La désertification des campagnes en Mayenne
Notice
La commune de Saint Charles la Forêt, confrontée à l'exode rural, a décidé de freiner cette évolution démographique en favorisant le maintien de l'activité économique et sociale au village. Un village vacances et un restaurant ont été ouverts.
Éclairage
A partir du milieu des années 1960, la Bretagne et ses départements voisins s'alignent sur le modèle français et on constate une nette augmentation du nombre d'individus travaillant dans les secteurs secondaire et tertiaire, au détriment du secteur primaire.
Si en 1962, la structure de la population active de l'Ouest est celle d'un pays traditionnel avec un important secteur primaire, entre 1968 et 1975, les régions de l'Ouest rompent avec le passé et tendent à devenir plus modernes. En 1986, le "tertiaire" domine, représentant même 60 % de la population active. Durant ces années, le taux d'activité féminin connaît également une forte croissance : des femmes viennent du milieu agricole et se dirigent vers les plus grands bassins d'emploi, tels que Rennes ou Nantes, qui leur offrent des niveaux d'emploi supérieurs à la moyenne. De la même manière, on constate une diminution de l'activité des plus jeunes qui rentrent plus tardivement dans la vie active, après avoir fait leurs études supérieures en ville. C'est le secteur tertiaire - majoritairement citadin - qui embauche un nombre croissant de personnes. L'industrie parait plus instable, extrêmement sensible aux fluctuations du marché et à la conjoncture économique. La croissance du secteur tertiaire breton a été supérieure à la moyenne nationale entre les années 1970 et 1990 : près de 50 000 emplois sont créés dans ce secteur entre 1981 et 1986 ; les assurances et les organismes financiers prolifèrent.
Même si les campagnes accueillent de jeunes retraités qui reviennent vers leur village d'origine, de plus en plus de ruraux se dirigent vers la ville pour chercher un emploi dans ces secteurs d'activité. Par conséquent dans les plus petites bourgades de l'Ouest, le déclin du commerce est patent : les petits commerces d'alimentation disparaissent et sont remplacés par des grandes surfaces, qui sont implantées dans des zones où le nombre d'habitants est relativement important. Conséquence de l'industrialisation puis de la tertiarisation de l'économie, le taux d'urbanisation dans l'Ouest a dépassé 50 % depuis 1968, atteignant les 58,79 % en 1982. Pour répondre à ce dynamisme urbain et afin de ne pas laisser cependant dépérir les petits villages de France, plusieurs politiques d'aménagements furent créées, largement plus nombreuses et mieux pensées que les différentes décisions prises dans les années 1980.