Le camping modèle de La Garangeoire en Vendée

07 septembre 1966
04m 55s
Réf. 00505

Notice

Résumé :
Michel Kerautem, agriculteur, vient d'aménager un camping tout confort sur un ancien domaine agricole de Saint-Julien-des-Landes. Dans un cadre vallonné à 12 km de la mer, le site dispose des équipements de base mais aussi d'un terrain de tennis, de chevaux pour l'équitation, d'un dériveur et d'un étang où la pêche est permise. Les campeurs se disent satisfaits de l'ambiance familiale et de l'accueil.
Date de diffusion :
07 septembre 1966

Éclairage

La Vendée est un département aux paysages très contrastés et le littoral n’échappe pas à cette diversité. Ainsi les dunes littorales bordent-elles les plages qu’elles séparent de vastes espaces où s’étendent les marais. Là, les paysages salés succèdent aux terres douces, à mesure que l’on se rapproche des côtes anciennes, dont la mer s’est retirée depuis le début des temps médiévaux. A partir des années 1960, on a densifié les usages sur la côte en vue de faciliter l’accès aux plages et d’urbaniser les dunes peu à peu gagnées à une économie résidentielle saisonnière. Les marais ont quant à eux poursuivi une trajectoire différente, basée sur l’agriculture et l’élevage, mais ils ne sont pas restés à l’écart de toute modernisation pour autant.
Situé dans l’arrière-pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le domaine de La Garangeoire est centré sur une demeure bourgeoise édifiée en 1842, propriété de la famille de Kerautem. Autour de cette demeure, on trouvait dans les années 1960 un complexe agricole constitué de granges, d’étangs, de bois et de terres agricoles. La famille de Kerautem qui dirigeait ce domaine, constatait la lente érosion des revenus agricoles. Cependant, son adhésion et sa participation à un centre de gestion à vocation agricole marquait bien sa volonté de chercher en dehors d’un cadre routinier et local, des solutions pour s’adapter à une ruralité que marquait de plus en plus l’intégration dans le Marché Commun européen. C’est grâce à cette ingénierie collective que la faisabilité d’un camping à la ferme a été étudiée, vérifiée et que l’aventure a été tentée.
Situé dans un agréable cadre vallonné, à 12 km de la mer, le site était bien situé pour profiter du flux de vacanciers. Ses clients étaient attirés par la plage mais peu désireux de se mêler à la foule et en recherche de séjours de qualité, à des prix très modérés. Outre les équipements de base, le camping de La Garangeoire proposait dès 1964 son terrain de tennis, quelques chevaux pour des randonnées équestres, un dériveur sur les étangs où la pêche au coup était favorisée grâce à une pisciculture rationnelle. Pour cela, il aura fallu aux Kerautem de l’audace, des conseils et l’exemple des châteaux anglais, qui ouvraient déjà leurs portes au public. Une chaîne volontaire française, Les Castels, cherchait alors à populariser le concept afin de contribuer à la préservation du patrimoine. Interviewé en 1966, M. de Kerautem pouvait expliquer comment son entreprise était la solution idéale aux limites des modèles balnéaire et agricole du moment. Ses campeurs satisfaits de l'ambiance familiale et de l'accueil étaient loin de se douter qu’ils participaient à la naissance d’une entreprise aujourd’hui florissante et toujours dirigée par la même famille. La propriété s'étend aujourd’hui sur 200 hectares dont 20 hectares pour le terrain de camping et propose 357 emplacements, dont 151 restent réservés au camping traditionnel.
Thierry Sauzeau

Transcription

(Silence)
(Musique)
Journaliste
Monsieur Le Chatelier, qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser particulièrement à La Garangeoire ?
Monsieur Le Chatelier
Eh bien, Monsieur de Kerautem est, depuis 4 ans, adhérent du centre de gestion. Et à l’occasion d’une visite à la Garangeoire, nous avons vu avec l’exploitant combien ce cadre vallonné, cette situation un peu exceptionnelle à 12 kilomètres de la mer pouvait permettre à l’exploitant de vendre des loisirs aux touristes de plus en plus nombreux. Nous avons vu que la création d’un camping, et Monsieur de Kerautem vous montrera tout à l’heure, apporterait à l’exploitation pas mal de choses intéressantes et que finalement, l’un vivrait de l’autre. L’économie de l’exploitation est la vocation propre de notre centre. Mais nous sommes amenés parfois à faire chez des adhérents des études particulières, comme celles-ci, pour voir toutes les conséquences qui peuvent résulter d’une transformation aussi importante que celle-là. Monsieur de Kerautem a parié sur l’avenir et je crois qu’il est gagnant.
(Musique)
Journaliste
À première vue, le terrain de camping que vous avez aménagé dans votre propriété ressemble à tous ceux qu’on peut trouver ailleurs.
Michel Kerautem (de)
Oui, cher Monsieur, seulement, pratiquement, nous avons ici des installations supplémentaires. Non seulement il y a les sanitaires équipés avec lavabos, douches et lavoirs à linge et à vaisselle, avec eau chaude, mais en plus, ce qui caractérise notre terrain, ce sont les possibilités sportives. C’est ainsi que nous avons actuellement le tennis à la disposition des touristes, et en plus du tennis, nous avons l’équitation. L’équitation est ici possible avec nos trois chevaux et ces chevaux sont recherchés, demandés par une clientèle qui est en majorité féminine. Nous avons 50 % de clientèle féminine. De plus, sur les étangs, il y a un bateau à voile qui permet aux débutants de faire leurs premières armes et ensuite, ils peuvent aller au bord de la mer à 12 kilomètres d’ici pour y parfaire leur enseignement. D’autre part, la pêche à la ligne est très demandée. Cette pêche à la ligne, ici, est possible parce que nos deux étangs sont exploités en pisciculture rationnelle, et ils sont peuplés de gardons en grand nombre, de brochets, d’anguilles, de tanches, de perches, ce qui permet aussi bien la pêche au coup que la pêche au lancer. Enfin, ceux qui désirent pratiquer la baignade le peuvent car la profondeur et la propreté de l’eau est suffisante pour cet effet.
Journaliste
Autre possibilité, je crois, pour les gens qui viennent ici, chez vous, passer leurs vacances, c’est de se procurer sur place des produits naturels et sains chez l’exploitant.
Michel Kerautem (de)
Exactement, et c’est une des raisons importantes de la création de ce camp. Lorsqu’avec le centre de gestion, nous avons vu qu’il était rentable, de faire un circuit alimentaire direct des produits de la ferme aux touristes ; nous avons cherché, en effet, à exploiter cette possibilité de vendre directement nos produits.
Journaliste
Monsieur Pialat, vous êtes un vieux campeur, puisque je crois que votre licence date de 1928 ?
Monsieur Pialat
Oui, ça date de 1928, en effet.
Journaliste
Vous connaissez donc beaucoup de camps en France, quelles sont donc les choses qui vous attirent dans ce camp ?
Monsieur Pialat
Et bien, écoutez, ici, c’est bien simple, d’abord le, l’ambiance n’est pas du…
Inconnue
Familiale.
Monsieur Pialat
Le camp est parfait, puis l’ambiance familiale est merveilleuse. Enfin, Monsieur de Kerautem a été charmant, Madame de Kerautem, ils ont été charmants tous les deux, n’est-ce pas, et…
Inconnue
Il y a le ravitaillement.
Monsieur Pialat
Ils s’occupent de leurs clients, de leurs campeurs, n’est-ce pas, demandant toujours, les premiers jours exactement est-ce que, tout va bien, pas ? Et en même temps, il y a un accueil tout à fait sympathique, n’est-ce pas, à disposition des campeurs pour leur fournir ce qu’il y a ici, dans une ferme. La ferme qui est à 500 mètres d’ici, et qu’il y a, présente absolument toutes les choses au point de vue beurre, lait, œufs, je ne sais pas, les produits potagers, puis, à des prix défiant toute concurrence, ça, c’est intéressant.
(Musique)