L'anniversaire du parc du massif des Écrins
Notice
Le Parc National des Écrins fête son 15ème anniversaire. Il s'agit du plus grand espace protégé français. Une de ses missions, en plus de la protection du lieu, est la sauvegarde de l'emploi des locaux. Mais, du fait de l'exode rural, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et sont remplacés peu à peu par les touristes. Le massif des Écrins est très attractif car il offre de grands espaces protégés pour pratiquer la randonnée. Il est aussi le 2ème pôle d'alpinisme français.
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Éclairage
Le reportage, réalisé en 1989 à l'occasion du 15ème anniversaire du Parc Naturel des Écrins, est une évocation de ce qui a justifié sa création et de ce qui caractérise, 15 ans après, l'essentiel de son attractivité. La naissance de ce parc au début des années 1970, soutenue par les associations naturalistes et les alpinistes, est voulue avant tout pour la sauvegarde d'un contexte reconnu comme exceptionnel. Cette reconnaissance s'est faite dès le début du siècle avec l'initiative, en 1913, d'un premier « parc national de La Bérarde » qui s'étendait alors aux montagnes des fonds de vallée du Valgaudemar, de la Vallouise et du Vénéon, à partir de terrains acquis par l'État au titre de la « Restauration des terrains en montagne ». Cette initiative pionnière, puisqu'il n'existe pas à l'époque de statut juridique et législatif aux parcs nationaux, contribuera à forger l'identité des Écrins. Mais la réputation de ce massif est aussi due pour une large part à son attractivité touristique. Le film n'évoque pas le tourisme hivernal centré sur les stations qui occupe pourtant déjà une place de choix dans les années 1980 avec des stations comme celles des Deux Alpes ou Orcières Merlette. C'est à d'autres pratiques qui ont fondé la réputation du massif que le reportage est essentiellement consacré : celles de la randonnée et de l'alpinisme. Le parc des Écrins joue de sa double image de territoire accessible à tous : de nombreux sentiers pour une marche en famille avec la « petite » randonnée, et de vastes espaces pour un tourisme d'itinérance sur des circuits qui comptent parmi les « classiques » (Vieux Chaillol ou GR54).
Le film débute en mobilisant les paroles de ces randonneurs visiblement sous le charme de ces éléments emblématiques d'une montagne de découverte (vallons sculptés par les glaciers, les alpages, les refuges, les sentiers balisés...), dont les images donnent ensuite toute la typicité. Une large place est faite ensuite aux paysages d'altitude, dont le commentateur souligne qu'il est fait de plus de 120 sommets qui dépassent les « 3 000 m ». Ces sommets dont l'ascension est restée célèbre, et notamment ceux de la Meije ou de la barre des Écrins, qui avec le point culminant du parc à 4 102 m d'altitude, forment des territoires mythiques de l'alpinisme.
Finalement, une place est faite aux gestionnaires du parc à travers le chef de secteur de la vallée du Valgaudemar. Une courte interview qui témoigne des points positifs de la présence des services du parc dans ce territoire à travers ses missions d'animation, de protection des milieux, de valorisation patrimoniale et par l'accueil du public. Des missions qui se sont imposées par volonté de l'État à des populations qui, les premières années, ont eu du mal à les accepter. La reconnaissance du parc s'est finalement faite, attribuée au travail quotidien de ses agents, mais sans doute aussi à l'évolution des institutions elles-mêmes. Sur ce point le reportage ne fait pas mention d'un événement qui aurait pu ne concerner que le Parc des Écrins mais qui eut finalement un retentissement bien plus large, celui de l'inauguration de la Maison du parc à Vallouise par le Président de la République, le 27 août 1977. Valéry Giscard d'Estaing fit à cette occasion un discours dit "de Vallouise", en faveur de la montagne "vivante, active et protégée". Discours qui posa les principes fondamentaux de la politique montagne privilégiant de « faire du sur mesure, et non pas appliquer aveuglément un règlement ou une norme nationale ». À la politique dirigiste doit alors succéder l'élaboration de projets de territoire et l'adhésion des populations. Des principes nouveaux qui s'appliquent à tous les territoires à partir des lois de décentralisation et de la loi Montagne du début des années 1980. Des principes qui trouvent leur prolongement dans la période récente à travers la loi « Parcs » du 14 avril 2006 qui les étend désormais aux Parcs Nationaux en imposant une nouvelle gouvernance fondée sur la rédaction en partenariat État/collectivités d'un projet collectif (une charte).