La côte vendéenne
Notice
Depuis dix ans les promoteurs immobiliers investissent le front de mer vendéen, sur lequel ils bâtissent des barres d'immeubles. Les touristes en colère dénoncent ces dégradations du littoral.
Éclairage
Le tourisme - notamment littoral - tient aujourd'hui une place essentielle dans le secteur tertiaire vendéen (15 % du PIB du département générant des milliers d'emplois). Participant indéniablement à la dynamique économique exceptionnelle du département, dans la seconde moitié du XXe siècle – souvent décrite d'ailleurs comme un "miracle" – le tourisme littoral en Vendée n'est pas nouveau.
Les premières formes du tourisme sont attestées dès 1816 aux Sables-d'Olonne, à travers les bains de mer. Aristocratiques et bourgeoises, les premières stations s'étoffent avec les chemins de fer, mais le sud vendéen est ignoré. En 1914, Les Sables d'Olonne revendiquent comme d'autres, le titre de plus belle plage d'Europe avec une fréquentation de plus de 100 000 estivants, chiffre sans doute à diviser par trois. En 1938, une enquête du Commissariat au tourisme, émanation du Front populaire, évalue à 100 000 estivants la fréquentation des plages de Vendée, 200 000 touristes (incluant ainsi les passages à la journée) 4000 étrangers, 10 000 petits colons (à Saint Hilaire-de-Riez, au Château d'Olonne et à Saint-Gilles ) et 2000 campeurs (aux Sables d'Olonne, Saint-Jean de Monts, La Tranche et à la Guérinière). Dans tous les cas de figure, Les Sables d'Olonne ont une grande longueur d'avance, en taille et équipements : casinos, hippodrome, terrain d'aviation.
Après la Seconde Guerre mondiale, le développement des congés payés, des moyens de communication et l'élévation du niveau de vie se conjuguent dans les années 1950 pour relancer et amorcer un tourisme de masse qui profite essentiellement aux plus vieilles stations. Les années 1970 voient l'explosion du tourisme populaire et des aspirations grandissantes à la petite propriété "les pieds dans l'eau". Ce seront aussi celles des grands équipements qui donnent l'image de la Vendée d'aujourd'hui, avec l'action de promoteurs privés, le plus souvent extérieurs à la région. Le plus célèbre est Merlin qui construit beaucoup à Saint-Hilaire de Riez et Saint-Jean de Monts, donnant son nom à une création de station, Merlin-Plage. A cette période, le littoral au sud des Sables attire de plus en plus.
La Vendée devient ainsi un des grands espaces d'accueil du tourisme balnéaire français - aujourd'hui, au 2ème rang français après le Var - offrant l'image de stations familiales aux plages sûres mais dont le mur d'urbanisation est décrié par certains comme un nouveau "Mur de l'Atlantique". "Heureuse bénédiction" aux retombées économiques importantes à partir des années 1970 pour certains, le tourisme de masse et le béton qu'il a engendré, sont souvent considérés - par les acteurs eux-même d'ailleurs - comme un risque certain d'autodestruction du paysage naturel qui avait, à juste titre, attiré les touristes. Dans les années 1980, des voies nouvelles sont tentées pour corriger les excès d'urbanisme des années 1970 - à l'instar de Port-Bourgenay, symptomatique d'un urbanisme littoral, moins destructeur et plus intégré à la forêt - alors que la loi littoral de 1986 endigue les abus et qu'à la marge, on tente de corriger une image de littoral saturé.