Canons à neige et manque d'eau : exemple à La Clusaz
Notice
Reportage sur les stations de ski qui souffrent de la sécheresse en montagne et doivent produire de la neige artificielle. La matière première de cette neige de culture est l'eau. Exemple à La Clusaz, où la neige de culture est utilisée depuis 1992. Des retenues d'eau ont été conçues pour alimenter les canons. Bien qu'elle soit récupérée en suivant un protocole, l'eau pompée se raréfie également.
- Europe > France > Rhône-Alpes > Haute-Savoie > La Clusaz
Éclairage
La neige de culture est apparue au début des années 1990. Jusqu'alors les reportages sur les canons à neige balayaient les inquiétudes en mettant en avant les résultats plutôt rassurants des études scientifiques. Les journalistes contrebalançaient également les effets quelque peu perturbants sur la végétation en montrant que cette neige artificielle permettait de maintenir une activité pour les stations de moyenne altitude (environ 1200m) et de sauver des emplois ; mieux encore, ces fabricants, spécialistes du froid industriel, étaient Français.
Ce reportage est intéressant car il comporte deux parties : une vidéo sur une station de Haute-Savoie, La Clusaz (1200m d'altitude) avec l'interview du directeur des remontées mécaniques, Pierre Lestas (également président des domaines skiables de France), et l'interview de Jean Peytavin, responsable Ressources en eau à l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse.
La première partie, sur fond d'images, explique que les stations souffrent à cause de la sécheresse et du manque de neige. Celles-ci connaissent des difficultés à satisfaire les vacanciers qui demandent sans cesse des domaines plus larges et bien enneigés. Cette vidéo démontre alors que l'utilisation de cette neige de culture est une nécessité économique : « les vacances de février représentent 40% du chiffre d'affaires de l'année » ! Le directeur des remontées mécaniques rassure le téléspectateur en expliquant que les retenues d'eau spécialement conçues pour alimenter ces canons à neige respectent un protocole, mais rien dans la vidéo ne nous explique de quel protocole il s'agit.
Une fois la vidéo, plutôt encenseuse, terminée, le journaliste enchaine avec la deuxième partie du reportage : l'interview d'un responsable Ressources en eau de l'Agence de l'eau. Le discours est tout autre : on sent une inquiétude non pas sur les réserves en elles-mêmes mais sur la façon dont elles sont alimentées et quand elles le sont. Ainsi le pompage est fait la plupart du temps dans de petits ruisseaux, mettant de ce fait en péril le milieu aquacole ; il est également réalisé lors de périodes critiques pour les nappes phréatiques.
L'interview se termine sur une note alarmante : les canons absorbent « 20 millions de m3 » d'eau. Ce chiffre n'est peut-être pas très parlant mais il représente la consommation d'eau potable d'une ville entière : celle de Grenoble ! Il est à noter qu'en moins de sept ans la consommation d'eau pour cette neige de culture a été multipliée par deux (cette consommation était de 10 millions de m3 en 2004).