Georges Marchais en meeting à Rennes
Notice
Malgré des contestataires antinucléaires, Georges Marchais a tenu son meeting à Rennes. Il a prononcé un discours critique à l'encontre du Parti socialiste. Il est également revenu sur la nécessité d'implanter une centrale nucléaire à Plogoff.
Éclairage
En Bretagne, le communisme, très faible jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, bénéficie au lendemain de celle-ci d'une aura qui lui permet de s'implanter solidement dans certaines communes, en particulier dans le centre Bretagne. Des lendemains de la guerre jusqu'en 1958, il arrive à des niveaux pratiquement similaires à ceux des socialistes bretons, et ce jusqu'en 1968. S'il parvient encore à progresser grâce à l'union de la gauche jusqu'en 1978, c'est le PS qui le dépasse alors assez largement. Cette situation nécessite sans aucun doute la visite de Georges Marchais à Rennes au mois de janvier 1981, dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles, auxquelles il se présente.
Georges Marchais est né le 7 juin 1920 dans le Calvados et est issu d'un milieu populaire. Il obtient son certificat d'études en 1935 et accepte de travailler en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. En 1947, il retrouve du travail comme métallo et adhère à la CGT et au PCF. Il bénéficie d'une rapide promotion dans l'appareil communiste et devient un de ses principaux représentants avec Maurice Thorez. A la mort de ce dernier en 1964, Marchais acquiert une dimension internationale et devient même secrétaire général du PCF en décembre 1972. La même année, il signe le Programme commun PCF-PS.
Député du Val-de-Marne, député européen dans les années 1970, Marchais défend un communiste orthodoxe et le "bilan globalement positif" des pays communistes, avant de dénoncer le stalinisme en 1975. Après l'échec des législatives en 1978, la rupture du PS et du PCF est consommée. A nouveau, ce dernier se rapproche fortement de l'URSS. Mais l'opinion publique française est choquée et la cote personnelle de Marchais s'effondre. Lors des élections présidentielles de 1981, le PCF de Georges Marchais obtient en Bretagne un résultat inférieur à 5% environ à la moyenne nationale (10,2% au premier tour en Bretagne contre 15,3% à l'échelle nationale). Au second tour, François Mitterrand arrive en deuxième position en Bretagne – comme au premier tour – avec un peu moins de deux points d'écart. Comme dans le reste du pays, il a bénéficié du report des voix écologistes et communistes, mais la faiblesse de l'implantation du PCF en Bretagne depuis quelques années maintenant ne pouvait lui permettre de passer la barre des 50%. Lors des élections législatives qui suivent les présidentielles en 1981, les Bretons sanctionnent donc fortement les communistes. Ces derniers perdent 41% de leur électorat contre environ 21% à l'échelle nationale. Dès lors, le PCF se maintient dans ses bastions bretons (principalement les Côtes-du-Nord) mais recule fortement en dehors de ceux-ci. Marchais voit quant à lui son aura décliner, au rythme des défaites électorales successives, au point de renoncer à se présenter aux élections présidentielles de 1988. En 1994, il démissionne de son poste de secrétaire général du PCF. Il décède le 16 novembre 1997 à Paris.