guais
Gare routière de Grenoble, des skis fixés sur un vélo, une arrivée qui ne passe pas inaperçue. Vous venez de loin ?
Jérôme Pianta
De chez moi.
Françoise Guais
C’est-à-dire ?
Jérôme Pianta
Place Championnet, c’est à cinq, dix minutes d’ici, c’est le centre ville.
Françoise Guais
Ce groupe de copains, ce sont des adeptes de la mobilité douce en montagne. Autrement dit, oublier la sacro-sainte voiture pour imaginer d’autres modes de déplacement, moins polluants, moins stressants. Une démarche différente, un raisonnement différent.
Laurence Roussel
On ne choisit pas vraiment son sommet, puis on regarde comment s’y rendre. Mais aujourd’hui, la démarche en transport en commun est plutôt de regarder quels sont les points accessibles, puis de choisir ce qu’on va pouvoir faire ensuite.
(Bruit)
Françoise Guais
Pour atteindre le point de départ de leur randonnée, les amis ont donc choisi le bus, moyen de transport très économique. Certes, ranger vélos et skis dans la soute demande une certaine organisation. Mais une fois confortablement installés, discussions sur l’itinéraire, casse-croûte, dodo, qu’il est doux de ne rien faire pendant que le bus se hisse dans la montagne.
Laurence Roussel
La contrainte, c’est sûr qu’il faut se plier à des horaires, mais c’est un rapport au temps qui est différent. Les transports en commun, ce n’est pas perdre son temps mais c’est vraiment prendre son temps. Il y a un côté ludique aussi dans le fait de se dire, qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qui nous est accessible à partir de ce point de départ ?
Françoise Guais
Et pour les quatre amis, après une dernière petite liaison à vélo, le choix s’est porté sur l’ascension du Moucherotte. Vélos, bus, skis, la démarche peut paraître extrême, mais le message de Mountain Wilderness est simple, osez vous affranchir de la voiture. Non seulement c’est bon pour la planète, mais vous ferez des découvertes.