Restrictions d'eau
24 juin 2003
01m 39s
Réf. 00229
Notice
Résumé :
Du fait de la sécheresse qui sévit en Vendée, le préfet a pris des mesures d'interdiction de prélèvement dans les cours d'eau aux niveaux d'étiage bas. L'alimentation en eau potable n'est pas concernée. La situation n'est pour autant pas encore alarmante, les barrages soient encore pleins à 80%.
Type de média :
Date de diffusion :
24 juin 2003
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Éclairage
La canicule d'août 2003 a été exceptionnelle par sa durée (deux semaines) entre le 1er et le 15 août, par son intensité et son extension géographique. Au départ, on a eu affaire à une situation météorologique des plus classiques en été. Les hautes pressions dominaient sur l'Europe de l'Ouest, amenant de l'air chaud et sec en provenance du sud de la Méditerranée. C’est la stabilité du phénomène sur plusieurs mois qui a créé une situation inédite, en maintenant un obstacle au passage des perturbations pluvieuses ou orageuses. Une montagne d’air chaud a alors entraîné un « phénomène de blocage » et l'été 2003 reste le plus chaud jamais observé depuis 1950. Dès le printemps, la situation des nappes phréatiques et des sources des rivières vendéennes a donné de réels signes d’inquiétude au réseau de surveillance des ressources en eau (Observatoire départemental de l’eau, créé en 2000) qui a été mis en alerte.
Il faut dire que les précipitations de l'année 2003 étaient très inférieures à la moyenne. En Vendée, entre février et septembre, soit sur plus de 8 mois, seuls 30 jours ont reçu plus de 1 mm de pluie. Dès le printemps, le littoral ainsi que la moitié sud du département ont été particulièrement touchés avec l’assèchement des terres agricoles et des retards de croissance pour les cultures. On y a enregistré une pluviométrie déficitaire de 20 à 50% par rapport à la normale. Baigneurs et pêcheurs en ont ressenti les effets sur leurs activités de loisirs, à mesure que le fond des échelles de crues était atteint. En juin 2003, la préfecture de Vendée a donc pris un arrêté de restriction des prélèvements d'eau entre 12 heures et 20 heures, à l'adresse des agriculteurs et des particuliers. En effet, les niveaux d'étiage étaient très bas dans la plupart des cours d'eau. Fleuves courts (Vie, Payré) ou rivières ordinaires (Yon, Vendée, Autize), la Vendée ne peut compter que sur de modestes bassins versants pour son approvisionnement en eau. C’est pourquoi dès les années 1990, le département avait mis en place une série de barrages pour stocker l’eau en amont du réseau hydrographique (Apremont, Le Jaunay, Sorin, Le Grouin, Le Marillet, Mervent) par pompage hivernal dans les nappes souterraines.
En juin, ces barrages étaient encore à 80% de leur capacité mais on a tout de même strictement interdit les pompages dans les cours d’eau. Il s’agissait tout simplement d’en appeler au civisme face à une situation qui pouvait devenir critique. Le développement touristique du littoral et du Marais poitevin, tous les deux concernés par les niveaux d’étiage les plus bas, suscitaient en effet les inquiétudes des autorités. En effet, la distribution d’eau potable en Vendée dépend à 90% de ces barrages-réservoirs. Le printemps ayant laissé place à l’été de la canicule, la Vendée a connu un pic de surmortalité important : +65% par rapport au nombre de décès attendus dans le département (moyenne nationale + 12%). Parmi les leçons de l’été 2003, on peut d’abord citer la modernisation des réseaux d’adduction, qui a réduit de 20% à 7% la déperdition entre les pompages et la distribution. L’agriculture, qui absorbe 80% des ressources, a également été soumise à des protocoles de gestion plus stricts incluant la prohibition de l’irrigation diurne. La tension autour de la ressource en eau reste une préoccupation dans un contexte de changements climatiques qui conduit à envisager, pour l’avenir, des sécheresses plus intenses et plus fréquentes.
Il faut dire que les précipitations de l'année 2003 étaient très inférieures à la moyenne. En Vendée, entre février et septembre, soit sur plus de 8 mois, seuls 30 jours ont reçu plus de 1 mm de pluie. Dès le printemps, le littoral ainsi que la moitié sud du département ont été particulièrement touchés avec l’assèchement des terres agricoles et des retards de croissance pour les cultures. On y a enregistré une pluviométrie déficitaire de 20 à 50% par rapport à la normale. Baigneurs et pêcheurs en ont ressenti les effets sur leurs activités de loisirs, à mesure que le fond des échelles de crues était atteint. En juin 2003, la préfecture de Vendée a donc pris un arrêté de restriction des prélèvements d'eau entre 12 heures et 20 heures, à l'adresse des agriculteurs et des particuliers. En effet, les niveaux d'étiage étaient très bas dans la plupart des cours d'eau. Fleuves courts (Vie, Payré) ou rivières ordinaires (Yon, Vendée, Autize), la Vendée ne peut compter que sur de modestes bassins versants pour son approvisionnement en eau. C’est pourquoi dès les années 1990, le département avait mis en place une série de barrages pour stocker l’eau en amont du réseau hydrographique (Apremont, Le Jaunay, Sorin, Le Grouin, Le Marillet, Mervent) par pompage hivernal dans les nappes souterraines.
En juin, ces barrages étaient encore à 80% de leur capacité mais on a tout de même strictement interdit les pompages dans les cours d’eau. Il s’agissait tout simplement d’en appeler au civisme face à une situation qui pouvait devenir critique. Le développement touristique du littoral et du Marais poitevin, tous les deux concernés par les niveaux d’étiage les plus bas, suscitaient en effet les inquiétudes des autorités. En effet, la distribution d’eau potable en Vendée dépend à 90% de ces barrages-réservoirs. Le printemps ayant laissé place à l’été de la canicule, la Vendée a connu un pic de surmortalité important : +65% par rapport au nombre de décès attendus dans le département (moyenne nationale + 12%). Parmi les leçons de l’été 2003, on peut d’abord citer la modernisation des réseaux d’adduction, qui a réduit de 20% à 7% la déperdition entre les pompages et la distribution. L’agriculture, qui absorbe 80% des ressources, a également été soumise à des protocoles de gestion plus stricts incluant la prohibition de l’irrigation diurne. La tension autour de la ressource en eau reste une préoccupation dans un contexte de changements climatiques qui conduit à envisager, pour l’avenir, des sécheresses plus intenses et plus fréquentes.
Thierry Sauzeau