L'abbaye de Maillezais
22 août 2005
03m 45s
Réf. 00571
Notice
Résumé :
L'Abbaye de Maillezais a connu du 11e au 16e siècle une importante période de puissance religieuse et politique, contribuant à l'aménagement du marais poitevin et recevant des hôtes de marque tel François Rabelais. En ruines, suite aux Guerres de religion et à son utilisation comme carrière de pierre au 18e siècle, elle fait aujourd'hui l'objet d'une prise en charge par le conseil général de Vendée.
Type de média :
Date de diffusion :
22 août 2005
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Plus grand site historique de la Vendée, l’abbaye-cathédrale de Maillezais doit une partie de sa popularité à l’un des clercs qui y passa quelques années turbulentes, François Rabelais, l’auteur du Pantagruel et du Gargantua.
L’abbaye est édifiée à partir de l’an 1000 et devient rapidement un des lieux essentiels de l’Aquitaine et du Poitou, étant même le lieu où les ducs sont inhumés. En possédant plus d’une cinquantaine d’églises et de nombreux domaines dans le Marais, qu’elle contribue à assécher et façonner, elle contrôle la vie économique et politique de la région, avant de devenir de 1317 à 1648 le siège d’un évêché.
C’est ainsi que Geoffroy d’Estissac devint évêque en 1518. Grand érudit, il prend Rabelais, alors moine à Fontenay-le-Comte, comme secrétaire, le protégeant puisqu’il est suspecté d’hérésie pour posséder des livres écrits en grec. Le séjour à Maillezais permet à Rabelais de quitter l’habit ecclésiastique et d’entamer une toute autre carrière.
L’abbaye est ensuite au cœur des guerres de religion, elle est pillée une première fois en 1562, envahie en 1587, avant d’être confié au chef de guerre et poète, Agrippa d’Aubigné qui est un proche du roi Henri IV. Il en sera le gouverneur pendant longtemps et achève de fortifier les bâtiments, transformant radicalement le plan initial. La remise en état qui suit n’empêche pas qu’en 1629 le siège épiscopal est transféré à La Rochelle. Dès 1666, l’abbaye est abandonnée.
Vendue comme bien national pendant la Révolution, elle sert de carrière pendant plus d’un siècle, avant d’être classée comme monument historique en 1924.
L’abbaye est édifiée à partir de l’an 1000 et devient rapidement un des lieux essentiels de l’Aquitaine et du Poitou, étant même le lieu où les ducs sont inhumés. En possédant plus d’une cinquantaine d’églises et de nombreux domaines dans le Marais, qu’elle contribue à assécher et façonner, elle contrôle la vie économique et politique de la région, avant de devenir de 1317 à 1648 le siège d’un évêché.
C’est ainsi que Geoffroy d’Estissac devint évêque en 1518. Grand érudit, il prend Rabelais, alors moine à Fontenay-le-Comte, comme secrétaire, le protégeant puisqu’il est suspecté d’hérésie pour posséder des livres écrits en grec. Le séjour à Maillezais permet à Rabelais de quitter l’habit ecclésiastique et d’entamer une toute autre carrière.
L’abbaye est ensuite au cœur des guerres de religion, elle est pillée une première fois en 1562, envahie en 1587, avant d’être confié au chef de guerre et poète, Agrippa d’Aubigné qui est un proche du roi Henri IV. Il en sera le gouverneur pendant longtemps et achève de fortifier les bâtiments, transformant radicalement le plan initial. La remise en état qui suit n’empêche pas qu’en 1629 le siège épiscopal est transféré à La Rochelle. Dès 1666, l’abbaye est abandonnée.
Vendue comme bien national pendant la Révolution, elle sert de carrière pendant plus d’un siècle, avant d’être classée comme monument historique en 1924.
Jean-Clément Martin
Transcription
Présentatrice
Depuis près de 1000 ans, elle se dresse en plein coeur du pays, du Marais Poitevin, pardon. L’Abbaye bénédictine de Maillezais, près de Fontenay-le-Comte a été l’un des hauts-lieux de la religion catholique, un enjeu aussi dans les guerres de religion. Sauvé de la destruction totale au XIXe siècle par un archéologue, le site est aujourd’hui entretenu par le Conseil Général de Vendée. Sandrine Gadet et Catherine Sani nous proposent une petite balade dans les ruines de cet édifice roman.(Musique)
Dominique Souchet
Juste avant l’An Mil, Maillezais, c’est une île battue par l’océan. La mer était là, elle était là partout mais elle n’était pas très haute, juste suffisamment pour permettre aux bateaux des Normands de venir piller l’Abbaye. Et donc, elle va, petit à petit, se retirer et on raconte même que c’est lors des Vêpres d’un dimanche de l’été 1460 que, à l’issue des Vêpres, eh bien, les moines s’aperçoivent que la mer a disparu. Et à la place de l’océan, il va y avoir une sorte de marécage, et les moines vont décider, l’Abbaye de Maillezais avec quatre autre abbayes, eh bien, d’aménager ce marécage, de creuser tout un réseau de canaux très sophistiqué ; et c’est ce qui va donner naissance au Marais Poitevin.Journaliste
De l’Abbaye Cathédrale de Maillezais ne reste plus que l’épave d’un navire autrefois flamboyant. Difficile aujourd’hui d’imaginer quelle fut l’influence religieuse et politique de Maillezais entre le XIe et le XVIe siècle. Prépondérante, sans doute, puisque l’édifice fut un enjeu majeur entre catholiques et protestants. Le blé, le sel et les pèlerins ont fait la fortune de Maillezais, sa puissance aussi.Edwin Apps
C’était énormément riche, les revenus de l’Évêque de Maillezais étaient le double de celle de l’Archevêque de Bordeaux, ce qui donne une idée quand même, c’était immense !Journaliste
L’homme qui parle n’est pas un visiteur comme les autres, Edwin Apps est tombé amoureux de Maillezais il y a 30 ans. Il en a raconté et dessiné l’histoire et nous rappelle que nombre de personnages illustres ont vécu ici, comme Rabelais. Il y fut secrétaire d’un Évêque et s’est largement inspiré de son passage parmi les moines pour écrire Gargantua. Et s’il quitta mystérieusement l’Abbaye une nuit, Rabelais le voyageur resta fort attaché à Mallezais.Edwin Apps
Quand il était à Rome, il est toujours, il était toujours très reconnaissant envers l’Évêque ici, d’Estissac. Ils se sont échangés des lettres, et il a envoyé à d’Estissac les graines de salade du jardin du Pape. Parce que d’Estissac a beaucoup aimé les potagers. Et donc, on peut peut-être dire que c’était ici, dans les jardins de Maillezais que les salades romaines ont poussé pour la première fois en France.Journaliste
Le rayonnement culturel et religieux de Maillezais prendra fin avec les guerres de religion. Ruinée, abandonnée, dans les années 1800, l’Abbaye Cathédrale sera même transformée par un agriculteur en carrière de pierre.Dominique Souchet
C’est un destin tragique. En même temps, dans les maisons de Maillezais, tous les villages alentours, à l’occasion d’un chantier, on retrouve un morceau de chapiteau ou une voussure. Au fond, l’Abbaye a essaimé dans toutes les maisons du Bas-Poitou de la Vendée du Sud.(Musique)