Pêcheries restaurées par l'association "Pierres Plates"
05 octobre 2002
02m 07s
Réf. 00599
Notice
Résumé :
L'association "Pierres plates" et ses bénévoles travaillent à la restauration de pêcheries en pierres sèches sur l'Île de Noirmoutier. Si beaucoup d'entre elles sont aujourd'hui en ruines, alors qu'on en comptait autrefois 150, leur souvenir est néanmoins encore bien vivace dans la mémoire collective locale.
Type de média :
Date de diffusion :
05 octobre 2002
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
La mémoire des écluses à poisson est assez bien entretenue dans les grandes îles charentaises (Ré, Oléron) où en dépit des abandons et des destructions, il s’est toujours trouvé des insulaires pour poursuivre la tradition, si bien que les écluses de même que les mareyants (pêcheurs d’écluses) n’y ont jamais disparu. Ce n’est pas le cas à Noirmoutier, où la présence d’un rivage rocheux avait pourtant autorisé la construction de 150 écluses à l’apogée de ces pêcheries, à la fin du XIXe siècle. Le principe de l’écluse consiste à piéger les poissons qui s’aventurent entre ses murs à marée haute, et à les pêcher à pied, une fois la pêcherie vidée sous l’effet du reflux. Dans la société rurale, détenir une écluse, c’était transformer collectivement des journées de travail (construction et entretien du mur) en un outil exploité en commun, à des fins de subsistance.
L’entretien d’une écluse n’était pas une activité de tout repos. Détenir une écluse c’était dégager du temps de travail, pour investir dans une forme de propriété précaire, car combattue à toutes époques, d’abord par la seigneurie, ensuite par l’Etat. En effet, l’occupation du domaine public maritime (l’estran) par des établissements en dur a toujours été prohibée, sans que l’Etat ne se donne les moyens de faire respecter l’interdiction. Le maintien des écluses à poissons est resté dépendant de l’état du marché de la marée. L’épopée sardinière vendéenne, bien représentée à L’Herbaudière, ne manqua pas de rendre le poisson plus abordable dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Sur le marché, la flotte de pêche surclassait le rendement des écluses dont la vocation commerciale s’effaça derrière la fonction d’autosubsistance. Enfin, au XXe siècle, la population insulaire vit peu à peu s'éloigner ses racines paysannes. Sous les coups des deux guerres mondiales, de l'exode rural et du développement du tourisme balnéaire, les écluses disparurent enfin.
Réunissant une poignée de passionnés, la plupart étant originaires du continent, l’association Pierre plates a entrepris en 2002 la restauration d’une écluse située à la Pointe des Charniers, au Petit-Vieil. Elle est rejointe aujourd’hui par L’Observatoire européen de l’estran, qui en a réhabilité une autre à La Guérinière. Les chantiers ont lieu toute l’année, plus particulièrement durant les grandes marées et parfois avec l’assistance technique d’habitants de l’île de Ré. A ce moment là, la pêcherie est complètement découverte et durant un temps assez long pour permettre de travailler à la collecte des pierres provenant d’écluses ruinées et à leur agencement. Les murs d’écluses sont montés à pierres sèches, soudés par les huîtres qui s’y fixent et s’y développent. S’il s’agit désormais de participer à la sauvegarde du patrimoine noirmoutrin, on ne doit pas oublier que des générations d’insulaires ont dû leur subsistance à ces pêcheries, à une époque où marin pêcheur côtier n’était pas encore un métier.
L’entretien d’une écluse n’était pas une activité de tout repos. Détenir une écluse c’était dégager du temps de travail, pour investir dans une forme de propriété précaire, car combattue à toutes époques, d’abord par la seigneurie, ensuite par l’Etat. En effet, l’occupation du domaine public maritime (l’estran) par des établissements en dur a toujours été prohibée, sans que l’Etat ne se donne les moyens de faire respecter l’interdiction. Le maintien des écluses à poissons est resté dépendant de l’état du marché de la marée. L’épopée sardinière vendéenne, bien représentée à L’Herbaudière, ne manqua pas de rendre le poisson plus abordable dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Sur le marché, la flotte de pêche surclassait le rendement des écluses dont la vocation commerciale s’effaça derrière la fonction d’autosubsistance. Enfin, au XXe siècle, la population insulaire vit peu à peu s'éloigner ses racines paysannes. Sous les coups des deux guerres mondiales, de l'exode rural et du développement du tourisme balnéaire, les écluses disparurent enfin.
Réunissant une poignée de passionnés, la plupart étant originaires du continent, l’association Pierre plates a entrepris en 2002 la restauration d’une écluse située à la Pointe des Charniers, au Petit-Vieil. Elle est rejointe aujourd’hui par L’Observatoire européen de l’estran, qui en a réhabilité une autre à La Guérinière. Les chantiers ont lieu toute l’année, plus particulièrement durant les grandes marées et parfois avec l’assistance technique d’habitants de l’île de Ré. A ce moment là, la pêcherie est complètement découverte et durant un temps assez long pour permettre de travailler à la collecte des pierres provenant d’écluses ruinées et à leur agencement. Les murs d’écluses sont montés à pierres sèches, soudés par les huîtres qui s’y fixent et s’y développent. S’il s’agit désormais de participer à la sauvegarde du patrimoine noirmoutrin, on ne doit pas oublier que des générations d’insulaires ont dû leur subsistance à ces pêcheries, à une époque où marin pêcheur côtier n’était pas encore un métier.
Thierry Sauzeau