Le Mans, champion de France de basket

28 mars 1982
03m 08s
Réf. 00092

Notice

Résumé :

Le club de basket du Mans, le SCM, est champion de France. Ce club familial lié aux Comptoirs Modernes s'est toujours préoccupé de l'avenir de ses joueurs. J. Lamothe est le dernier joueur salarié de l'entreprise comme l'ont été Baltzer et Conter.

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Date de diffusion :
28 mars 1982
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Éclairage

Créé en 1941 par Bernard Gasnal, le Sporting Club Moderne de basket-ball du Mans (il prendra son nom actuel de Mans Sarthe Basket en 1993) accède véritablement à l'élite du basket hexagonal en 1964, en remportant pour la première fois de son histoire la très convoitée Coupe de France face à Roanne.

C'est bien cette année-là que le basket au Mans est né, liant une ville et un sport dans un destin commun, non démenti jusqu'à ce jour. Le club manceau offre de fait une configuration assez spécifique dans le paysage du sport de haut-niveau français jusqu'au début des années 1980. En effet dans le contexte de professionnalisation "précoce" présenté par le basket français les premiers "pros" apparaissent dans les années 1960 alors que le premier championnat de France est lancé en 1921 et que la Fédération française de basket est créée en 1933. Les performances du SC Moderne du Mans reposent longtemps sur un effectif majoritairement "local" et "amateur". C'est pourquoi, ses performances suscitent admiration et étonnement : finaliste de la Coupe de France en 1970 ; vice champion de France en 1970, 1974, 1980, 1981, 1983 ; champion de France en 1978, 1979, 1982.

Le cas du SC Moderne sarthois illustre parfaitement le passage réussi, au cours des années 1970, d'un club "familial", basé ici sur le mécénat de l'entreprise des Comptoirs Modernes, au club professionnel. Ce dernier a su s'adapter aux évolutions de la pratique durant les années 1970 en introduisant quelques joueurs Américains ou non originaires de la Sarthe, afin de suppléer le contingent des "locaux" et donc de se donner les moyens de rivaliser avec les meilleurs formations françaises. Sur le long terme, les dirigeants et les gestionnaires de ce club d'élite semblent avoir été enclin à conserver cet esprit "familial", alors que la logique de ce sport force à l'internationalisation et à la "starisation" des effectifs.

Suscitant aujourd'hui encore autant d'admiration et de surprise, le club manceau tient toujours son rang dans un championnat de Pro A exigeant. Le rêve de reconquérir une deuxième fois la Coupe de France s'est d'ailleurs réalisé pour le MSB en 2004, avec une équipe n'alignant pourtant aucune super-star et qui, fidèle à ses origines, inclut plusieurs jeunes joueurs formés directement par le club. Beaucoup de joueurs ont contribué au prestige de cette équipe depuis la fondation du club : Floyd Allen, Christian Baltzer, Eric et Grégor Beugnot, Bill Cain, Hervé Dubuisson, Arthur Kenney, Lloyd King et plus récemment Keith Jennings pour ne citer qu'eux.

L'ouverture en 1995 de la majestueuse salle Antarès, pouvant accueillir 6000 spectateurs est parfaitement représentative de l'engouement indéfectible d'une ville pour ses "grands" hommes et au-delà d'un processus d'identification entre les basketteurs du Mans et leur public, qui fonctionne parfaitement.

François Lambert

Transcription

Présentateur
Et nous allons nous pencher sur cette équipe, Championne de France, le Sporting club moderne du Mans, reportage de Pierre Toret.
Pierre Toret
Personne malgré le lustre plus ancien de Villeurbanne ou l'éclat plus vif de Limoges ne conteste la suprématie du Sporting club moderne du Mans sur le basket français. Les triomphes comme les déceptions y participent d'un esprit de famille maintenu au sein du club malgré l'évolution de ce que l'on appellera pudiquement «les nécessités inhérentes à la pratique du basket moderne de haute compétition». D'où la présence de joueurs américains, Cain est là depuis 7 ans et de quelques français venus de divers horizons tels les frères Beniot dont la constance exemplaire sous le maillot tango et noir, témoigne que l'esprit ne se lasse quand bien même les moeurs passent.
Christian Baltzer
Il faut distinguer deux époques, il y a eu la nôtre, au Comptoir moderne, nous étions 9 basketteurs sur 10 et maintenant, il y a plus que Jacky Lamothe sur l'équipe championne de France cette année.
Pierre Toret
Symbole vivant du passage de son club à une époque à l'autre à travers l'évolution de son sport, Jacky Lamothe sera le dernier peut-être à demeurer au sein de l'entreprise dont le mécénat éclairé permis l'ascension du Sporting.
Jacky Lamothe
Comme la plupart des basketteurs ici pour mon après basket, c'est-à-dire que je prépare disons un peu ma retraite et c'est pour cela que je travaille au comptoir étant donné que nous sommes quand même ici dans un club qui est sérieux où les dirigeants pensent à l'après basket pour les joueurs faisant partie de l'équipe. Et c'est pour cela, que je prépare petit à petit ma reconversion.
Pierre Toret
Les joueurs d'aujourd'hui ont fait d'autres choix, plus exigeants, plus risqués aussi peut-être mais ils maintiennent le renom du club là l'où ont hissé à partir des années 60 ses grands anciens dont quelques uns sont devenus des cadres respectés et appréciés de l'entreprise tel Michel Audurot, responsable des expéditions et aux côtés ici de Jean-Marc Conter, responsable de tout le secteur liquide et par ailleurs directeur sportif du club. Le modèle et l'exemple, Christian Baltzer, chef du personnel, soit quelques 3 000 employés.
Christian Baltzer
Oui, ça c'est fait petit à petit et au fur et à mesure. Surtout qu'au début, il fallait faire les deux. C'est-à-dire s'entraîner et puis essayer de progresser sur le plan professionnel. En plus, j'avais la charge de l'entraînement de l'équipe alors ça pas été toujours facile. Il a fallu y consacrer beaucoup d'heures.
Pierre Toret
Autre symbole de la réussite du Sporting, son passage de la vieille salle Goulomesse à la vaste rotonde du parc des expositions où les 6 000 spectateurs des soirs de gala témoignent à leur façon de leur attachement aux couleurs d'un club dont le sérieux est ici une qualité appréciée. Le Sporting apparaît ainsi à l'abri de tous écarts et les joueurs à travers le temps, y bénéficient toujours de cette sécurité qu'illustre Jean-Marc Conter dont la carrière fut arrêtée sur blessure.
(Silence)
Jean-Marc Conter
Le fait d'être, et employé par à l'époque les dirigeants et les patrons, si vous voulez de l'entreprise, était une motivation supplémentaire. Et de se retrouver toute la journée, toute la semaine ensemble déjà et se retrouver le samedi soir sur le terrain, mettait vraiment une ambiance extraordinaire.