Le Salon de l'Aménagement en Montagne

Depuis l'exposition internationale de la houille blanche et du tourisme (1925), mais surtout depuis les années 1950, Grenoble capitale des Alpes et ville olympique a construit son image sur la technologie et l'innovation. Parmi les événements phares qui s'y tiennent et qui relient ces deux dimensions, le Salon de l'Aménagement de la Montagne (SAM) incarne la modernité de la montagne : une modernité associée aux activités liées à l'exploitation touristique de ces territoires. Dans la concurrence âpre qui se joue dans ce secteur économique, le SAM veut assurer à Grenoble en particulier et à la France en général un rôle de leader, de modèle et de vitrine pour ces industries.

Le SAM se tient tous les deux ans (années paires) en alternance avec l'Interalpin d'Innsbruck. Le partenariat entre les deux villes remonte à leur jumelage en 1964 et à la création conjointe en 1974 des deux salons. Cette organisation permet de nouer la complémentarité entre les villes, qui se relayent dans ce rôle de vitrine mondiale pour ce domaine. Consacré à la 16ème édition, celle de 2004, le reportage traduit bien tous les objectifs et les ambitions d'une telle manifestation, pour les organisateurs comme pour les participants. Salon des professionnels de la Montagne et des industries dédiées à ces territoires, il regroupe des entreprises à la taille, à l'ancienneté et à la notoriété très variées. Les exemples choisis par le journaliste chargé du reportage pointent cette diversité qui va de très petites PME innovantes, proposant des systèmes quasi expérimentaux et cherchant dans ce salon les clients nationaux et internationaux aux grandes entreprises dont le seul nom évoquent le dynamisme alpin. Si les classiques Pomagalski, Rossignol, Kässbohrer qui font la réputation et contribuent à l'économie du bassin grenoblois sont très connus par les Isérois spectateurs de ce reportage, le journaliste a privilégié des PME inconnues comme Prisme ou Millet (entreprise qui a trouvé un procédé de ré engazonnement artificiel). L'accent est mis sur des technologies qui rappellent aussi bien la tradition et le savoir-faire grenoblois (le transport par câble) que les plus récentes, issues des nouvelles activités sportives (via ferrata, pratique sportive sur une paroi rocheuse équipée avec des câbles, échelles, pitons...) et de l'intérêt pour l'environnement. A chaque fois les témoignages insistent sur la façon dont toutes ces productions dédiées aux territoires montagnards peuvent être adaptés à d'autres espaces, c'est à dire d'autres marchés, urbains et internationaux. En 2004, l'Asie, les pays de l'Est et la Russie sont parmi les pays cibles, qui représentent à la fois un espoir de clientèle que cherchent à attirer les stations (présentes sur le Salon mais que le reportage n'évoque pas), comme des territoires à équiper.

Longtemps salon réservé aux seuls professionnels, le SAM tend à s'ouvrir à un public élargi, depuis que l'environnement (et l'insertion de ces industries dans une logique environnementale), le développement durable et les nouvelles activités du sport « vert » sont devenus le credo du discours des organisateurs. En 2010, ces thématiques innervent toutes les présentations, que ce soit les affiches des stands, les prospectus des entreprises représentées et d'une manière générale toute la communication orale, visuelle et écrite. Pour pérenniser ces Salons spécialisés et leur position mondiale, un partenariat plus institutionnel a été signé entre Innsbruck et Grenoble en 2011. Une manière aussi pour Alpexpo de se positionner comme espace d'exposition original et d'envergure au sein de la région Rhône-Alpes, bien doté en ce domaine.