Visite de Jacques Chirac en Vendée

28 juin 1990
01h 02m 04s
Réf. 00588

Notice

Résumé :
Jacques Chirac, président du RPR, a rencontré militants et acteurs locaux en Vendée. Lors d'un débat, il a appelé à l'union de l'opposition, puis il est allé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie pour échanger avec Annette Roux, PDG de Bénéteau. Il s'est ensuite rendu à Noirmoutier avec Jacques Oudin avant d'inaugurer une plaque commémorative et d'assister à la signature d'un contrat Région-Ville.
Date de diffusion :
28 juin 1990

Éclairage

En 1990 Jacques Chirac, ancien Premier ministre de 1986 à 1988, ancien candidat aux deux élections présidentielles de 1981 et 1988 remportées par François Mitterrand, prépare déjà activement la prochaine échéance de 1995. Son déplacement en Vendée s’inscrit dans une série de voyages en province destinés à tester sa popularité et à prendre le pouls du pays. Il est ici dans un environnement très favorable ; les élus lui sont largement acquis et les foules sont au rendez-vous.
Cependant ses appels insistants à l’unité de la droite et du centre ont un objectif plus précis : permettre à son camp d’engranger le maximum de succès aux élections cantonales de 1992, puis aux élections législatives de 1993 qui constituent autant d’étapes cruciales dans sa longue marche vers l’Élysée. Or, en Vendée, il existe des rivalités anciennes au sein d’une droite hégémonique. Rivalités de personnes d’abord, d’où l’abondance de candidats Divers droite qui tentent leur chance en dehors des grands partis (parfois avec succès) : rivalités aussi entre le Rassemblement pour la République (RPR) mieux implanté sur la côte et l’Union pour la démocratie française (UDF) dont Philippe de Villiers porte encore l’étiquette à l’époque. Celui-ci est en train de devenir le leader incontesté du Bocage depuis son élection en 1988 comme président du conseil général du département.
Malgré sa réelle popularité, Jacques Chirac ne réussira jamais à faire prévaloir en Vendée une union qui se réalise autour de son parti. En 1993 un seul député RPR est élu contre quatre sous l’étiquette UDF) ; de même, en 2002 où l’unité de candidature enfin réalisée a bénéficié au Mouvement pour la France (MPF) qui fait élire trois députés contre un seul RPR (et un UDF). À la présidentielle de 1995 Philippe de Villiers arrivera même en tête du premier tour. Certes ce dernier a toujours affirmé se situer dans le cadre de la majorité présidentielle sous les deux mandats de Jacques Chirac à la tête de l’État. Mais il se comporte davantage en compagnon de route qu’en simple relais du Président. Son absence de la compétition présidentielle de 2002 permet à Jacques Chirac d’obtenir en Vendée, au premier tour, l’un de ses meilleurs scores départementaux avec 24.93% des voix, creusant un écart de plus de dix points avec son challenger socialiste Lionel Jospin. Mais cette première place ne doit pas masquer une évaporation partielle des électeurs villiéristes vers Jean-Marie Le Pen.

Transcription

Présentateur
La visite de Jacques Chirac en Vendée pour son dernier déplacement avant les vacances. Le Président du RPR a rencontré de nombreux amis qu’il compte dans ce département. Au plan politique, les questions concernant la création de la confédération de l’opposition était bien sûr sur toutes les lèvres. Compte-rendu de cette visite, Marie-Christine Dupé, Max Sire.
Marie-Christine Dupé
Depuis plusieurs mois, l’invitation des élus vendéens était lancée et c’est par les hasards du calendrier au lendemain de la création du l’Union pour la France que Jacques Chirac effectue ce déplacement. Ainsi, hier soir, au cours d’un dîner débat aux Sables-d’Olonne, Jacques Chirac a confirmé que le temps est venu de faire taire les divergences pour préparer l’offensive.
Jacques Chirac
Sur le plan politique, nous voyons une certaine agitation se développer partout au détriment de la réflexion et de l’action. Que ce soit au sein d’un Parti Socialiste qui se dégrade de façon irréversible dans la mesure où il est engagé dans une difficile querelle de succession ; ou que ce soit dans une opposition indiscutablement majoritaire dans notre pays, mais qui n’en finit pas de s’unir et de répondre à cette exigence simple et qui, pourtant, est comprise par toutes les Françaises et les Français ; à savoir que l’union fait la force et la désunion la faiblesse.
Marie-Christine Dupé
Après la soirée avec les militants, c’est à Saint-Gilles-Croix-de-Vie que Jacques Chirac a poursuivi son voyage en Vendée, avec tout d’abord une visite au chantier Beneteau, sous la conduite d’Annette Roux. Puis, Jacques Chirac, accompagné de Jacques Oudin, s’est rendu sur l’île de Noirmoutier. Si déjà, il était surpris de l’affluence au dîner débat de la veille, la foule l’attendait encore devant les Halles. Avec quelques jours de retard, une plaque commémorative de l’appel du Général de Gaulle a été ensuite dévoilée au Monument aux Morts. Enfin, aux salorges, Jacques Chirac a été le témoin de la signature officielle d’un contrat région ville, le tout premier du genre en France. La présence amicale de Jacques Chirac dans le département était une excellente occasion pour lancer ce programme.