Plan de prévention à Noirmoutier
09 octobre 2012
02m 01s
Réf. 00234
Notice
Résumé :
Un plan de prévention des risques d'inondation va être présenté aux habitants de l'Île de Noirmoutier. Située trois mètres sous le niveau de la mer, la vulnérabilité de celle-ci est connue. Cela n'effraie pourtant pas les personnes interviewées. Mais dans un contexte de pression immobilière, il s'agit aussi d'initier les nouveaux habitants aux risques calculés.
Type de média :
Date de diffusion :
09 octobre 2012
Source :
FR3
(Collection:
19 20. Edition Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
L’île de Noirmoutier est un territoire très particulier. Sa côte ouest, sur l’océan, est constituée d’un système plage-dune dont la genèse est totalement naturelle. C’est là que se sont développés les villages paysans. C’est sur cette façade que les autorités luttent depuis plus d’un siècle contre l’érosion, marine et éolienne, des plages et des dunes. Aujourd’hui, les offensives répétées des houles, de plus en plus agressives, amaigrissent un peu plus les dunes. En revanche, la côte est de l’île, qui regarde la baie de Bourgneuf a été totalement créée par l’homme. Les polders qui y ont été aménagés aux XVIIIe et XIXe siècles sont constitués de digues qu’il faut entretenir pour limiter les risques de submersion. Le niveau des océans qui s’élève régulièrement pose la question de l’adaptation de la taille de ces digues. C’est néanmoins coûteux et en cas de rupture accidentelle, plus la digue est haute, plus la violence de la submersion est à craindre. L’île de Noirmoutier n’ayant pas été touchée par la tempête Xynthia, c’est plutôt l’oubli et le sentiment que des solutions restent possible qui semble prévaloir, quand bien même l’île a connu une quarantaine de submersions depuis le XIe siècle.
Il faut repartir du passé. Le 1er janvier 1979, l’île de Noirmoutier avait vu près de 500 ha submergés suite à une brèche ouverte dans la digue du polder de Sébastopol, sur la côte est de la commune de Barbâtre. Toute la plaine sud de l’île, située sous le niveau de la mer, a alors été submergée. Les débats autour du Plan de Prévention des Risques Littoral (PPRL) mettent aux prises deux conceptions de la vie en bord de mer. Les tenants d’une nécessaire adaptation face aux changements graduels (montée des océans, érosion) et en prévision d’événements extrêmes (submersion, rupture de digues ou de dunes) sont regroupés au sein d’associations environnementalistes. Les élus et une partie des insulaires proposent plutôt de poursuivre le développement du bâti, en misant sur l’entretien des digues et l’enrochement des dunes, en s’engageant aussi à former et à informer les nouveaux venus des risques encourus sur le territoire.
Le chemin emprunté par l’Etat, par l’intermédiaire de ses services déconcentrés (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) est donc très étroit. En 2012, il consiste à préparer un document réglementaire opposable aux programmes d’urbanisme, et qui tienne compte des positions des uns et des autres. La méthode s’appuie essentiellement sur les cotes d’altitude du terrain insulaire. Elle ne tient compte ni de la mémoire ni des analyses historiques menées autour de ces événements. Considéré comme un frein au développement de l’île, en 2016 le PPRL de Noirmoutier n’a toujours pas été validé. En l’absence d’obligation légale, les permis de construire continuent d’être délivrés sans tenir compte de la réévaluation du risque intervenue dans la plupart des territoires littoraux, après Xynthia.
Il faut repartir du passé. Le 1er janvier 1979, l’île de Noirmoutier avait vu près de 500 ha submergés suite à une brèche ouverte dans la digue du polder de Sébastopol, sur la côte est de la commune de Barbâtre. Toute la plaine sud de l’île, située sous le niveau de la mer, a alors été submergée. Les débats autour du Plan de Prévention des Risques Littoral (PPRL) mettent aux prises deux conceptions de la vie en bord de mer. Les tenants d’une nécessaire adaptation face aux changements graduels (montée des océans, érosion) et en prévision d’événements extrêmes (submersion, rupture de digues ou de dunes) sont regroupés au sein d’associations environnementalistes. Les élus et une partie des insulaires proposent plutôt de poursuivre le développement du bâti, en misant sur l’entretien des digues et l’enrochement des dunes, en s’engageant aussi à former et à informer les nouveaux venus des risques encourus sur le territoire.
Le chemin emprunté par l’Etat, par l’intermédiaire de ses services déconcentrés (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) est donc très étroit. En 2012, il consiste à préparer un document réglementaire opposable aux programmes d’urbanisme, et qui tienne compte des positions des uns et des autres. La méthode s’appuie essentiellement sur les cotes d’altitude du terrain insulaire. Elle ne tient compte ni de la mémoire ni des analyses historiques menées autour de ces événements. Considéré comme un frein au développement de l’île, en 2016 le PPRL de Noirmoutier n’a toujours pas été validé. En l’absence d’obligation légale, les permis de construire continuent d’être délivrés sans tenir compte de la réévaluation du risque intervenue dans la plupart des territoires littoraux, après Xynthia.
Thierry Sauzeau