La communauté polonaise de Couëron
Notice
La communauté polonaise de Couëron est heureuse de la nomination du Pape Jean Paul II, le polonais Karol Wojtyla. Ces immigrés, arrivés en France dès les années 1920, restent proches de leurs traditions, de leur langue et de la religion catholique.
Éclairage
L'Ouest compte nombre d'isolats industriels qui dès avant la Grande guerre et encore davantage au XXe siècle employèrent des étrangers pour combler le besoin impératif de main-d'œuvre tant pour l'extraction minière que l'industrie métallurgique. Pendant l'entre deux-guerres, l'Ouest a ainsi accueilli de nombreux Polonais.
Alors que la Pologne connaissait dans les années 1920-1930 un surpeuplement de ses campagnes, la France, manquant de main-d'œuvre, mit en place un recrutement collectif, impulsé par le Comité central des Houillères (1919) puis par la Société générale d'Immigration (1924), avec l'aval des deux gouvernements. Entre 1923 et 1930, à Couëron, trait d'union entre Nantes et Saint-Nazaire, 1200 immigrés polonais sollicités par l'entreprise J.-J. Carnaud (les forges de Basse-Indre) arrivent alors. Cette dernière se charge dès lors de leur construire les cités du "Bossis" et de "la Navale" et leur accorde des avantages : un bas loyer, les travaux d'entretien des locaux, l'électricité. Chaque famille a aussi un jardin qui lui permet de subvenir à l'essentiel de ses besoins.
Une école polonaise est créée en 1924 pour perpétuer la culture polonaise. Car de nombreux immigrants espéraient bien retourner un jour au pays ! On maintient les traditions culinaires avec les "kluski", quenelles de pommes de terre, les "pierogi", gros raviolis, les "packi", beignets, ou encore les "placek", gâteaux quatre-quarts. Ces derniers, fabriqués en grande quantité, sont cuits dans le four d'un des boulangers de la ville. Un groupe folklorique "Orzel", est créé dès l'arrivée des premiers ouvriers à Couëron.
Dans les années 1950, une vie associative se développe. Riches de leur culture, les Polonais installés à Couëron, tout comme leurs compatriotes ayant immigré en France, ont tout fait pour préserver leur identité dans l'optique d'un potentiel retour au pays en retardant peut-être le processus d'intégration de certains. L'intégration de ceux qui, avec le temps ont choisi de s'enraciner à Couëron n'empêche pas d'ailleurs la pérennisation d'une identité polonaise forte dans le paysage de cette ville. Un groupe folklorique polonais existe toujours et, aujourd'hui, se produit encore tous les ans, lors de la traditionnelle kermesse polonaise.