Réunion aquaculture à Bouin
31 octobre 1987
02m 30s
Réf. 00219
Notice
Résumé :
Les assises professionnelles de l'aquaculture se sont tenues à Bouin afin de développer le secteur, avec l'aide des collectivités territoriales. En partenariat avec l'IFREMER, plusieurs projets sont à l'étude mais, si les formations sont au point, l'installation de nouveaux professionnels est souvent difficile.
Type de média :
Date de diffusion :
31 octobre 1987
Source :
FR3
(Collection:
FR3 Pays de Loire actualités édition de Nantes
)
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
Le littoral nord de la Vendée, autour de la baie de Bourgneuf, est caractérisé par la quasi absence de système plage–dune : les côtes sont basses et marquées par deux paysages complémentaires, la vasière côté mer et le marais maritime, côté terre. Ces marais de Bouin et de Noirmoutier sont le fruit d’un intense travail humain, débuté au Moyen-âge et destiné à convertir les vasières en salines. A partir du XVIIIe siècle, une nouvelle phase d’aménagements s’est enclenchée. A l’avant des anciennes salines, on a pratiqué l’endiguement des vasières, afin d’assécher un foncier dédié à l’élevage et à la céréaliculture. Au XXe siècle, la crise des salines a ouvert la voie au développement de l’aquaculture. Depuis 1947, la baie de Bourgneuf constitue un bassin d’activité original marqué par la présence de chenaux navigables, qui permettent aux aquaculteurs (ostréiculteurs en majorité) de passer en douceur de la mer où ils pratiquent le captage et l’élevage (viviers et parcs) à la terre où ils s’adonnent à l’élevage et à l’affinage (claires et fossés).
En 1987, les 800 entreprises ostréicoles de la baie travaillaient sur 1.100 ha. de foncier, entre terre et mer. Elles livraient au marché 12.000 tonnes d’huîtres creuses (ostrea gigas dite huître japonaise) ce qui est resté un plafond pour cette production limitée par les capacités nutritives du milieu. En conséquence, la structure du métier était marquée par la pluriactivité : 80% des entreprises s’étendaient sur moins de 2 ha. et l’ostréiculture n’était pour ces petits acteurs qu’une activité complémentaire voire marginale. Les années 1982–1988 ayant vu l’effondrement des stocks de moules, l’aquaculture nord vendéenne était à la recherche de solutions de diversification. Réunie à Bouin sous la présidence de l’élu noirmoutrin Jacques Oudin, vice-président du Conseil général, conseiller régional et sénateur de Vendée, l’assemblée du syndicat interprofessionnel (SIMDAP) s’inscrit dans ce contexte.
Parmi les pistes de diversification, la possibilité de réhabiliter ou de convertir une partie du foncier aquacole a occupé les instances professionnelles et de recherche (Ifremer) au tournant des années 1980-1990. Il s’agissait d’explorer les possibilités offertes par l’élevage des crevettes, ou bien des bars et des daurades, dans les marais, mais aussi de promouvoir la culture des algues alimentaires ou des palourdes dans les parcs sur l’estran ou même en pleine mer. Au-delà du discours volontariste de l’élu stratège, prêt à défendre les demandes de la profession au sein des assemblées dont il cumulait les mandats, il y avait une liste d’obstacles et de verrous à lever, dont le reportage rend bien compte.
Un premier obstacle résidait dans les mentalités. Des décennies de routine et d’ancrage identitaire des métiers traditionnels de l’aquaculture ne favorisaient pas l’accueil de jeunes fraîchement sortis du lycée maritime de Guérande. Le monde des pluriactifs ayant appris « sur le tas » était rétif à l’intégration de jeunes diplômés, surtout s’ils venaient d’ailleurs. Cette barrière mentale a entraîné des refus de vente ou de transmission de l’outil de production – le foncier – à des repreneurs, d’autant que le contexte touristique poussait à différer les décisions, dans l’attente d’éventuelles plus-values. C’était manifeste à Noirmoutier. Il y avait aussi les inconnues liées aux problèmes de cohabitation d’espèces au sein d’écosystèmes fermés ou semi-fermés. Le témoignage de Marc Béguin, éleveur de palourdes, rend bien compte des difficultés économiques qui en résultaient : il fallait compter dix ans avant que l’activité ne devienne rentable. Son pronostic s’est confirmé : hors ostréiculture, l’aquaculture est restée marginale en Vendée, loin de la référence européenne offerte par la pisciculture scandinave.
En 1987, les 800 entreprises ostréicoles de la baie travaillaient sur 1.100 ha. de foncier, entre terre et mer. Elles livraient au marché 12.000 tonnes d’huîtres creuses (ostrea gigas dite huître japonaise) ce qui est resté un plafond pour cette production limitée par les capacités nutritives du milieu. En conséquence, la structure du métier était marquée par la pluriactivité : 80% des entreprises s’étendaient sur moins de 2 ha. et l’ostréiculture n’était pour ces petits acteurs qu’une activité complémentaire voire marginale. Les années 1982–1988 ayant vu l’effondrement des stocks de moules, l’aquaculture nord vendéenne était à la recherche de solutions de diversification. Réunie à Bouin sous la présidence de l’élu noirmoutrin Jacques Oudin, vice-président du Conseil général, conseiller régional et sénateur de Vendée, l’assemblée du syndicat interprofessionnel (SIMDAP) s’inscrit dans ce contexte.
Parmi les pistes de diversification, la possibilité de réhabiliter ou de convertir une partie du foncier aquacole a occupé les instances professionnelles et de recherche (Ifremer) au tournant des années 1980-1990. Il s’agissait d’explorer les possibilités offertes par l’élevage des crevettes, ou bien des bars et des daurades, dans les marais, mais aussi de promouvoir la culture des algues alimentaires ou des palourdes dans les parcs sur l’estran ou même en pleine mer. Au-delà du discours volontariste de l’élu stratège, prêt à défendre les demandes de la profession au sein des assemblées dont il cumulait les mandats, il y avait une liste d’obstacles et de verrous à lever, dont le reportage rend bien compte.
Un premier obstacle résidait dans les mentalités. Des décennies de routine et d’ancrage identitaire des métiers traditionnels de l’aquaculture ne favorisaient pas l’accueil de jeunes fraîchement sortis du lycée maritime de Guérande. Le monde des pluriactifs ayant appris « sur le tas » était rétif à l’intégration de jeunes diplômés, surtout s’ils venaient d’ailleurs. Cette barrière mentale a entraîné des refus de vente ou de transmission de l’outil de production – le foncier – à des repreneurs, d’autant que le contexte touristique poussait à différer les décisions, dans l’attente d’éventuelles plus-values. C’était manifeste à Noirmoutier. Il y avait aussi les inconnues liées aux problèmes de cohabitation d’espèces au sein d’écosystèmes fermés ou semi-fermés. Le témoignage de Marc Béguin, éleveur de palourdes, rend bien compte des difficultés économiques qui en résultaient : il fallait compter dix ans avant que l’activité ne devienne rentable. Son pronostic s’est confirmé : hors ostréiculture, l’aquaculture est restée marginale en Vendée, loin de la référence européenne offerte par la pisciculture scandinave.
Thierry Sauzeau